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Justine au paradis


© Paul Zimmer

 

C'est après une finale assez décevante que Justine Hénin-Hardenne remporte son premier titre du Grand Chelem, celui qui lui tenait le plus à cœur, face à Kim Clijsters. Mais peu importe pour elle, seule comptait la victoire… et elle est très belle.

D'Ostende à Virton en passant par Bree, Rochefort et surtout la Grand Place de Bruxelles où était installé un écran géant, c'est la Belgique entière qui était réunie pour vivre cet événement historique. Le spectacle fut toutefois de courte durée. Kim, étonnamment timorée, ne réussira que quelques coups d'éclats. Trop peu pour inquiéter une Justine sûre d'elle et détendue comme jamais, un peu comme si la victoire sur Serena Williams jeudi avait fini de lui construire la confiance qu'une telle championne mérite.
Le seul moment un peu tendu survint au deuxième set. Après une première manche où la domination de Hénin-Hardenne fut sans appel (6/0), la Rochefortoise obtint deux balles de cinq jeux à deux, service à suivre avant que Clijsters ne lâche enfin ses coups pour égaliser à 4/4. A ce moment, la demi-finale de 2001, perdue par la Wallonne alors qu'elle avait mené sur un score à peu près semblable, revint à tous les esprits. Justine se fit alors un plaisir de démontrer, si c'était encore nécessaire, que la jeune fille au mental fragile de l'époque n'existe plus. Elle éleva encore le niveau de son tennis et conclut sur les deux derniers jeux.
Après le match, Kim reconnaissait ne pas avoir bien joué. Elle avouait même n'avoir jamais atteint son niveau de Berlin et Rome pendant toute la quinzaine parisienne mais que ça avait suffit pour battre ses précédentes adversaires. "Contre Justine qui ne donne aucun point gratuit, cela ne pardonne pas", ajouta la Limbourgeoise. La petite amie de Lleyton Hewitt se consola le lendemain, jour de son anniversaire, en remportant le double avec Aï Sugiyama (match gagné 9/7 au dernier set face à la première paire mondiale Ruano / Suarez), inscrivant ainsi une deuxième page à l'histoire du tennis belge.
La Rochefortoise, elle, dédia bien entendu cette victoire à sa maman (décédée il y a huit ans) et courut embrasser son mari Pierre-Yves et son coach Carlos Rodriguez. Celui-ci, fort ému déclara que "Justine doit maintenant en profiter, il faut toujours profiter pleinement de ces grands moments car on ne sait pas s'ils se reproduiront". Mais il ajouta également que "Elle possède une marge de progression que peu imaginent et elle va encore en surprendre plus d'un". Ses adversaires sont en tout cas prévenues.

Ferrero en favori

Les demi-finales masculines avaient, auparavant, vu les victoires de Juan-Carlos Ferrero et de Martin Verkerk. L'Espagnol n'a connu que peu de difficultés pour disposer d'Albert Costa dans la revanche de la dernière finale. Il faut dire que le tenant du titre était fort éprouvé par les quatre marathons qu'il a disputé et n'a tenu qu'un set et demi avant de craquer physiquement. Il reste que, sur l'ensemble du tournoi, le Catalan, qu'on disait loin de son niveau, a défendu son titre avec beaucoup de panache.

Le Hollandais Verkerk, quant à lui, a poursuivi son parcours surprise en dominant, en trois sets, le petit Argentin Coria, pourtant tombeur d'André Agassi et joueur le plus constant lors des tournois préparatoires. Le match fut émaillé par un incident rare. Sur le dernier point du premier set, Coria jette, de rage, sa raquette en direction des bâches et passa à deux doigts de toucher un ramasseur de balle. L'Argentin, visiblement désolé, s'excusa avec insistance auprès du "ball boy" et, beau geste, retira sa chemise pour la lui offrir. Il n'empêche que le règlement stipule que si un joueur jette volontairement un objet en direction de quelqu'un, il risque l'exclusion. Après de longues palabres, l'arbitre et le juge-arbitre ont décidé de faire continuer le match, prétextant que le ramasseur n'avait pas été touché. Coria a sans doute été sauvé parce que les officiels n'ont pas osé interrompre une demi-finale sur le central. Ca n'a pas empêché Verkerk de remporter les deux manches suivantes, et le match. Heureusement car le Hollandais aurait eu matière à se plaindre.

Plus de surprise en revanche pour le Batave lors de la finale. Juan-Carlos Ferrero, trop fort sur cette surface, remporte le titre en trois petits sets (6/1-6/3-6/2). Pour lui aussi, cette victoire est un rêve devenu réalité. L'Espagnol n'a jamais caché que Roland-Garros était son tournoi préféré. En quatre participations, il y a remporté 23 des 26 rencontres qu'il a disputées. Il confirme également la mainmise espagnole sur le tournoi parisien en devenant le sixième Ibère après Santana (61, 64), Gimeno (72), Bruguera (93, 94), Moya (98) et Costa (02) à s'y imposer. Sur la même période, seuls les Suédois (6 titres de Borg et trois de Wilander) ont fait mieux. Mais, à la différence des Scandinaves, les Espagnols ne semblent pas prêts à s'arrêter.

Bilan

Cette 102è édition du tournoi restera comme un Grand-Cru. Certains matchs ont atteint des sommets, pas toujours du point de vue technique mais souvent du point de vue émotionnel. La demi-finale entre Serena Williams et Justine Hénin-Hardenne est évidemment dans toutes les mémoires mais d'autres rencontres (Ferrero-Gonzalez, Agassi-Ancic,…) n'ont rien à leur envier.
Du côté des découvertes, deux jeunes joueuses Russes ont épaté la galerie avec des jeux très différents : Petrova la puissante et Zvonareva la pugnace feront encore parler d'elles assurément. Chez les garçons, outre la surprise Verkerk, Tommy Robredo et Fernando Gonzalez ont également confirmé le bien qu'on pensait d'eux. Pour tous ceux-là et pour leurs fans, cette édition est à jamais gravée dans les mémoires.

Pour dix millions de Belges également...