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Le Top 10 belge masculin

 

Après une année 2018 très difficile pour le tennis belge masculin de haut niveau, c’est au niveau des joueurs de « Futures » que ça a le plus bougé en 2019. En cause, la réforme mal ficelée et finalement avortée de l’ITF qui, en sept mois, a poussé pas mal de joueurs en difficultés financières à renoncer à poursuivre leur carrière. Le Top 10 subit cela dit assez peu de changements même si certaines satisfactions sont à noter au-delà : la belle progression d’Arnaud Bovy (11e), le retour de blessure de Julien Cagnina ou la décision de Clément Geens de sortir de sa retraite.

David Goffin (n°1 belge fin 2018, 29 ans, 22e → 11e) :

Le plus grand motif de satisfaction vient malgré tout de nos trois premiers joueurs qui sont tous en hausse au classement ATP. Blessé à la fin de l’année 2018, David Goffin a mis quelques mois à retrouver la bonne carburation en début d’année. Ajoutez à ça sa séparation avec Thierry Van Cleemput, l’entraineur qui l’a mené au Top 10, en tout début d’année et il n’en fallait pas plus à certains pour parler de « mauvaise passe », de « problèmes psychologiques », voire de « début de la fin » pour David. A partir du mois de mai et jusqu’à la fin de la saison, le Liégeois s’est fait un malin plaisir à faire taire ses détracteurs.

Il faut reconnaître que le David de début de saison était loin de celui qui avait atteint la finale du Masters 15 mois plus tôt. Battu d’entrée à Doha par un joueur classé hors du Top 100, il franchit deux tours assez poussivement à l’Open d’Australie avant d’être largement dominé par Daniil Medvedev. Bien sûr, personne ne savait que le Russe, alors 19e mondial, débutait une saison qui allait le mener dans le Top 5. D’une manière générale, de nombreuses défaites de David en début de saison s’expliquent plus par la forme de son adversaire que par sa propre méforme. Ainsi, il s’incline au premier tour à Rotterdam face à un Gaël Monfils qui va remporter le titre. Il perd encore d’entrée à Indian Wells face au qualifié serbe Filip Krajinovic qui dominera Medvedev au tour suivant. A Monte-Carlo, il « déçoit » au deuxième tour face à un autre Serbe Dusan Lajovic… qui atteindra ensuite la finale sur le rocher monégasque. David perd également deux fois face à Stefanos Tsitsipas en demi à Marseille et à Estoril et les deux fois le Grec remportera le titre le lendemain. On le voit, ce qui passait à l’époque pour des contreperformances n’en étaient peut-être pas vraiment. Et dès le tournoi de Rome où il bat Stan Wawrinka au premier tour, le Liégeois parait de nouveau sur la bonne voie. Il confirme à Roland-Garros où il passe très facilement les deux premiers tours avant de prendre un set à Rafael Nadal, ce qui est un petit exploit en ce lieu.

Sa tournée sur gazon commence sur le même rythme. A s’Hertogenbosch, il perd en quart contre Adrian Mannarino, qui soulève le trophée deux jours plus tard. Mais la roue tourne à Halle. David y bat Alexander Zverev et Matteo Berrettini avant de faire jeu égal le temps d’un set avec Roger Federer en finale. A Wimbledon, il prend sa revanche sur Medvedev au terme d’un troisième tour épatant qu’il remporte 7/5 au dernier set. Il poursuit son parcours jusqu’en quart où il est largement dominé par Novak Djokovic. Ses deux petits couacs au début de la tournée nord-américaine (Yoshihito Nishioka à Washington et Guido Pella à Montréal) sont vite oubliés lorsqu’il se hisse en finale à Cincinnati. Il ne rencontre certes pas de Top 20 sur son parcours mais il s’agit tout de même de sa toute première finale en « Masters 1000 ». Il s’y incline face à Medvedev après avoir tout de même eu sa chance dans le premier set. A l’US Open, il se hisse en huitième en battant Pablo Carreno Busta en trois sets serrés. Même si Roger Federer ne lui laisse que quatre jeux, il se replace dans la course pour le Masters. Il réussit encore une bonne tournée en Asie avec une demi à Tokyo et un huitième à Shanghai, seulement battu par Djokovic puis Federer. Mais il loupe le coche en ne reportant qu’un match sur trois lors de son retour en Europe.

Objectifs 2020 : David Goffin termine donc la saison à la 11e position, à trois places seulement du Masters. Il s’agit d’une petite déception dans le sens où il pouvait, jusqu’au dernier tournoi, décrocher son ticket pour Londres. Mais franchement, qui aurait pensé à la veille de Roland-Garros qu’il finirait l’année si haut ? Si l’on s’en tient au classement de fin d’année, le fait est que 2019 est sa deuxième meilleure année après 2017 et à égalité avec 2016. Et avec cette 11e place et le peu de points qu’il devra défendre durant les cinq premiers mois, il est dans une position idéale pour retrouver rapidement le Top 10, voire dépasser la 7e place, son meilleur classement.

Steve Darcis (Non classé fin 2018, 35 ans, Ncl → 158e) :

Début 2019, à l’approche de son trente-quatrième anniversaire, Steve Darcis savait que le come-back qu’il s’apprêtait à lancé serait le dernier d’une (très) longue série. Totalement absent la saison passée en raison d’une blessure au coude, il savait aussi qu’il allait devoir faire un usage intelligent de ses classements protégés car, s’il ne retrouvait pas rapidement le Top 100, il serait obligé de batailler sur le circuit Challengers de longs mois afin d’y parvenir. Et le temps, c’est justement ce qui lui manquait.

