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Le Top 10 féminin

 

La révolution est en marche dans le Top 10 féminin puisqu’une joueuse qui n’avait jamais fait partie de ce cercle a carrément pris le pouvoir en cette fin d’année 2019. Si huit autres joueuses de l’élite sont de vieilles connaissances, l’arrivée tonitruante de Bianca Andreescu est une autre surprise de taille.

1. Ashley Barty (AUS), n°15 fin 2018, 23 ans :

Quiconque a un peu suivi le retour au premier plan d’Ashleigh Barty ces deux dernières années n’est pas vraiment surpris de la voir jouer un grand rôle aujourd’hui. Je l’avais d’ailleurs consacrée « meilleure entrée dans le Top 100 » en 2017 (cf article). Pour autant, il fallait avoir de solides dons de voyance pour l’imaginer trôner au sommet du tennis féminin dès 2019. C’est d’ailleurs la première fois qu’une n°1 en fin d’année n’était même pas classée dans le Top 10 douze mois plus tôt. Son accession au sommet n’est toutefois en rien usurpée tant elle a dominé ses adversaires avec son jeu athlétique.

Son titre à l’Elite Trophy (le « Masters bis ») de Zhuhai fin 2018 l’avait mise sur la bonne voie. Et dès son premier tournoi, à Sydney, elle bat la n°1 mondiale Simona Halep avant de se hisser en finale où elle ne s’incline qu’au tie-break du dernier set contre Petra Kvitova. L’Australienne poursuit sur sa lancée à Melbourne où elle atteint son premier quart de finale en Grand-Chelem, à nouveau barrée par Kvitova. Battue par Elina Svitolina en trois sets à Indian Wells, elle crée la surprise en remportant le « Premier Mandatory » de Miami en battant cette fois Kvitova en quart, puis Karolina Pliskova en finale. Pas encore très réputée pour ses qualités de joueuse de terre-battue, elle atteint tout de même les quarts de finale à Madrid mais s’incline au deuxième tour à Rome. Ashleigh crée une énorme surprise en remportant, à Roland-Garros, le premier Grand-Chelem de sa carrière. Certes son parcours a été grandement facilité par l’hécatombe des têtes de série sur la terre parisienne et elle n’a ainsi dû affronter qu’une seule tête de série. Il n’empêche que l’assurance qu’elle dégage tout au long de la quinzaine prouve qu’elle est désormais la patronne du circuit. 

Un fait qui est confirmé dans les chiffres deux semaines plus tard. Barty remporte son troisième titre de la saison sur le gazon de Birmingham et s’empare du même coup de la place de n°1 mondial. Elle étrenne ce nouveau statut à Wimbledon mais, après trois tours sans encombre, elle chute face à la spécialiste de gazon Alison Riske. Et son été confirme une petite baisse de niveau. Une défaite d’entrée à Toronto précipite déjà sa chute de la première place. Elle parvient tout de même à rejoindre les demi-finales à Cincinnati mais c’est surtout en raison d’un tableau dégagé et sans jamais paraître vraiment dominatrice. Comme à Wimbledon, elle est ensuite surprise en huitième de l’US Open, cette fois par la Chinoise Qiang Wang. Malgré cette défaite, l’Australienne récupère sa place de n°1 au lendemain de ce tournoi. Elle retrouve son meilleur niveau pour conclure la saison en beauté. Elle dispute les demi-finales à Wuhan et surtout la finale du « Premier Mandatory » de Pékin où seule Naomi Osaka parvient à la battre en trois sets. Elle assure sa place au sommet du classement en fin d’année dès les poules du Masters de Shenzhen et ce malgré une défaite en poule. Mais cela ne nuit pas à sa détermination puisqu’elle termine la saison régulière en remportant le titre

Ashleigh Barty semble sur un nuage lorsqu’elle démarre la finale de la Fed Cup par un double 6/0 face à Caroline Garcia. Mais elle trébuche le lendemain (au tie-break du dernier set) contre Kristina Mladenovic ce qui coûte le titre à son pays. Même si elle était énormément déçue suite à cette défaite (on sait ce que représentent les rencontres par équipes pour les Australiens), ce revers peut lui être bénéfique. Il prouve en tout cas qu’Ashleigh a encore moyen de s’améliorer. Et vu le niveau stratosphérique qu’elle a atteint par moment en 2019, ça devrait inquiéter ses principales rivales.

