Menu Jaune
Le site du Tennis Belge
| |
???? Nouvelles | Carnets de Notes | Dossiers | Retrospectives | Interviews | Grands-Chelems
???? Pros | Espoirs | Wheelchair | Belgian Circuit
?????????????????????????? ATP/WTA Simple | ATP/WTA Double | ITF Simple | ITF Double | Wheelchair Simple | Wheelchair Double | Non classés et inactifs | ITF | TE16 | TE14
??????????????? Iris Ladies Trophy | Corona Open | Ethias Trophy | Flanders Ladies Trophy | Ladies Trophy | Proximus Diamond Games | Tarkett Open
?????????????????????? Argayon cup | Astrid Bowl | Brussels IJO | Coupe De Borman | International Youth Tournament | Young Champions Cup (Hasselt)
?????????????????????? Top rank cette semaine | Top rank carrière | Titres année en cours | Titres double année en cours | Titres carrière | Titres double carrière


Les favoris pour Roland-Garros

 

 

Après ses déboires australiens, Novak Djokovic aura à coeur de se racheter à Roland-Garros où il sera le favori n°1. Mais la tâche ne sera pas aisée dans un tableau plus ouvert que les années précédentes. Quatre autres joueurs semblent en effet en mesure de perturber les projets du Serbe. Côté féminin, après le retrait d’Ash Barty, le circuit est archi-dominé par une seule championne : Iga Swiatek. Il semble bien difficile de pointer une joueuse capable d’empêcher la Polonaise de soulever une deuxième fois la Coupe Suzanne-Lenglen.

Au classement “Race”, celui qui compte les points depuis janvier, Novak Djokovic n’est que 10e. Il s’agit très certainement d’un de ses débuts de saison les plus difficiles, avec 2017 lorsqu’il souffrait d’une blessure au coude. Point de douleur cette fois, physique en tout cas, mais un rejet de se plier aux règles sanitaires anti-covid qui l’a privé de tournée australienne ainsi que des tournois d’Indian Wells et de Miami. Si on excepte un quart de finale à Dubaï, c’est donc sur terre-battue que le Serbe a réellement commencé son année. Et en cinq semaines, il est rapidement monté en rythme.

Eliminé d’entrée à Monte-Carlo, il a ensuite rejoint la finale à Belgrade, battu au physique et en trois sets par Andrei Rublev. Plus affuté deux semaines plus tard à Madrid, il s’est hissé en demi-finale et n’a perdu qu’au bout d’un thriller de plus de trois heures et demi face à Carlos Alcaraz, la terreur de ce début d’année. Enfin, à Rome, l’ogre Djokovic a, de nouveau, montré ses crocs pour remporter son 38e titre en Masters 1000 sans perdre de set. Il arrive donc à Paris au sommet de sa forme et défendra son titre avec le statut de favori n°1. Son tirage au sort l’a toutefois mis dans une situation bien embarrassante puisque la plupart des autres favoris se retrouvent dans sa moitié de tableau.

A commencer par Carlos Alcaraz, le “gamin” de tout juste 19 ans qui s’est montré très impressionnant depuis le début de la saison. Classé à la 32e place en janvier, il a remporté les Masters 1000 de Miami et de Madrid et les ATP 500 de Rio et de Barcelone avec beaucoup d’autorité puisqu’il a dominé huit fois des Top 10 sur cette période. En fait, il n’a perdu que trois rencontres (et en a remporté 28) en quatre mois. Au troisième tour de l’Open d’Australie, au tie-break du cinquième set, face à Matteo Berrettini. En demi-finale d’Indian Wells, en trois manches contre Rafael Nadal. Et enfin d’entrée à Monte-Carlo, également en trois sets.

A Madrid, il a ensuite dominé pour la première fois Nadal, avant donc de battre Novak Djokovic. Un enchaînement exceptionnel à un si jeune âge et sur terre-battue qui plus est. Grâce à tous ces résultats, il se retrouve déjà à la 6e place du classement (et la 3e à la Race) Légèrement fatigué, il a préféré s’abstenir de jouer à Rome ce qui démontre aussi la grande maturité dont il fait preuve, sur le court et en dehors. Son tennis est à la fois spectaculaire et ne semble pas avoir de point faible. Malgré toutes ces qualités, rien ne permet d’assurer qu’il est prêt à remporter un premier Grand-Chelem. Les matchs en cinq sets, c’est évidemment une toute autre épreuve que ce qu’il a connu jusqu’ici. Et s’il s’est toujours montré solide mentalement, il n’a encore rien prouvé sur une épreuve disputée en quinze jours. Pour ces raisons, il reste donc encore un cran derrière le Serbe… pour l’instant.