Son premier tournoi de la saison à Pune, lui donne de bonnes raisons d’espérer. Steve se hisse en demi-finale, performance qu’il ne réussissait que pour la cinquième fois de sa carrière. Il passait même tout près d’une quatrième finale mais s’inclinait en trois sets face à Ivo Karlovic. Par contre, à l’Open d’Australie, il démontrait ses limites face à Borna Coric, un joueur jeune et très costaud physiquement, qui ne lui laisse que 9 jeux. Il subit deux défaites inattendues aux premiers tours du « Challenger » de Quimper et du tournoi ATP de Montpellier. Mais il réalise une nouvelle belle performance lors du « Challenger » de Cherbourg où il se hisse en finale. Il domine notamment Lukas Rosol et ne perd qu’en trois sets serrés face à Ugo Humbert. Après une nouvelle défaite d’entrée à Marseille, il dispute une deuxième finale en « Challenger » à Pau mais doit abandonner suite à… une blessure aux abdos. Il doit à nouveau observer une pause d’un mois et c’est clairement celle de trop. Le ressort est cassé. Il est obligé de passer par des « Challengers » à son retour et peine à y remporter des matchs (deux, pour quatre défaites).

A Roland-Garros, son classement protégé devait lui assurer une place dans le tableau final. Malheureusement, Steve « oublie » de s’inscrire à temps et il est dès lors contraint de passer par les qualifications où il s’incline au troisième tour. Après deux « Challengers » où il perd au deuxième tour, il parvient à sortir des qualifications du tournoi ATP sur gazon d’Antalya. A Wimbledon où il est cette fois bien inscrit dans le tableau final, il franchit le premier tour mais abandonne après 1h30 de jeu lors de son deuxième tour face à Roberto Bautista Agut. C’est à nouveau son coude qui est touché cette fois et, même si ce n’est pas aussi grave qu’en 2018, Steve fait finalement l’impasse sur le mois d’août pour se reposer. Il revient tout de même pour l’US Open mais, à court de forme, il est inexistant au premier tour contre Dusan Lajovic. Il est également largement dominé lors de ces deux derniers tournois ATP à Metz et à Anvers mais il connait un sursaut d’orgueil au « Challenger » d’Eckental où il se hisse en finale. Il s’agit tout de même de sa 23e finale à ce niveau. Et aussi de la dernière.

Objectifs 2020 : Car Steve Darcis l’a annoncé lors du tournoi d’Anvers, il tournera définitivement la page de sa carrière professionnelle début 2020. Il ne lui reste plus que deux épreuves : la toute nouvelle ATP Cup qu’il avait à cœur de disputer et puis l’Open d’Australie où il tirera sa révérence. La carrière de Steve ne se résume pas à ses deux titres ATP obtenus à Amersfoot (en 2007) et à Memphis (2008). On retiendra également quelques matchs fameux comme bien sur son succès sur Rafael Nadal à Wimbledon ou celui face à Tomas Berdych lors des J.O. de Londres. En Grand-Chelem, il n’atteint que deux troisièmes tours, à Paris en 2011 et à Melbourne en 2017. Mais c’est bien sûr son statut de « Monsieur Coupe Davis » dont on se rappellera. Avec 23 succès pour seulement 12 défaites (15/8 si on s’en tient aux rencontres à enjeu dans le Groupe Mondial), il est l’un de nos meilleurs représentants. Il est surtout celui qui a offert à la Belgique le point de la qualification pour les deux finales, en 2015 et 2017. Et ça, c’est gravé à jamais dans l’histoire du sport belge.

Kimmer Coppejans (n°4 fin 2018, 25 ans, 220e → 160e) :

On avait un peu perdu Kimmer Coppejans ces deux dernières années. Entré dans le Top 100 en juin 2015, juste après s’être qualifié pour le tableau final de Roland-Garros, l’Ostendais semblait à l’aube d’une grande carrière (il n’avait que 21 ans). Mais il ne parvient pas à se maintenir parmi les cent premiers et, lentement, imperceptiblement, il va glisser petit à petit au classement pour se retrouver 371e au printemps 2018. Une bonne fin de saison lui permet alors d’entamer une remontée qui se poursuit en 2019.

Après une défaite d’entrée au « Challenger » de Nouméa, Kimmer prend la route de Melbourne pour disputer les qualifications de l’Open d’Australie. Il y franchit deux tours mais ne parvient pas à rejoindre le tableau final. Il part disputer un « Challenger » à Punta del Este où il se hisse en quart. Ce tournoi sert surtout de préparation pour le match de Barrage de Coupe Davis au Brésil où Kimmer est le leader de l’équipe, en l’absence de David Goffin, Steve Darcis et Ruben Bemelmans. Ce sera sans doute le point culminant de sa saison puisqu’il domine les deux joueurs locaux (classés proches du Top 100) pour offrir la victoire à la Belgique. Il retourne en Amérique du Sud pour disputer les qualifications des tournois ATP de Rio et de Sao Paulo mais sans succès. Il termine tout de même sa tournée par un nouveau quart en « Challenger » à Santiago. De retour en Europe, il atteint un nouveau quart à Murcie et des huitièmes à Sophia Antipolis, à Francavilla et à Braga.

Kimmer se qualifie à nouveau pour le tableau final de Roland-Garros, quatre ans après sa première fois. Malheureusement, il ne parvient pas à battre un autre qualifié au premier tour. Il se reprend bien avec un nouveau quart à Lyon puis, surtout, une finale à Blois. Il s’agit là de sa huitième finale à ce niveau et elle est suivie d’une neuvième à Amersfoort. Entre les deux, il fait un très bref passage par les qualifications de Wimbledon où il s’incline d’entrée. Le reste de son été est plutôt moyen avec surtout un quart de finale à Tampere. A l’US Open, l’Ostendais bat un des grands espoirs locaux Sebastian Korda au premier tour des qualifs mais n’en profite pas et s’incline au troisième. En septembre, il aligne deux nouveaux quarts de finale, toujours sur terre-battue, à Séville et à Florence. Il termine tout de même sa saison par quelques épreuves sur dur et notamment le tableau final d’Anvers où les organisateurs lui ont octroyé une invitation.