2. Karolina Pliskova (TCH), n°8 fin 2018, 27 ans :

Parmi lesquelles, bien sûr, on retrouve Karolina Pliskova. On ne présente évidemment plus la joueuse tchèque qui figure dans le Top 10 sans discontinuer depuis plus de trois ans maintenant. Si elle fut même n°1 quelques semaines durant l’été 2017, elle reste encore à la recherche d’un premier titre du Grand-Chelem. Elle a peut-être gagné un peu en constance cette année, ce qui lui vaut de terminer à cette deuxième place, son meilleur classement de fin de saison.

Dès la tournée australienne, elle montre qu’il faut compter sur elle en 2019. Elle s’impose tout d’abord au « Premier » de Brisbane, dans un tableau certes dégagé. A Melbourne, elle domine Garbiñe Muguruza et vient surtout à bout de Serena Williams en trois sets très serrés pour se hisser en demi-finales. Et c’est également en trois manches qu’elle s’arrête face à la future gagnante Naomi Osaka. La suite de son hiver est également plutôt bonne puisqu’elle enchaine des quarts à Dubaï et à Indian Wells et surtout une finale à Miami. En Floride, la Tchèque domine Simona Halep et ne perd que face à Ashleigh Barty. Ses premiers résultats sur terre-battue sont moins bons (premier tour à Stuttgart, deuxième à Madrid) mais elle parvient à échapper à l’hécatombe de tête de série à Rome pour y remporter le deuxième « Premier 5 » de sa carrière. Malheureusement, elle ne confirme pas à Roland-Garros où elle est surprise dès le troisième tour par Petra Martic.

Battue par sa sœur jumelle Kristyna au deuxième tour de Birmingham, Katerina remporte son troisième titre de la saison à Eastbourne. Cette fois, pas de tableau dégagé puisqu’elle bat deux Top 5 mondiales et ne perd pas un set de la semaine. Elle débute Wimbledon dans le rôle d’une outsider pour le titre suite à cette victoire et avec la position de 3e tête de série. Mais elle est surprise dès les huitièmes de finale par sa compatriote Karolina Muchova au terme d’une rencontre folle conclue 13-11 au dernier set. Durant l’été, elle s’incline en quart de finale à Toronto, face à la future gagnante Bianca Andreescu, puis est surprise au même stade par Svetlana Kuznetsova à Cincinnati. Elle trébuche une nouvelle fois en trois sets et en huitièmes de finale lors du Grand-Chelem suivant à Flushing Meadows. Sa tournée asiatique débute bien avec un quatrième titre, à Zhengzhou, où elle prend sa revanche sur Petra Martic en finale. Mais ses deux tournois suivants sont nettement moins bons puisqu’elle s’incline au deuxième tour à Wuhan et au premier à Pékin.

La Tchèque se reprend pour le Masters de Shenzhen où elle débute très fort avec un succès sur Simona Halep. Elle bénéficie ensuite de l’abandon d’Andreescu mais elle perd son dernier match de poules face à Elina Svitolina. Cette défaite la contraint à rencontrer en demi-finale la n°1 de l’autre groupe qui n’est autre qu’Ashleigh Barty. Et malgré un bon départ, elle s’incline en trois sets. Avec quatre titres assez importants, une demi en Grand-Chelem et au Masters et une finale en « Premier Mandatory », Karolina Pliskova a donc réussi une saison pleine et régulière. Mais son objectif de victoire en Grand-Chelem n’est toujours pas rempli et le compteur de l’âge commence à tourner. Ca pourrait arriver dès l’Open d’Australie, sur une surface qui convient bien à son jeu.

3. Naomi Osaka (JAP), n°5 fin 2018, 22 ans :

A la fin de l’année 2018, Naomi Osaka se présentait comme la nouvelle pépite du tennis féminin. Ses titres à Indian Wells et à l’US Open, son tennis puissant et son mental d’acier l’ont propulsée de la 70e à la 5e place et l’ont emporté dans un tourbillon médiatique qu’elle semblait déjà avoir du mal à supporter. En toute fin d’année, par exemple, elle était ressortie du Masters sans la moindre victoire au compteur.