Nadal, toujours dangereux

Il y a deux semaines, j’aurais placé Rafael Nadal à égalité avec ces deux-là. Peut-être même un rien au-dessus tant l’Espagnol, lorsqu’il est en forme, est un autre joueur dès qu’il entre sur le Court Philippe Chatrier. Et son début de saison avec trois titres consécutifs, dont l’Open d’Australie, était la preuve d’un retour à son plus haut niveau. Mais voilà, depuis, il y a eu cette blessure au pied à Rome qui a entraîné sa défaite face à Denis Shapovalov. Et elle faisait suite à une autre blessure en finale d’Indian Wells qui l’avait poussé à prendre cinq semaines de repos. C’est donc sur sa capacité physique à aller au bout d’un tournoi aussi difficile que j’émets des réserves sur Rafael Nadal. D’autant qu’il devra sans doute battre Djokovic, puis Alcaraz pour atteindre la finale. C’est presque mission impossible s’il n’est pas à 100%.

Passé à quelques points du titre il y a un an, Stefanos Tsitsipas sera à nouveau à surveiller de près. Le Grec avait connu quelques difficultés à confirmer dans les mois qui ont suivi cette finale. On a d'ailleurs plus souvent parlé de ses pauses toilettes controversées que de ses résultats en fin d’année et même cet hiver. Mais depuis le retour de la terre-battue, il a retrouvé le sourire. Dès Monte-Carlo, il a défendu victorieusement son titre, avant d’aligner un quart à Barcelone, une demi à Madrid et une finale à Rome. Les seuls qui sont parvenus à le battre sont Djokovic, Alcaraz et Zverev. Il arrive donc à Paris avec de solides arguments pour le titre. Et le tirage au sort l’a particulièrement avantagé puisqu’il est le seul, parmi les cinq favoris, à être placé dans la partie basse du tableau.

Alexander Zverev a, lui aussi, redoré son blason à l’occasion de cette saison sur terre. Finaliste à Madrid et demi-finaliste à Rome et Monte-Carlo, il a fait oublier son début de saison un peu terne et son accès de colère à Acapulco. Lui aussi est toujours à la recherche de son premier titre en Grand-Chelem après être passé tout près du Graal en finale de l’US Open 2020. Il y a donc là encore un blocage à “faire sauter”. Mais dans le jeu, il a clairement les armes pour s’imposer. Son gros test face à Alcaraz en quart sera particulièrement intéressant.

Peu d’outsiders

Contrairement aux autres années, les outsiders, les joueurs capables d’empêcher les cinq favoris de se retrouver dans les derniers tours ne sont pas très nombreux. Ce ne sera pas le cas par exemple de Daniil Medvedev, malgré sa deuxième place mondiale. Le Russe avait montré son épuisement mental après l’Open d’Australie et s’est imposé une pause de sept semaines après Miami. S’il dit avoir retrouvé l’envie, il arrive à Paris avec un manque de match qui lui sera fatalement préjudiciable sur une surface qu’il ne maîtrise guère. Son compatriote Andrey Rublev est aussi à la recherche d’un second souffle après une année 2021 épuisante. Il s’est imposé à Belgrade en battant Djokovic en finale mais c’est son seul résultat correct durant les tournois de préparation. Les deux Russes pourraient se retrouver en quart de finale.

Il faut plutôt aller voir du côté de la jeune génération pour trouver ceux qui pourraient s’inviter dans les derniers tours. Outre Alcaraz, Casper Ruud a également quelques belles références sur terre. Il y a remporté six de ses sept titres et était encore en demi à Rome la semaine passée. Il a également atteint la finale à Miami cette saison, preuve qu’il peut jouer sur d’autres surfaces et qu’il mérite sa place dans le Top 10. Mais pour remporter un Grand-Chelem, il lui manque un coup fort. Felix Auger-Aliassime a franchi un cap cette année. Vainqueur de son premier titre à Rotterdam, il a connu un début de saison sur terre un peu difficile avant de se reprendre pour jouer les quarts de finale à Madrid et à Rome où il n’a perdu qu’en deux sets très serrés contre Djokovic. Il sera le premier gros test de Nadal, dès les huitièmes de finale.