Objectifs 2020 : Et c’est une bonne idée car cela permet à Kimmer de prouver et surtout de se prouver qu’il peut aussi être très efficace sur cette surface. Il s’incline en effet au premier tour mais pas sans avoir offert un superbe combat face à Andy Murray… qui poursuit et remporte le titre. Et c’est justement une des évolutions que Kimmer Coppejans aimerait apporter en 2020 : disputer plus de tournoi sur dur, passage obligé s’il veut revenir dans le Top 100.

Ruben Bemelmans (n°2 fin 2018, 31 ans (il en aura 32 mi-janvier), 119e → 260e) :

Derrière ces trois premiers, la situation est plus problématique. La plus grosse déception vient sans doute de Ruben Bemelmans qui ne s’était plus retrouvé hors du Top 200 depuis trois ans et n’avait pas terminé une saison aussi loin depuis 2008 ! Des petits bobos à gauche et à droite et une grosse perte de confiance sont à l’origine de cette chute spectaculaire. A presque 32 ans, Ruben est à un moment charnière de sa carrière.

Sorti des qualifications avant de passer un tour dans le tableau final lors de l’Open d’Australie 2018, Ruben savait qu’il devait réussir sa tournée australienne sous peine de perdre beaucoup de points et de ramer ensuite pour retrouver le Top 100. Malheureusement, ce fut loin d’être le cas puisqu’il s’arrête dès le premier tour des qualifs, tant lors du tournoi ATP de Pune qu’à Melbourne (où Kimmer Coppejans le bat en deux sets). Blessé à l’aine lors de cette tournée, il est forfait pour le match de Coupe Davis au Brésil. Il dispute néanmoins les qualifications du tournoi ATP de Montpellier dès la semaine suivante, s’incline au dernier tour, est repêché, puis perd à nouveau en deux sets dans le tableau final. Ruben passe tout de même un tour lors du « Challenger » de Cherbourg avant de subir une mauvaise série de six défaites au premier tour d’affilée que ce soit lors de qualifications à Marseille, Indian Wells et Miami ou lors de « Challengers ». C’est à ce niveau qu’il regagne un match, mi-avril, à Tunis. Il retourne alors sur dur en Asie mais ne remporte qu’un match en trois tournois.

Sans surprise, il perd d’entrée en qualifications à Roland-Garros. Ruben retrouve le sourire comme souvent sur gazon. Il remporte plusieurs matchs lors des « Challengers » britanniques et atteint même son premier quart de finale de la saison, à Nottingham. A Wimbledon, il sort des qualifications pour la sixième fois ce qui est un record dans l’histoire du tournoi (4 autres joueurs l’ont fait cinq fois). Dans le tableau final, il s’incline en trois sets face à Stan Wawrinka. Bien que ce mois de juin soit le meilleur de sa saison, il ne lui permet pas de reprendre des places au classement vu qu’il avait beaucoup de points à défendre. Pire, il ne confirme pas durant l’été et perd prématurément lors des « Challengers » d’Aptos et de Vancouver. A l’US Open, le Limbourgeois est battu au deuxième tour des qualifs ce qui le fait chuter hors du Top 200. Son automne est un tout petit peu meilleur. Il atteint tout de même un quart de finale à Istanbul et une demi à Nur-Sultan et remporte l’un ou l’autre match dans d’autres « Challengers » ce qui lui permet de se maintenir dans le Top 300.

Objectifs 2020 : Ruben Bemelmans conclut sa saison début novembre afin de bien préparer un heureux événement : son mariage avec Maaike. On l’a dit, il se retrouve à la croisée des chemins. Il fêtera ses 32 ans mi-janvier et, à cet âge, il ne peut se satisfaire d’une 260e place mondiale. Son automne prouve qu’il est débarrassé des petits problèmes physiques qui l’ont embêté en début d’année et durant l’été. Il aura vraiment très peu de points à défendre durant cinq mois donc il peut rapidement reprendre une centaine de place et viser, en fin d’année, un retour dans le Top 100.

Arthur De Greef (n°3 fin 2018, 27 ans, 216e → 291e) :

Si Ruben Bemelmans a eu quelques soucis de santé, Arthur De Greef n’a lui pu disputer qu’une moitié de saison en raison d’une inflammation dans le bas du dos qui le gène depuis mi-2018. Pourtant, il ne manquait pas d’ambitions en début d’année puisqu’il s’était adjoint les services de Kristof Vliegen et prévoyait de jouer plus souvent sur dur pour atteindre enfin le Top 100.

Mais il joue de malchance lors de sa tournée australienne. Arthur tombe rapidement face à deux « NextGen » en forme : Casper Ruud au deuxième tour du « Challenger » de Playford puis Félix Auger-Aliassime d’entrée dans les qualifications du premier Grand-Chelem de la saison. Après un rapide détour par l’Europe pour disputer le « Challenger » de Coblence, sans succès, il se rend en Amérique du sud pour prendre part à la rencontre de Coupe Davis face au Brésil. Il est malheureusement le seul belge à ne rapporter aucun point de ce déplacement. Il revient en Europe où il dispute son premier tour à Cherbourg contre Steve Darcis et abandonne suite à la perte du premier set. Il se reprend bien, par contre, à Bergame où il se hisse en demi-finale après une victoire sur la cinquième tête de série Luca Vanni. Encore battu par Steve (cette fois sur un match entier) à Pau, il enchaine avec un nouveau quart de finale à Drummondville. A Lille, il perd en huitième de finale.