Elle débute pourtant 2019 avec un deuxième succès en Grand-Chelem, à l’Open d’Australie. Une victoire aussi étriquée que celle de l’US Open fut dominatrice avec quatre rencontres sur sept disputées en trois manches, dont une finale de près de 2h30 face à Petra Kvitova avec en jeu la place de n°1 mondiale. Car ce titre catapulte Naomi au sommet du classement et elle est la première Japonaise de l’histoire à réaliser cette performance. Loin de la libérer, ce nouveau statut va alourdir encore la pression qui pesait sur ses jeunes épaules et ses résultats de la première moitié de saison vont s’en ressentir. Elle perd ainsi d’entrée à Dubaï, puis en huitième à Indian Wells et au troisième tour à Miami. Sa saison sur terre va être gâchée par une blessure abdominale qui va l’empêcher de disputer la demi-finale pour laquelle elle s’était qualifiée à Stuttgart. Elle se hissera tout de même en quart à Madrid, puis à Rome mais devra également renoncer en Italie à cause de ses douleurs.

A Roland-Garros, où elle est tête de série n°1, Osaka est surprise dès le troisième tour par Katerina Siniakova. Le gazon ne lui réussit pas beaucoup plus puisqu’elle s’incline au deuxième tour à Birmingham et dès le premier à Wimbledon, face à la même joueuse, la Kazakhe Putintseva. Cet enchainement fini par lui coûter sa place de n°1 mondiale… qu’elle retrouve tout de même au mois d’août après un quart de finale à Toronto. Elle atteint le même stade à Cincinnati avant de devoir aller défendre son titre à l’US Open. A nouveau au centre de l’attention des médias, elle ne parvient qu’à y réaliser un huitième de finale et perd à nouveau son trône de n°1. Et ce n’est peut-être pas plus mal car, enfin libérée de cette pression, la Japonaise s’impose chez elle à Osaka (sans perdre un set), puis au « Premier Mandatory » de Pékin, en battant Ashleigh Barty en finale. Malheureusement, elle se blesse à l’épaule et ne peut disputer qu’un seul match lors du Masters (une victoire tout de même, contre Kvitova) avant de devoir déclarer forfait pour la suite du tournoi.

Naomi Osaka a trainé toute la saison un mal-être évident, résultat d’une starification trop rapide qui ne s’accommode pas avec son caractère discret. Si, comme on le lui prédisait il y a 12 mois, elle a bel et bien pris la première place durant l’année, elle n’est pas parvenue à garder son rang. Pour autant, il serait faux de voir cette saison comme une année ratée. Déjà parce qu’elle termine deux rangs au-dessus de 2018 au classement. Elle a également remporté un titre de plus et s’est finalement montrée plutôt régulière, malgré ses blessures et son vague à l’âme. Elle a en effet tout de même encore remporté un Grand-Chelem et, dans les tournois de second rang (« Premier Mandatory » et « Premier 5 »), elle a signé un succès et atteint quatre quarts. Elle pourrait bien quitter le Top 5 en janvier si elle perd prématurément à Melbourne mais elle devrait assez rapidement remonter ensuite, en tout cas si elle retrouve le mental solide qui était sa marque en 2018.

4. Simona Halep (ROU), n°1 fin 2018, 28 ans :

Après avoir terminé deux saisons consécutives à la première place mondiale, Simona Halep connait un petit recul, principalement en raison de pépins physiques assez récurrents chez elle. Pour autant, 2019 n’a pas été une saison ratée, loin de là. Elle y a tout de même connu quelques satisfactions et principalement une, totalement inattendue, du côté de Londres.

Elle joue de malchance pour son tout premier tournoi de la saison, à Sydney, où elle tombe d’entrée face à Ashleigh Barty dont on sait la saison qu’elle fera ensuite. A l’Open d’Australie, la Roumaine se hisse en huitième de finale en dominant Venus Williams mais battre les deux sœurs dans le même tournoi du Grand-Chelem est presque chose impossible (ce n’est arrivé que quatre fois). Elle l’apprend à ses dépens en s’inclinant ensuite face à Serena en trois sets. Une défaite qui la fait choir de sa première place mondiale au détriment de Naomi Osaka. Durant le reste de l’hiver, ses résultats sont en dents de scie. A côté d’une finale à Doha (battue par notre Elise Mertens) et d’une demi à Miami, elle connait des défaites prématurées à Dubaï et Indian Wells. On retrouve Simona sur sa surface préférée, la terre-battue, avec une belle finale à Madrid, l’un de ses tournois préférés puisqu’elle dispute là sa quatrième finale en six ans. Elle est pourtant surprise d’entrée la semaine suivante à Rome. De quoi aborder Roland-Garros, où elle est tenante du titre, avec quelques doutes.