Jannik Sinner devient aussi de plus en plus dangereux et a gagné en régularité. Il a en effet atteint les quarts à l’Open d’Australie, à Miami, à Monte-Carlo et à Rome. Sa position en bas de tableau, dans la partie de Medvedev et Rublev, semble idéale pour réaliser un gros parcours. D’autres jeunes se sont montrés performants sur terre. On peut penser à Alejandro Davidovich Fokina, le finaliste surprise à Monte-Carlo, dont l’opposition face à Zverev au troisième tour s’annonce explosive. Le Canadien Denis Shapovalov et le Danois Holger Rune seront opposés dès le premier tour. Le gagnant pourrait réaliser un beau parcours. 

Sur cinq sets, les joueurs qui ont un peu plus de bouteille sont généralement plus performants. On pourrait donc voir l’Argentin Diego Schwartzmann réaliser un beau parcours et embêter Djokovic en huitième. Il devra d’abord se débarrasser de Grigor Dimitrov, lui aussi toujours dangereux. L’Espagnol Pablo Carreno Busta a un bon tableau et on connaît ses qualités sur terre. Hubert Hurkacz est également dans ce bas de tableau qui pourrait vraiment laisser place à des surprises.

Iga et les autres

Gagnante du tournoi à la surprise générale en 2020, Iga Swiatek revient cette fois sur les terres de ces exploits dans la peau d’une archi-favorite. Rendez-vous compte, depuis le mois de février et le tournoi de Doha, elle n’a plus perdu le moindre match. Elle s’est adjugée les tournois de Doha donc mais aussi d’Indian Wells, de Miami, de Stuttgart et de Rome, cumulant 28 rencontres sans défaite, dont sept contre des Top 10, et seulement cinq sets perdus. 

Une seule joueuse pouvait vraiment rivaliser avec elle, surtout sur terre-battue, c’était Ashleigh Barty. Mais on sait que l’Australienne a préféré prendre ses distances avec le circuit, permettant ainsi à la Polonaise de devenir n°1 mondiale. Mais suite à cette série de victoires, il n’y a plus de doute que la patronne du circuit, aujourd’hui, c’est elle. Et à 20 ans seulement, elle peut s’installer dans la durée. 

A 27 ans, Ons Jabeur a clairement franchi un cap. En progrès constant depuis trois ans, elle s’est adjugé son premier WTA 1000 à Madrid, prouvant qu’elle est la meilleure actuellement sur terre derrière Swiatek. Après s’être imposée en Espagne, en l’absence de la Polonaise, la Tunisienne a confirmé en se hissant en finale à Rome avant de perdre, assez sèchement, contre la n°1 mondiale. Sa place dans le bas du tableau permet d’envisager une revanche dans quinze jours. 

Il faudra toutefois se débarrasser de la tenante du titre Barbora Krejcikova. Après son succès étonnant l’an dernier (alors qu’elle n’était que 33e mondiale), la Tchèque a confirmé par la suite pour venir s’installer au deuxième rang. Mais une blessure au coude l’a privée de match depuis trois mois et elle arrive donc à Paris dans l’inconnue la plus totale. Parmi les nouveaux visages apparus dans le Top 10 depuis la pause due au covid, Paula Badosa semble la mieux armée pour s’installer durablement au sommet. Même si sa saison sur terre n’a pas été exceptionnelle pour l’instant, elle fait partie des principales favorites.

Ces autres “nouvelles venues” auront également leur mot à dire. En particulier Maria Sakkari, demi-finaliste l’an dernier et dont le jeu s’adapte très bien à la terre-battue. Anett Kontaveit est plus une joueuse de dur et est même plus efficace en salle. Depuis deux mois, ses résultats sont assez médiocres mais un sursaut est possible. On peut en dire autant d’Aryna Sabalenka. Deuxième mondiale d’août à février, elle a dégringolé à la 7e place aujourd’hui. Mais sa force de frappe peut toujours faire la différence. Jessica Pegula ou Elena Rybakina font aussi partie de ces nouveaux visages qu’on pourrait voir crever l’écran pendant la quinzaine.

Il faudra aussi compter sur les anciennes. En particulier sur Simona Halep qui semble retrouver du poil de la bête comme le prouvent sa demi à Indian Wells et son quart à Madrid. Malheureusement, sa chute au classement ne lui a pas permis d’obtenir une place parmi les 8 premières têtes de série et elle devra affronter Swiatek dès les huitièmes. Naomi Osaka est dans le même cas et n’est même pas tête de série. Son aversion pour la terre-battue ne la place pas parmi les favorites mais son talent est tel qu’il ne faut jamais l’oublier. Garbiñe Muguruza, gagnante en 2016, est aussi toujours dangereuse même si son début de saison est très mauvais. Enfin, Danielle Collins, finaliste du dernier Open d’Australie, aura aussi des références.