Son long hiver sur dur ne fut pas mauvais mais pas aussi bon qu’escompté. Avec le retour de la terre-battue, Arthur espère évidemment retrouver le chemin de la victoire. A Alicante, il passe un tour avant de s’incliner face à la première tête de série Pablo Andujar. Mais il perd ensuite trop vite à Murcie, Ostrava et Braga face à des adversaires qui étaient à sa portée. C’est durant cette période que le Brabançon se sépare déjà de Kristof Vliegen, trop peu présent à ses côtés sur le circuit à son goût. Il réalise tout de même le meilleur parcours de sa saison à Heilbronn, un « Challenger » allemand très relevé où il ne perd qu’en finale. Sur sa route, il bat quatre joueurs classés entre la 100e et la 130e place et il s’agit tout simplement de ses quatre plus grosses perfs de l’année. Après une défaite au deuxième tour des qualifications à Roland-Garros, il participe encore à deux « Challengers » où il perd d’entrée avant de se rendre à Wimbledon sans grandes illusions. Il y est largement battu d’entrée dans le tableau préliminaire.

Objectifs 2020 : C’est à ce moment qu’Arthur De Greef prend la décision de s’arrêter. La douleur qui le gène dans le bas du dos l’empêche de jouer et même de servir à 100%. Dans ces conditions, il ne prend plus de plaisir sur le terrain. Il choisit alors le repos pour guérir complètement avant un retour début 2020 avec un classement protégé qui devrait se situer dans le Top 200. Ses ambitions dépendront évidemment de sa capacité à jouer sans blessure. Car en talent pur, il a les moyens d’être parmi les cent premiers.

Jeroen Vanneste (n°10, 25 ans, 425e → 335e) :

En ce qui concerne les joueurs trop souvent blessés tout au long de leur carrière, Jeroen Vanneste n’a rien à « envier » à Arthur De Greef. En 2018, à 24 ans, il a enfin pu disputer sa première saison complète sur le circuit. Et avec succès puisqu’il avait fait une première apparition dans le Top 400 durant l’été. Une forme qu’il a confirmé en 2019 où il a disputé la plus belle saison de sa carrière… jusqu’à la rechute.

Fortement désavantagé par la réforme du classement ATP qui ne prend plus en compte les résultats en « M15 », il perd plus de 200 places avant même d’avoir frappé ses premières balles en 2019. L’année ne débute en plus pas trop bien pour Jeroen qui commence par quatre « Futures » à Majorque. Il atteint un quart et une demi lors des deux premières semaines mais ne confirme pas ensuite. Une tournée à Antalya et un premier « M15 » en Croatie ne lui réussissent pas plus. Il connait toutefois le premier très bon résultat de sa saison lors d’une deuxième épreuve croate, à Rovinj, où il se hisse en finale en battant la première tête de série. Il enchaîne alors avec un quart puis une demi à Madrid avant de se hisser en finale d’un « M25 » à Angers. Il ne s’agit alors que de sa deuxième finale à ce niveau. En mai, Jeroen atteint une troisième finale, lors d’un « M15 » à Troisdorf, puis il dispute son premier « Challenger » de la saison à Bratislava où il franchit le premier tour.

Il termine sa première moitié de saison avec le meilleur résultat de sa carrière : une première victoire en « M25 » lors du tournoi d’Arlon. En demi, il prend la mesure de Yannick Vandenbulcke, puis bat la première tête de série en finale. Il réussit en outre un magnifique doublé puisqu’il s’impose également en double. Ce succès est confirmé dès la semaine suivante à Lasne où il remporte un deuxième « M25 ». Lors de ce tournoi, il domine notamment l’ancien Top 30 Teimurasz Gabashvili. Il peut, dès lors, se tourner vers les Challengers et il y connait rapidement le succès. Durant l’été, il passe un tour à San Benedetto, puis deux à Tampere avant de disputer son tout premier quart de finale à ce niveau à Augsburg. Après avoir encore remporté un match à Meerbusch, il se blesse à nouveau et doit observer une nouvelle pause. Jeroen revient lors d’un « M25 » à Jounieh fin septembre mais doit jeter l’éponge dès la fin du premier set.

Objectifs 2020 : On ne le reverra plus de la saison. La poisse s’abat donc sur Jeroen Vanneste, à nouveau blessé de longue durée. C’est d’autant plus dommage qu’il venait d’atteindre son meilleur classement, la 314e place, avant cette blessure. Pourtant son potentiel est incontestable. A 15-16 ans, il était plus fort que Kimmer Coppejans, son copain de promotion à TennisVlaanderen. Le bon côté des choses, c’est qu’il a pris la majorité de ses points durant l’été et peut donc encore espérer grimper avant cela… pour autant qu’il reprenne rapidement le chemin des courts.

Michaël Geerts (n°12, 24 ans, 687e -> 385e) :

Lorsque Michaël Geerts a décidé de reprendre des études à l’automne 2016, il n’avait que 21 ans. Son début de carrière était plutôt intéressant mais sa progression n’était pas assez rapide pour ne pas prévoir un « plan B ». Dans un premier temps, il a largement reculé au classement, faisant craindre qu’il ne pourrait pas mener ses études et sa carrière de front. Mais depuis la fin de l’été 2018, ses résultats sont à nouveau très bons avec surtout un premier titre en « M25 » à Waco.

Son début de saison 2019 est toutefois mitigé. En janvier, Michaël met le tennis de côté le temps de passer ses examens. Evidemment, cette pause n’est pas idéale et ses résultats durant le reste de l’hiver seront en demi-teinte. Il remporte bien un titre en double au « M15 » de Sharm El Sheikh mais en simple, il ne se montre pas assez régulier. Il atteint tout de même une demi-finale en Egypte et un quart au Portugal mais perd également deux fois au premier tour et une fois en qualification d’un « M25 ». Il dispute deux bons tournois au Mexique en avril avec, là aussi, un quart et une demi. De retour en Europe, Michaël se hisse encore en quart de finale d’un « M15 » en Allemagne mais doit déclarer forfait pour le deuxième tour d’un autre en Espagne. Il est en effet blessé au genou et doit observer une pause de plus d’un mois. Il fait son retour lors des « Futures » belges mais le manque de rythme se fait ressentir au début.