Et de fait, elle y parvient en quart de finale de manière assez poussive avant d’être surprise par la jeune Amanda Anisimova. Au lendemain de ce tournoi, elle n’est plus que 8e mondiale. Elle va alors réaliser une performance totalement surprenante en s’imposant à Wimbledon. Réputée pour sa relance inlassable et ses qualités de battante, elle n’a que peu de références sur gazon, en dehors d’une demi-finale dans ce tournoi mais qui remonte tout de même à cinq ans. Ce titre est pourtant loin d’être usurpé puisque la Roumaine humilie en finale la reine des lieux, Serena Williams, qui ne parvient à lui prendre que quatre jeux. C’est durant l’été qu’elle connait ses premiers pépins physiques. Elle est contrainte à l’abandon en quart à Montréal, suite à une blessure à la cheville. Cette blessure l’empêche de tenir son rang à Cincinnati et à l’US Open où elle est chaque fois battue au deuxième tour. Durant la tournée asiatique, c’est une blessure au dos qui la gêne et la contraint à l’abandon à Wuhan, puis provoque sa défaite au deuxième tour à Pékin.

Simona Halep revient de justesse pour le Masters où elle débute par une victoire à l’arrachée face à Bianca Andreescu. Elle perd ensuite face à Elina Svitolina puis Karolina Pliskova ce qui l’empêche de se hisser en demi-finale. Depuis sa finale lors de sa première participation en 2014, elle n’est plus jamais sortie des poules lors du tournoi de fin de saison. Il faut dire qu’elle s’est souvent blessée durant l’automne ces dernières années. Si elle veut retrouver les sommets, il lui faudra se ménager pour regagner en régularité.

5. Bianca Andreescu (CAN), n°152 fin 2018, 19 ans :

La vraie découverte de ce Top 10 est incontestablement la Canadienne Bianca Andreescu. Bien sûr, son nom circulait, avec d’autres, parmi les talents en devenir. Mais personne n’aurait pu dire, il y a 12 mois, que sa première année sur le circuit WTA s’achèverait dans le Top 5. Et elle aurait même pu finir beaucoup plus haut sans une blessure qui a gâché une partie importante de sa saison.

Elle s’était d’ailleurs déjà blessée durant l’été 2018 et n’avait presque pas pu jouer pendant trois mois, avant de terminer très fort la saison avec deux titres en W25 et deux demis en W60. Mais rien de comparable bien sûr avec ce qu’elle allait connaître dès la première semaine de 2019. A Auckland, elle sort des qualifications et domine Caroline Wozniacki et Venus Williams pour ne s’incliner en finale que de justesse face à Julia Goerges. Elle sort ensuite également du tableau préliminaire à l’Open d’Australie et franchit même le premier tour avant de ne céder qu’en trois sets face à Anastasija Sevastova. La Canadienne remporte ensuite un WTA125 aux Etats-Unis puis se hisse en demi-finale à Acapulco. Mais c’est à Indian Wells qu’elle explose réellement. Invitée par les organisateurs, elle y remporte son premier titre WTA en battant lors de trois derniers matchs, Garbiñe Muguruza, Elena Svitolina et Angelique Kerber. Depuis Serena Williams au même endroit en 1999, aucune fille aussi jeune ne s’était imposée dans un « Premier Mandatory ».

Sa joie sera malheureusement de courte durée. Bianca se hisse encore en huitième de finale à Miami, après un nouveau succès sur Kerber mais une blessure à l’épaule droite la contraint à l’abandon. Elle doit également renoncer à disputer le plus gros de la saison sur terre-battue et fait son retour à Roland-Garros. Mais ce retour s’avère prématuré. Elle remporte bien son premier match mais annonce ensuite son forfait pour le deuxième tour. Elle doit aussi faire une croix sur Wimbledon et ne revient que pour le « Premier 5 » de Toronto. Devant son public, elle réalise à nouveau un très beau parcours (victoire entre autres contre Karolina Pliskova) et bénéficie de l’abandon en finale de Serena Williams pour remporter son deuxième gros titre. Elle arrive donc à l’US Open invaincue depuis début mars (si on excepte son abandon à Miami). La Canadienne se qualifie pour la finale après quelques rudes batailles, notamment contre Elise Mertens et Belinda Bencic. Là, elle retrouve Serena Williams et s’impose en deux sets pour remporter son premier titre du Grand-Chelem. Elle est la première joueuse de l’ère Open à s’imposer à New-York dès sa première participation.