Du côté des plus jeunes, le regard se porte évidemment sur Emma Raducanu, la gagnante surprise du dernier US Open. Certes, elle peine à confirmer mais elle est encore très jeune et son potentiel est énorme. Pourvu, surtout, qu’elle puisse se concentrer à 100% sur son tennis. La Canadienne Leylah Fernandez, finaliste à New York contre Raducanu, a aussi beaucoup de talent. Ses résultats sur terre ne sont pas encore à la hauteur mais il sera intéressant de la suivre. La première grosse perf de Coco Gauff en Grand-Chelem tarde un peu même si l’Américaine n’a toujours que 18 ans. Elle était tout de même en quart il y a un an donc elle sait jouer sur terre. Amanda Anisimova retrouve petit à petit son meilleur tennis mais elle devra affronter Osaka dès son entrée. On suivra aussi de près la Danoise Clara Tauson qui s'entraîne en Belgique, chez Justine Hénin.

Bons tirages pour les Belges

Côté belge, on a vu David Goffin renouveler avec le succès depuis la saison sur terre. Il a remporté, à Marrakech, son sixième titre sur le circuit et a également atteint des huitièmes importants à Monte-Carlo et à Madrid. En Espagne, il a aussi poussé Rafael Nadal dans ses derniers retranchements lors d’un match de très haut niveau. Même s’il a un peu souffert du dos depuis, il peut réaliser un beau parcours dans un tableau où il ne doit pas rencontrer un des cinq favoris avant les quarts de finale (ce serait Tsitsipas). On verra dès le premier tour, où il doit affronter le jeune tchèque Lehecka, s’il a retrouvé la plénitude des ses moyens  physiques.

Chez les filles, c’est toujours Elise Mertens qui sera notre meilleure chance. Elle est d’ailleurs la seule belge qui sera tête de série dans les tableaux de simple et de double. Comme David, elle se retrouve dans un tableau à sa portée mais ses résultats ces derniers mois sont nettement moins bons. Elise a subi quelques blessures, a aussi changé de raquette, autant d’éléments qui n’aident pas à se forger une confiance. Elle n’a atteint que deux quarts de finale depuis le début de l’année ce qui est très faible pour elle. Mais le deuxième, c’était cette semaine à Strasbourg. Et ce résultat peut la remettre sur les rails.

Les autres Belges chercheront avant tout à franchir le premier tour. Plutôt adepte des surfaces rapides depuis quelques années, Alison Van Uytvanck a hérité de l’Américaine Li, 21 ans, pas trop adepte de la terre-battue non plus. Au deuxième, elle retrouverait Gauff. Maryna Zanevska a semblé retrouver des couleurs à Strasbourg où elle a atteint les quarts de finale. Elle affrontera la Chinoise Zheng puis, peut-être, Simona Halep. Greet Minnen tombe d’entrée sur une tête de série en la personne d’Alexandrova, tout de même demi-finaliste à Madrid. Un gros morceau donc. Enfin, Ysaline Bonaventure va connaître la joie du grand tableau pour la première fois après être sortie des qualifications. Elle aura fort à faire face à la Canadienne Andreescu, retombée à la 72e place mais toujours très dangereuse.

En double, on espère que Sander Gille et Joran Vliegen réaliseront un bon parcours après un début de saison malchanceux, marqué par plusieurs blessures. Elise Mertens, associée à Veronika Kudermetova sera deuxième tête de série du tableau féminin. Elle n’a pas encore connu de grands succès avec la Russe mais ses débuts avec Sabalenka ou Hsieh n’avaient pas non plus été brillants avant de connaître le succès que l’on sait. Kirsten Flipkens fera équipe avec Leylah Fernandez ce qui pourrait être très intéressant. Alison Van Uytvanck jouera avec la Roumaine Niculescu, Greet Minnen avec la Hongroise Bondar alors que Maryna Zanevska et Kimberley Zimmermann ont décidé de tenter l’aventure côte à côte.

Dans les autres tableaux, Joachim Gérard revient à Roland-Garros avec ambition. Il retrouve petit à petit son niveau de jeu après son gros problème de santé de l’an dernier. Mais il ne sera plus tête de série et son tirage sera forcément compliqué. Enfin, chez les juniors, Sofia  Costoulas a une belle carte à jouer. La finaliste de l’Open d’Australie est désormais deuxième mondiale et fera partie des favorites à condition de ne pas se mettre trop de pression. Elle sera accompagnée de Hanne Vandewinkel, d’Amelie Van Impe, de Gilles-Arnaud Bailly et d’Alexander Blockx.