Il atteint tout de même un quart lors d’un « M25 » en Espagne mais perd au même stade à Bruxelles qui n’est qu’un « M15 ». Il dispute tout de même un très bon tournoi à Eupen ou il se hisse en finale en simple et ne s’incline que face à la deuxième tête de série. En double, il parvient même à remporter le titre. Mais la suite de son été est à nouveau moins bonne avec plusieurs défaites au premier tour. Les choses tournent enfin en sa faveur avec le retour des tournois sur dur en automne. Michaël parvient pour la première fois à remporter un match dans un tableau final de « Challenger » à Colombus et y atteint même le troisième tour. La semaine suivante, il sort des qualifs d’un « CH100 » à Tiburon. Il reste aux Etats-Unis en octobre pour une série de « M25 » où il cartonne. Il atteint d’abord une finale à Norman, puis remporte le tournoi de Claremont avant de reconduire son titre à Waco. En novembre, il atteint encore une dernière finale dans un « M15 ».

Objectifs 2020 : Malheureusement, il se blesse à nouveau au genou en fin d’année et doit se reposer jusqu’en janvier. Au prochain semestre, il ne devra plus que présenter sa thèse et obtiendra donc sans doute un Master en finance. Il aura en tout cas plus de temps à consacrer au tennis et a donc les cartes en main pour atteindre son objectif à savoir se rapprocher des qualifs de Grand-Chelem. Il aimerait aussi encore progresser en double, discipline où il compte déjà 10 titres.

Christopher Heyman (n°7, 26 ans, 381e → 399e) :

Christopher Heyman est présent dans le Top 500 depuis fin 2015 sans discontinuer. Enfin si l’on excepte le début de cette saison où il a perdu une bonne centaine de places en raison de la réforme du classement mais qu’il a récupérée dès la réforme abandonnée. On peut donc parler de valeur sûre en ce qui le concerne. Mais il reste tout de même coincé à mi-chemin entre les « Futures » et les « Challengers » depuis deux saisons maintenant.

Son année 2019 démarre plutôt bien avec un succès au « Future M15 » de Veigy-Fonceneix, son treizième déjà. Christopher enchaine avec une tournée en Tunisie où il perd en quart la première semaine mais se hisse à nouveau en finale lors de la deuxième. Après un tour passé lors d’un « M25 » à Trente, il prend la route de la Sardaigne et de la terre-battue extérieure. Lors de deux « M25 » à Santa Margherita di Pula, il atteint un quart puis perd au second tour. Il se rend alors à Antalya pour une série de trois « M15 » très réussie. Il en remporte deux, le premier assez poussivement mais le dernier avec autorité. Entre les deux, Chris dispute encore une demi mais sera battu de justesse par le jeune Tchèque Jonas Forejtek (dont je vous parle dans l’article sur les meilleurs juniors de l’année). Il atteint encore un quart de finale lors d’un « M25 » en Hongrie où il n’échoue qu’au tie-break final face à la deuxième tête de série.

Christopher tente alors sa chance en « Challengers » mais avec beaucoup moins de réussite. S’il remporte un match à Poznan et un autre à Amersfoort, il subit tout de même un trop gros nombre de défaites d’entrée à Parme, Milan, Ludwigshafen, Tampere et Meerbusch. Heureusement, au milieu de cette spirale négative, il revient disputer le « M15 » de Bruxelles et l’emporte, signant ainsi son quatrième titre de la saison. On le retrouve en septembre pour deux « M25 » français en salle. Battu d’entrée à Mulhouse, Christopher parvient à se hisse en finale à Plaisir. Les deux fois, il dispute également la finale en double. Il enchaine avec un tour franchi à Stockholm puis, en octobre, il atteint encore une bonne demi lors du « M25 » de Rodez. Il termine la saison par une défaite au deuxième tour à Monastir puis au premier lors d’un dernier  « Challenger » à Houston.

Objectifs 2020 : En « Futures », on l’a vu, Christopher Heyman n’a plus grand-chose à prouver avec ses 16 titres dont quatre cette année. D’ailleurs au classement ITF ne prenant en compte que les résultats dans ces tournois, il est classé vingtième mondial, devant Jeroen Vanneste et Michaël Geerts. Pour pousser une pointe jusqu’au Top 250 ATP, il faut maintenant qu’il passe un cap et transpose cette réussite en « Challengers » où, jusqu’ici, il ne compte qu’une finale à Andria fin 2017.

Yannick Mertens (n°8, 32 ans, 382e → 419e) :

Classé à la 179e place durant l’été 2015, Yannick Mertens est rentré dans le rang depuis et cède petit à petit du terrain. Il termine la saison hors du Top 400 pour la première fois depuis 2007 ce qui est à la fois la preuve d’une belle régularité durant toutes ces années mais est aussi assez inquiétant pour l’avenir. Car Yannick a maintenant 32 ans et le temps commence à compter pour lui s’il veut un jour disputer un tableau final en Grand-Chelem.

Comme à son habitude, Yannick alterne les très bons résultats en « Futures » et les nettement moins bons en « Challengers ». Dès janvier, il bat Christopher Heyman pour se hisser en quart au « M15 » de Bressuire. Il perd par contre en qualifs lors des « Challengers » de Columbus et de Rennes. Dans ce dernier, il est toutefois repêché et franchit un tour dans le grand tableau. En février, il atteint la finale du « M15 » de Grenoble qu’il remporte en double. Il passe tout de même un tour lors des « Challengers » de Drummondville et de Lille à la fin de l’hiver mais, au printemps, il perd d’entrée à ceux de St Brieuc, de Bordeaux, d’Aix-en-Provence et de Jablonec. Il prend quelques points grâce à ses résultats en « M25 » dont un quart à Sunderland et une demi à Martos. Après des petits deuxièmes tours en « M25 » à Palma et à Ajaccio, Yannick tente sa chance dans les qualifications du tournoi ATP de Bastad mais y est balayé dès le premier tour.