Et sa saison ne s’arrête pas là puisqu’elle se hisse encore en quart de finale à Pékin où elle s’incline en trois sets serrés face à Naomi Osaka. C’est la fin d’une incroyable série de 27 victoires consécutives. Elle dispute encore le Masters mais doit abandonner lors de son deuxième match suite à une blessure au poignet. On le voit, Bianca Andreescu est donc sujette à des blessures à répétition. Il faut espérer qu’elle parvienne à se renforcer pour ne plus avoir à en souffrir. Car son jeu, à la fois puissant et varié, est un véritable vent de fraicheur pour un circuit féminin qui se cherche un vrai leader. Elle pourra certainement prétendre à ce titre dès 2020.

6. Elina Svitolina (UKR), n°4 fin 2018, 25 ans :

En remportant son premier grand titre lors du Masters 2018, Elina Svitolina s’était placée comme l’une des prétendantes au trône vacillant du tennis féminin. On ne peut pas dire qu’elle ait totalement répondu à cette attente mais l’éclosion de Barty et d’Andreescu ne l’a évidemment pas aidée. Elle se maintient tout de même à une honorable 6e place.

Surprise d’entrée à Brisbane, elle atteint un bon quart de finale à l’Open d’Australie, seulement battue par la future gagnante Naomi Osaka. Elle se hisse ensuite en demi-finale des deux tournois disputés dans le Golfe Persique et passe vraiment tout près d’une finale, tant à Doha contre Simona Halep, qu’à Dubaï face à Belinda Bencic. L’Ukrainienne se hisse à nouveau dans le dernier carré à Indian Wells en battant notamment Ashleigh Barty mais elle cède à nouveau en trois sets, face à la tornade Andreescu. Elle se blesse ensuite au genou et s’incline d’entrée à Miami face à Yafan Wang. Elle tente de revenir à Madrid mais elle n’est pas encore totalement remise et s’incline face à Pauline Parmentier. A Rome, où elle est double tenante du titre, elle perd à nouveau au premier tour mais cette fois en trois sets face à Victoria Azarenka. Elle franchit ensuite deux tours à Roland-Garros avant de perdre contre Garbine Muguruza.

Sa mauvaise passe se poursuit lors de ses tournois de préparation sur gazon où Elina subit deux défaites face à des joueuses classées hors du Top 50. C’est donc une grande surprise de la voir réaliser son meilleur parcours en Grand-Chelem à Wimbledon. Sur une surface qu’elle ne maîtrise pourtant pas parfaitement, elle se hisse en demi-finale, bien aidée par l’hécatombe de têtes de série qui lui permet de ne pas rencontrer de Top 20 avant ce stade. Elle s’y incline en deux sets face à Simona Halep. Son été sur dur n’est pas trop réussi non plus puisqu’elle ne dispute que deux quarts, à San Jose et à Toronto. Malgré cette préparation en demi-teinte, l’Ukrainienne atteint à nouveau les demi-finales à l’US Open, cette fois en battant de solides joueuses telles Madison Keys ou Johanna Konta. Elle est par contre totalement dominée par Serena Williams. Durant sa tournée asiatique, elle ne parvient pas vraiment à se mettre en évidence, s’inclinant en quart à Wuhan et à Pékin.

Bien que le Masters ait changé de lieu, Elina Svitolina se sent réellement à l’aise dans cette compétition puisqu’elle sort de sa poule sans perdre de set, face tout de même à Simona Halep et Karolina Pliskova. En demi-finale, elle profite de l’abandon de Belinda Bencic, mais ne peut cette fois conclure victorieusement face à Ashleigh Barty. Avec cette nouvelle finale au Masters et ses deux premières demis en Grand-Chelem, on ne peut vraiment pas parlé de saison ratée pour l’Ukrainienne. Il lui aura toutefois manqué un gros titre pour être totalement satisfaite.

7. Petra Kvitova (TCH), n°7 fin 2018, 29 ans :

Le classement de Petra Kvitova est exactement le même que celui d’il y a un an. Pour autant, on ne peut pas dire que la Tchèque se soit montrée régulière tout au long de la saison. En fait, elle est très rapidement montée dans le Top 3 et y a passé une bonne partie de la première moitié de la saison avant de reculer à partir de l’été suite à une blessure.

Battue au deuxième tour à Brisbane, Petra n’a pas tardé à remporter son premier titre de la saison puisqu’elle s’est imposée à Sydney avec quelques belles victoires à la clef, notamment contre Angelique Kerber et Ashleigh Barty. Sur sa lancée, elle se hisse en finale de l’Open d’Australie, sa troisième en Grand-Chelem après ses succès à Wimbledon en 2011 et 2013. A Melbourne, où elle n’avait plus atteint la deuxième semaine depuis 2012, elle aurait même pu décrocher la première place mondiale si elle avait remporté la finale mais elle a laissé cette opportunité à Naomi Osaka qui s’est imposée en trois sets. La Tchèque atteint la deuxième finale de sa saison à Dubaï mais elle y est surprise par Belinda Bencic en trois sets. Après un couac au premier tour d’Indian Wells, où elle a eu la malchance de rencontrer Venus Williams d’entrée, elle se hisse en quart de finale à Miami mais soit de nouveau s’incliner en trois sets face à Barty.

Petra remporte un deuxième titre à Stuttgart en battant notamment Kiki Bertens mais s’incline contre la Néerlandaise en quart de finale à Madrid, un tournoi dont elle était tenante du titre. C’est à Rome que ses pépins de santé commencent. Blessée au mollet, elle doit abandonner lors de son deuxième tour. C’est une blessure au bras qui la prive ensuite de Roland-Garros et d’une bonne partie de la saison sur gazon, sa surface favorite. Elle revient à temps pour jouer à Wimbledon où elle se hisse en huitième avant de s’incliner en trois sets face à Johanna Konta. Insuffisamment remise de sa blessure, la Tchèque doit encore faire l’impasse sur une partie des tournois estivaux. Elle revient à Cincinnati où elle s’incline au premier tour puis passe un tour à l’US Open avant de céder face à Andrea Petkovic. Durant l’automne, elle atteint encore une demi à Wuhan puis s’incline en quart à Pékin face à la nouvelle n°1 mondiale Ashleigh Barty.

Au Masters, elle perd en trois sets contre Naomi Osaka et Belinda Bencic avant de retrouver l’Australienne qui met un terme à sa saison en deux petits sets. S’il y avait un titre de « meilleure joueuse actuelle n’ayant jamais été n°1 », nul doute que Petra Kvitova en serait la favorite. On ne compte plus le nombre de fois où elle s’est retrouvée à portée du sommet avant qu’une blessure ne vienne freiner sa progression. A 29 ans, les occasions ne vont plus se présenter indéfiniment.

8. Belinda Bencic (SUI), n°44 fin 2018, 22 ans :

Le come-back de l’année est incontestablement signé par Belinda Bencic. La Suissesse avait déjà atteint la 7e place mondiale en février 2016 avant qu’une blessure au dos puis une autre au poignet ne mette un terme à son ascension fulgurante (elle n’avait pas encore 19 ans). Malgré quelques tentatives de retour, elle ne figurait plus dans le Top 300 au lendemain de l’US Open 2017.

Elle a réellement, quoique lentement, pu remonter durant la saison 2018 avant de vraiment retrouver son meilleur niveau dès le début de cette saison. Ca commence dès l’Australie où Belinda se hisse en demi-finale lors du tournoi d’Hobart avant de franchir deux tours à Melbourne. C’est Petra Kvitova qui met fin à son parcours à cette occasion. A Dubaï elle démontre qu’elle est vraiment de retour en remportant le titre, son premier depuis Toronto en 2015. Sur son parcours, elle prend le meilleur sur trois joueuses du Top 10 (Aryna Sabalenka, Simona Halep, Elina Svitolina et Kvitova), à chaque fois en trois sets. Elle enchaine avec un excellent parcours à Indian Wells où elle domine largement la nouvelle n°1 mondiale Naomi Osaka puis bat encore Karolina Pliskova pour se hisser en demi. Son mois d’avril est moins bon mais elle domine à nouveau Osaka à Madrid et ne perd qu’en trois sets face à Halep en demi. Suite à cette belle performance, Bencic débarque à Paris dans la peau de la 15e tête de série mais elle déçoit en perdant au troisième tour contre Donna Vekic.