Il passe un tour au « Challenger » de Granby puis connait, de fin août à début septembre son meilleur passage depuis le début de la saison. Il enchaine en effet une demi au « M15 » de Sintra, un quart à celui de Piombino puis, surtout, une demi au « M25 » de Bagnères-De-Bigorre. Il refait une apparition en « Challenger » à Istanbul mais est battu d’entrée au tie-break du dernier set. Yannick remporte enfin son premier titre de la saison et pas n’importe lequel puisqu’il s’agit du « M25+H » de Plaisir. Il y domine très largement Christopher Heyman en finale avant de perdre à ses côtés la finale du double. Il enchaîne avec encore un quart et une demi-finale au même niveau à Oliveira De Azemeis et à Rodez. En France, il se paye même la première tête de série, le Français Mathias Bourgue. Il perd par contre d’entrée lors du « M25 » de Saint-Dizier puis termine sa saison par un échec au second tour du « M15 » de Villers-Les-Nancy.

Objectifs 2020 : Heureusement que Yannick Mertens a connu cette bonne passe de fin août à fin octobre. Durant ces deux mois, il a remporté plus de points que sur le reste de l’année (42 sur 81). Le côté positif, c’est qu’il n’a donc pas beaucoup de points à défendre d’ici le milieu de l’été et peut donc espérer remonter. A 32 ans, il semble en tout cas toujours aussi motivé et espère remonter dans le Top 200.

Zizou Bergs (n°9, 20 ans, 386e → 574e) :

Entré dans le Top 10 belge l’an dernier à seulement 19 ans, après sa première année complète chez les pros, Zizou Bergs nourrissait de grandes ambitions pour 2019. Mais une blessure va venir contrecarrer ses projets et même gâcher une bonne partie de sa saison. Au point qu’il prendra la décision de faire une pause en plein milieu de l’année pour retrouver de la fraicheur et lancer très tôt sa saison2020.

Après une longue préparation en janvier, Zizou débute la saison mi-février lors de deux « M25 » en Grande-Bretagne. Les résultats n’y sont pas trop bons puisqu’il perd au deuxième, puis au premier tour. Il se rend ensuite à Doha pour deux « M15 » où sa saison démarre vraiment. La première semaine, il se hisse dans le dernier carré après une victoire sur le néo-pro Arnaud Bovy. En demi, il perd en deux sets contre Geoffrey Blancaneaux. Un adversaire qu’il retrouve au même stade lors de la deuxième semaine mais cette fois le Français abandonne après la perte du premier set. Zizou ne se fait pas prier pour remporter le lendemain son troisième titre Futures en simple. En double, il avait déjà soulevé le trophée du vainqueur lors de la première semaine. Après une défaite au deuxième tour au Bahrein, il retourne pour deux « W25 » en Grande-Bretagne. Il passe un tour à Bolton mais réalise une très belle demi-finale à Sunderland. Malheureusement, il se blesse à la cheville durant cette tournée et doit rester au repos dix semaines durant. Il revient mi-juin mais son élan est coupé.


Zizou perd d’entrée lors d’un « M15 » en Allemagne puis atteint un quart en Hongrie où il doit à nouveau abandonner. Rien de bien grave cette fois puisqu’il est de retour au front dès la semaine suivante au « M25 » d’Arlon où il se hisse en quart. Il atteint un autre quart à Lasne la semaine suivante mais ce seront ses meilleurs résultats de l’été. Il éprouve beaucoup de difficultés, tant mentales que physiques pour retrouver son rythme. Il enchaine plusieurs défaites au deuxième tour dans des tournois où il faisait partie des favoris, dont une sur abandon en Estonie. Après une défaite en quart lors du « M15 » de Coxyde, et malgré le gain du titre en double, Zizou ressent le besoin de faire un break pour reposer son corps, oublier 2019 et repartir d’un meilleur pied en 2020. Il part deux semaines en vacances puis s’impose 7 semaines de préparations pour démarrer sa « présaison » dès fin octobre. Ces deux premiers tournois, en Espagne, ne se passent pas trop bien non plus. Il prend alors part à deux tournois en Tunisie à peine meilleurs en simple même où il remporte encore un titre en double.

Objectifs 2020 : En toute fin d’année, Zizou Bergs retourne à Doha où il retrouve des sensations qu’il n’avait plus ressenties depuis longtemps. Il atteint deux demis en simple et une finale en double ce qui lui permet de conserver sa 10e place belge de justesse face à la montée en puissance d’Arnaud Bovy. Le Limbourgeois, qui a décidé durant les vacances de Noël de changer d’air et de partir s’entrainer à Barcelone, espère capitaliser sur ces deux derniers tournois pour prendre des points dès janvier. Le talent est là et, sans blessure, il peut certainement prendre la route du Top 300.


Hors catégorie

Ils ne jouent pas sur le circuit ATP, ni même ITF en simple messieurs et ne peuvent donc être classés dans ce Top 10. Mais leur saison très réussie dans leur discipline fait qu'on ne peut pas ne pas évoquer leurs résultats dans cet article.

Sander Gille (n°2 belge en double, 28 ans, 82e -> 47e) et Joran Vliegen (n°1 belge en double, 26 ans, 85e -> 39e) :

Après avoir remporté dix-neuf titres « Futures » puis douze « Challengers » côtes à côtes, Sander Gillé et Joran Vliegen étaient prêts pour leur première saison complète sur le circuit « ATP ». En début d’année, ils ont toutefois encore dû alterner entre « ATP » et « Challengers ». Classés tous les deux aux alentours de la 80e place, ils étaient souvent trop juste pour le « cut » dans les principales épreuves du circuit.

Ce fut notamment le cas pour l’Open d’Australie. Ils ont débuté la saison là-bas avec deux « Challengers » où ils ont d’abord atteint une demi puis perdu au premier tour. Ils espéraient se retrouver tout juste dans le tableau final à Melbourne mais ils ont manqué le « cut » pour une place. Ils se sont consolés avec leur sélection pour le match de Coupe Davis contre le Brésil où ils ont battu une des meilleures paires du circuit. Ce fut un déclic pour eux, d’autant qu’ils sont ensuite restés en Amérique du Sud pour disputer la série de tournoi « ATP » et se sont qualifiés pour leur première demi-finale à Cordoba. Sur cette tournée, ils ont également atteint une finale au « Challenger » de Punta del Este (avant la Coupe Davis) et un quart au tournoi « ATP » de Sao Paulo. Après avoir disputé une nouvelle finale en « Challenger » à Marbella, Joran se blesse et ils sont obligés d’abandonner en quart du tournoi « ATP » de Marrakech. Surtout, ils doivent observer une pause de trois semaines ce qui les fait à nouveau manquer le « cut » pour Roland-Garros ensemble.

Ils cherchent alors des partenaires mieux classés qui leur permettraient d’aller à Paris séparément. Si Sander manque à nouveau le « cut » d’une place avec Bradley Klahn, Joran dispute bien son premier Grand-Chelem aux côtés de Mikhail Kukushkin. Et il fait bien mieux que de la figuration puisqu’il ne s’arrête qu’en quart de finale, au bout de trois rencontres très disputées. Le bond de plus de 20 places que réalise alors Joran leur permet d’assurer leur place dans le tableau de Wimbledon. Mais avant, ils se retrouvent pour remporter leur premier titre de la saison lors du « Challenger » de Bratislava. Cette victoire agit comme un déclic et Wimbledon, où ils franchissent un tour, s’avère une expérience énorme qui leur permet de grandir encore. La confiance retrouvée ne tarde pas à porter ses fruits puisqu’ ils signent leur premier succès en tournoi « ATP » à Bastad avec trois rencontres sur quatre qui sont gagnées au super tie-break. Ils enchainent avec un autre succès sur la terre-battue de Gstaad, un tournoi qu’ils remportent plus facilement en battant les premières têtes de série en finale. A Kitzbühel, ils atteignent encore la finale mais leur magnifique série s’arrête au bout de 11 victoires.

Sander et Joran se rendent alors aux Etats-Unis pour la première fois en tant que joueurs professionnels après avoir tous les deux fait leurs études là-bas. Ils se hissent en demi à Winston-Salem mais s’inclinent d’entrée à l’US Open malgré une belle résistance face aux futures finalistes. Un résultat qui n’est pas mauvais mais qui est très frustrant tant ils espéraient prolonger le plus possible leur parcours. Ils restent toutefois aux Etats-Unis et atteignent encore une finale au « Challenger » de New Haven. Durant l’automne, ils se hissent en demi à St Petersbourg avant de remporter un troisième titre « ATP », le plus richement doté, à Zhuhai. La paire surnommée « Sandoran » revient en Europe et se hisse pour la première fois en finale à Anvers après deux échecs au premier tour en 2017 et 2018. Ces derniers résultats leur permettent de disputer pour la première fois un « ATP 500 » à Vienne et même un « Master 1000 » à Paris. Ils y perdent lors de deux matchs très serrés mais c’est encore une fois une belle expérience. Tout comme leur participation à la nouvelle « World Team Cup » où ils ne s’inclinent qu’au tie-break final face à la première paire mondiale.

Objectifs 2020 : Et cette capacité à s’enrichir de toutes ces expériences est d’ailleurs une particularité de notre duo de choc. Jamais ils ne restent focalisés sur une défaite frustrante, une blessure, un mauvais tirage. Toujours, ils regardent vers l’avant, sur ce qu’ils peuvent améliorer pour que ça n’arrive plus. Et de fait, ils franchissent les étapes une à une vers les sommets. En 2020, ils débuteront avec une nouvelle expérience : l’ATP Cup. Ils enchaineront avec un premier Open d’Australie puis sur une saison complète en ATP. Cerise sur le gâteau, s’ils réussissent quelques bons résultats d’ici au printemps, ils pourraient même obtenir une sélection pour les Jeux olympiques de Tokyo. Et ça, se serait à nouveau une expérience extraordinaire.

Joachim Gerard (n°1 belge en wheelchair, 31 ans, 4e -> 5e) :

Joachim Gérard était remonté à bloc en janvier. Après sa superbe fin de saison 2018, ponctuée par un troisième titre au Masters et un retour dans le Top 5, il avait hâte d’en découdre et bon espoir de retrouver le sommet de la hiérarchie. Douze mois plus tard, le sentiment est plutôt mitigé sur cette saison faite de hauts et de bas. Il se maintient toutefois dans le Top 5 et c’est le plus important.

La tournée australienne est plutôt décevante pour Jo. Il perd face à Gordon Reid en quart du « Super Serie » de Bendigo, s’incline au même stade à l’« ITF 1 » de Melbourne face à Nicolas Peifer avant de perdre d’entrée à l’Open d’Australie contre Stefan Olsson. Certes il s’agit de trois solides joueurs du Top 10 mais tous sont classés derrière lui donc il doit les battre pour encore grimper au classement. Il se console avec un très beau succès en double à Melbourne. Après une finale à l’« ITF 1 » de Rotterdam, perdue au tie-break du dernier set contre Stephane Houdet, il s’incline en quart de deux tournois aux Etats-Unis. Contre Shingo Kunieda à Rome (ITF 1) et contre Gustavo Fernandez à Baton Rouge (Super Serie). A Séoul, Joachim atteint une nouvelle finale mais s’incline en deux sets serrés face à Alfie Hewett. En sept tournois, il a donc perdu face à tous les membres du Top 8 et n’a réussi à en battre qu’un seul (Hewett à Rotterdam). Il bat tout de même Peifer lors du « Super Serie » d’Iizuka mais doit s’avouer vaincu en demi face à Houdet. Lors de la World Team Cup, il mène la Belgique à la cinquième place mais sa défaite en poule face à Hewett nous prive des demi-finales.