Après une finale sur le gazon de Majorque, elle perd à nouveau au troisième tour à Wimbledon en trois sets face à Alison Riske. Son été est moins bon, notamment en raison d’une petite blessure qui la contraint à l’abandon au premier tour de Cincinnati. La Suissesse fait mieux que se reprendre pour l’US Open où elle domine à nouveau Osaka puis se venge de Roland-Garros en battant Vekic pour se qualifier pour sa toute première demi-finale en Grand-Chelem. Elle n’est d’ailleurs pas loin de poursuivre sa route mais s’incline en deux sets très serrés face à la future gagnante Bianca Andreescu. Elle n’avait, auparavant, atteint qu’un seul quart dans un des quatre tournois majeurs et c’était au même endroit en 2014. Sa tournée asiatique est moins bonne puisqu’elle s’incline d’entrée à Wuhan et au troisième tour à Pékin. Elle doit donc passer par Moscou pour assurer son ticket pour Shanghai et elle le fait avec brio puisqu’elle y remporte son deuxième titre de la saison.

Pour sa première participation au Masters, Belinda Bencic perd d’abord mais en trois sets contre la n°1 Ashleigh Barty, avant de battre Kvitova et Bertens pour se hisser en demi. Face à la tenante du titre Elina Svitolina, elle résiste jusqu’au troisième set mais jette finalement l’éponge en raison de crampes. On le voit, comme pour Kvitova, le physique a une place prépondérante dans les performances de Belinda Bencic. Si elle ne se blesse plus, elle peut assurément jouer les premiers rôles en 2020.

9. Kiki Bertens (PBS), n°9 fin 2018, 28 ans :

A l’image de Petra Kvitova, Kiki Bertens a réussi à se maintenir à la même position en 2019. Et comme la Tchèque, elle a connu un très bon début de saison qui lui a permis de faire son entrée dans le Top 5 le temps de quelques semaines. Sa deuxième partie d’année fut moins bonne et elle a donc légèrement reculé depuis l’été.

En Australie, Bertens est battue au deuxième tour à Brisbane mais se hisse en demi-finale à Sydney, seulement battue 7/5 au dernier set par Ashleigh Barty. Sa tournée se termine sur une fausse note et une élimination dès le deuxième tour à Melbourne. De retour en Europe, elle remporte son huitième titre à St Petersbourg, battant au passage Aryna Sabalenka. Le reste de son hiver est plutôt moyen puisqu’elle ne dispute qu’un seul quart (à Doha) et perd en huitième tant à Indian Wells qu’à Miami. Sa saison sur terre est au contraire une belle réussite, surtout à Madrid où elle remporte le plus gros titre de sa carrière en dominant sans perdre le moindre set des joueuses comme Petra Kvitova, Sloane Stephens et Simona Halep. A côté de ça, la Néerlandaise atteint deux autres demi-finales : à Stuttgart (elle y bat Belinda Bencic et Angelique Kerber) et à Rome où elle bénéficie du forfait de Naomi Osaka. Elle aborde du coup Roland-Garros en tant que 4e mondiale et dans la peau d’une sérieuse outsider pour le titre. Mais, pas de chance, elle tombe malade et doit abandonner au début de son deuxième match.

Elle retrouve la forme sur gazon et atteint une finale devant son public de s’Hertogenbosch, puis une demi à Eastbourne, en battant Aryna Sabalenka. A Wimbledon, Kiki est par contre surprise dès le troisième tour par Barbora Strycova, la future demi-finaliste. Elle dispute tout de même encore un tournoi sur terre au début de l’été, à Palerme, et y atteint la finale mais s’incline face à la Suissesse Jill Teichmann. C’est à Toronto qu’elle débute sa tournée nord-américaine mais elle y fait les frais du retour de Bianca Andreescu dès le deuxième tour. Après une défaite d’entrée à Cincinnati, elle déçoit à nouveau à l’US Open où elle ne franchit que deux tours et s’incline face à Julia Goerges. La Néerlandaise effectue une très longue tournée en Asie mais celle-ci est assez catastrophique au début puisqu’elle s’incline d’entrée à Zhengzhou et Osaka, puis au deuxième tour à Wuhan. Elle se rassure lors le plus gros tournoi de l’automne, à Pékin, où elle se hisse en demi-finale après une victoire sur Elina Svitolina et ne perd qu’au tie-break du dernier set face à Barty.

Dixième mondiale à l’issue de la saison régulière, Kiki Bertens est la favorite n°1 du Masters de Zhuhai et se hisse jusqu’en finale de l’épreuve avant de perdre face à Sabalenka. Elle est toutefois repêchée pour le Masters normal suite au forfait de Kvitova et parvient à y battre Ashleigh Barty avant de devoir abandonner contre Belinda Bencic. Avec 27 tournois au compteur, elle est clairement la joueuse la plus active du Top 10 (devant Bencic à 23, Svitolina à 22 et les autres en-dessous de 20). Elle devra toutefois se montrer plus performante en Grand-Chelem si elle veut franchir un cap supplémentaire.

10. Serena Williams (USA), n°16 fin 2018, 38 ans :

Si Kiki Bertens est la joueuse la plus active, elle est directement suivie par celle qui a le moins joué. Et pour cause, à 38 ans et en tant que jeune maman, il est normal que Serena Williams s’octroie de nombreuses pauses durant la saison. Sa capacité à être au Top dans les grands événements sans avoir besoin de disputer de longues tournées de préparation reste remarquable.

L’ancienne n°1 mondiale, qui n’avait plus disputé de match officiel depuis l’US Open 2018, effectue son retour directement à l’Open d’Australie. Et elle ne tarde pas à y trouver ses marques puisque, après trois tours rondement menés, elle domine la n°1 mondiale Simona Halep en trois sets. En quart de finale, elle mène 5/1 au dernier set contre Karolina Pliskova qui sauve quatre balles de match pour retourner la situation et s’imposer 7/5. C’est donc à cause d’elle que Simona Halep perd sa couronne puisque la finaliste sortante sera dépassée par la gagnante Naomi Osaka. Serena revient ensuite pour les deux « Premier Mandatory » hivernaux mais ses performances y sont très nettement inférieures. Malade, elle doit abandonner lors de son troisième tour à Indian Wells face à Garbiñe Muguruza. Elle est ensuite contrainte au forfait lors du même tour à Miami suite à une résurgence de ces douleurs au genou. Elle tente un retour à Rome mais doit à nouveau renoncer à jouer son deuxième match pour les mêmes raisons.

Arrivée à court de compétition à Roland-Garros, sur sa moins bonne surface qui plus est, elle peine à se qualifier pour le troisième tour et y est battue par sa jeune compatriote Sofia Kenin. Wimbledon lui convient beaucoup mieux évidemment. Personne n’oublie qu’elle a disputé 10 finales lors de ses quinze dernières apparitions à Londres, y compris celle de 2018. Bien aidée par un tableau dégagé (elle n’affronte qu’une seule Top 30, Julia Goerges), l’Américaine va de nouveau se hisser en finale. Mais, alors qu’elle part largement favorite de ce match face à une Simona Halep réputée peut à l’aise sur gazon, elle est très sèchement battue par la Roumaine. Elle atteint également la finale à Toronto, après un très beau succès sur Naomi Osaka en quart. Mais elle jette l’éponge après moins de 20 minutes face à Bianca Andreescu, suite à des douleurs dorsales. Celles-ci la pousseront à déclarer forfait ensuite pour le tournoi de Cincinnati.

Elle semble toutefois rétablie à l’US Open où elle se hisse en demi-finale à nouveau sans affronter de joueuses du Top 15. Elle passe ensuite en finale en atomisant Elina Svitolina à qui elle ne laisse que 4 jeux. Mais elle doit laisser la victoire à Bianca Andreescu qui signe son tout premier titre du Grand-Chelem. Serena Williams, toujours à la recherche d’un 24e titre majeur qui la mettrait à égalité avec Margaret Court a donc perdu quatre fois en finale de Grand-Chelem en deux ans soit autant… que durant les douze années précédentes. Aura-t-elle encore les moyens d’aller chercher ce record l’an prochain ? Ce sera un des défis les plus intéressants de 2020.