Jo parvient à battre le n°2 mondial Gustavo Fernandez à l’« ITF 1 » d’Amiens mais perd tout de même en finale face à Kunieda. A Roland-Garros, il est surpris par Gordon Reid en trois sets. Après une bonne demi lors du « Super Serie » de Paris qu’il ne perd que 7/5 au troisième contre Kunieda, il s’incline à nouveau d’entrée à Wimbledon face à Stefan Olsson, le double tenant du titre. Il fait ensuite équipe avec le Suédois pour remporter son quatrième Grand-Chelem dans la discipline. Durant l’été, il perd encore contre Fernandez en quart du « Super Serie » de Nottingham mais subit surtout deux défaites inattendues face à des joueurs classés hors du Top 10. Joachim perd ainsi contre le Brésilien Rodrigues en finale de l’« ITF 1 » de Genève puis s’incline en demi du Belgian Open dans une rencontre qui fera date, j’en reparle dans quelques instants. L’US Open est une nouvelle déception pour Jo qui s’incline d’entrée face à Peifer. Il perd ensuite au tie-break du dernier set face à Reid en quart du « Super Serie » de St Louis. En toute fin d’année, il retourne à Orlando pour le Masters. S’il n’a battu que quatre fois des membres du Top 8 sur toute la saison, il en bat également quatre sur ce seul tournoi, dont le n°1 mondial Gustavo Fernandez, pour empocher un quatrième titre dans le tournoi des maîtres.

Objectifs 2020 : ce succès magnifique ne doit pas faire oublier à Joachim Gérard son année plutôt moyenne, en simple en tout cas car en double il a soulevé 7 trophées, dont deux « Majors ». Vainqueur de 34 titres depuis le début de sa carrière, dont cinq en 2013, en 2016 et en 2018, il n’a cette saison remporté que ce Masters. Il n’a également pas gagné le moindre match en Grand-Chelem et ça lui coûte très cher. Ce système à élimination directe avec un tableau de huit joueurs lui est plutôt défavorable car il a besoin d’un peu de temps pour rentrer dans ses tournois. Il devra en tout cas progresser à ce niveau-là s’il veut remonter dans le Top 3… et remporter son premier titre dans un des quatre temples du tennis.

Jef Vandorpe (n°2 belge en wheelchair, 18 ans, 17e -> 15e) :

L’an dernier, j’avais résumé la saison de Jef Vandorpe dans mon article sur les meilleurs espoirs belges. Bien qu’il ait encore l’âge pour disputer des tournois juniors, Jef a vraiment sa place ici tant ses résultats sont dignes du plus haut niveau sur le circuit « Wheelchair ». Et même si sa progression ne se traduit pas encore vraiment au classement avec seulement deux places de gagner, elle est vraiment visible dans ses résultats.

Jef ne débute sa saison que par l’« ITF 1 » de Rotterdam. Il s’y incline d’entrée face à Martin De La Puente, un autre espoir du circuit de deux ans son aîné, mais seulement 7/5 au dernier set. Il perd à nouveau face au même joueur et également en trois manches mais cette fois en quart lors de l’« ITF 2 » de Bolton. En avril, il se rend en Asie et se hisse en quart de finale de l’« ITF 1 » de Daegu où il est dominé par Nicolas Peifer. A Seoul la semaine suivante, il s’incline au deuxième tour mais seulement en trois sets face au 5e mondial Alfie Hewett. Jef parvient enfin à remporter un match lors du « Super Serie » d’Iizuka. Comme Joachim, il remporte quatre simples sur cinq en World Team Cup et cette performance est pour beaucoup dans la 5e place de la Belgique. Il atteint ensuite la finale de l’« ITF 2 » de La Roche-Sur-Yon où il ne perd que contre Nicolas Peifer. Il remporte tout de même le double en battant d’ailleurs Peifer, l’un des meilleurs joueurs de la planète dans cette discipline. Il atteint encore un quart au même niveau à Varsovie.

Après ses examens de juin, il se hisse à nouveau en quart d’un « ITF 2 » à Berlin, puis d’un « ITF 1 » à Genève. Mais c’est à Jambes, pour le Belgian Open, que Jef va réaliser l’exploit de sa saison. Il domine d’abord deux autres joueurs du Top 15 avant d’affronter la première tête de série qui n’est autre que Joachim Gérard. Et malgré la perte du premier set, Jef va remporter ce match et signer sa première victoire officielle face à Jo. Il ne s’arrête d’ailleurs pas là puisque, le lendemain, il prend également la mesure de Stefan Olsson pour remporter son tout premier titre en « ITF 1 ». Finaliste en double au Belgian Open Jef remporte ensuite, toujours avec le Néerlandais Ruben Spaargaren, un « ITF 2 » en Autriche. Il s’y arrête en quart en simple, tout comme lors de l’« ITF 1 » de l’Ile de Ré, un mois plus tard. Il signe encore un titre en « ITF 2 » en double à Biot, tournoi où il est battu en demi du simple par Gordon Reid. Le Britannique le domine également en quart de l’« ITF 1 » d’Alghero.

Objectifs 2020 : Jef Vandorpe réalise encore une dernière très bonne performance en double lors du Masters. Il parvient, avec Spaargaren, à dominer la deuxième paire de la planète composée de Gordon Reid et Alfie Hewett pour sortir de la poule qualificative. Ses qualités en double semblent bien réelles mais c’est avant tout en simple que Jef compte briller. Plus jeune joueur du Top 50, il n’a pas perdu un seul match face à un joueur classé au-delà de la 15e place cette année. C’est dire si sa marge de progression est grande. Et, maintenant qu’il a son diplôme de secondaire en poche et qu’il peut se consacrer à plein temps au tennis, sa motivation est sans doute encore plus grande.