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Les favoris pour Londres

 

Après ses victoires à Melbourne et Paris, Novak Djokovic sera le grandissime favori dans la course au titre à Wimbledon. Mais gare à la pression qui pèsera énormément sur ses épaules. Dans le tableau féminin, après un dernier carré de Roland-Garros totalement imprévisible, est-il encore possible de pronostiquer la future gagnante ?


Il y a eu l’incroyable “ère Federer” entre Wimbledon 2003 et l’Open d’Australie 2010 durant laquelle le Suisse a remporté 16 des 27 titres du Grand-Chelem (et atteint 6 autres finales !) Il y a évidemment les 13 succès de Rafa à Roland-Garros (en 16 éditions). Mais depuis 2015, et malgré un “coup de barre” de deux ans de mi-2016 à mi-2018, c’est incontestablement Novak Djokovic qui est le meilleur joueur de la planète. Il a en effet remporté 13 des 27 derniers “Majors” dont 7 des 11 derniers. A Roland-Garros, il a écoeuré son principal rival et maître absolu des lieux Rafael Nadal pour revenir à un seul titre en Grand-Chelem de ses deux aînés.


Ce Wimbledon sera-t-il son 20e titre en Grand-Chelem, mettant ainsi à égalité les trois plus grands champions de l’histoire ? Tout porte à le croire. L’Espagnol absent et le Suisse convalescent, il faut se tourner vers la nouvelle génération pour trouver les outsiders du Serbe. Or, ceux-ci n’ont pas encore trouvé les clefs du jeu sur herbe. Djokovic n’a donc sans doute jamais abordé un tournoi majeur avec autant d’avance sur ses rivaux. Mais gare à l’excès de confiance. A mi-chemin vers un Grand-Chelem sur un an, “Nole” va subir une pression énorme. A chaque interview, dans chaque médias, la question d’un possible Grand-Chelem doré (avec une médaille d’or olympique) lui sera posée. Il a les épaules larges mais ça pèsera tout de même.


En l’absence de Rafael Nadal, Roger Federer peut-il être le principal adversaire de Novak Djokovic ? La réponse la plus raisonnable est clairement “non”. On a vu à Roland-Garros qu’il n’était pas capable de tenir les efforts de matchs en cinq sets durant deux semaines. Et on a vu à Halle que, même sur gazon, sa science du jeu et sa main exceptionnelle n’étaient plus suffisantes pour gommer la lenteur de ses jambes de presque 40 ans. La réponse du coeur serait différente bien sûr car quelle magnifique histoire ce serait d’aller décrocher un 21e titre pour montrer à ses deux cadets que le boss, c’est lui. Mais est-ce que le Suisse y croit lui-même ? Ou est-ce que son réel objectif est plutôt d’aller chercher une médaille d’or à Tokyo, le seul grand titre qui lui manque ?


Parmi les jeunes loups du Top 10, toujours à la recherche d’un premier titre majeur, Alexander Zverev est sans doute celui qui a le plus de chances de s’imposer à Wimbledon pour l’instant. Même s’il s’est fait surprendre au deuxième tour à Halle, il a déjà atteint deux fois la finale de ce tournoi (2016 et 2017). Lors du Grand-Chelem londonien, il a également remporté plus de matchs que les autres, même si ça reste le seul des “Majors” où il n’a pas encore atteint un quart de finale. Très régulier lors des dernières grandes épreuves, l’Allemand n’a plus besoin que d’un titre à ce niveau pour perdre le statut d’éternel second qui commence à lui coller à la peau.


Outsiders 


Après sa superbe saison sur terre qui l’a vu remporter les titres de Monte-Carlo et Lyon et passer à un set de s’imposer à Roland-Garros, Stefanos Tsitsipas a clairement pris une autre dimension. Son parcours à Wimbledon sera donc suivi de près même s’il n’a jusqu’ici jamais brillé sur gazon. Il a fait l’impasse sur les tournois de préparation afin de se reposer après deux mois très exigeants. Difficile donc de savoir s’il a progressé sur herbe, deux ans après son dernier match sur cette surface. Au contraire, Daniil Medvedev a disputé le tournoi de Halle où il a perdu d’entrée avant de demander une invitation à Majorque pour parfaire sa préparation. Une bonne décision puisqu’il s’y est imposé. Joueur presque imbattable sur dur, il avait, jusqu’ici, beaucoup de mal à atteindre le même niveau sur les autres surfaces. Mais contrairement à la terre-battue, il disait ne pas avoir d’aversion particulière pour le gazon. Il l’a enfin confirmé sur le terrain.


La remarque est aussi valable pour son compatriote Andrey Rublev. Celui-ci n’a jamais dépassé le deuxième tour à Londres et son seul bon résultat sur herbe avant 2021 était un quart à Halle il y a quatre ans. Il a toutefois atteint une bonne finale cette année dans la bourgade allemande et au vu de ses progrès sur les autres surfaces depuis 18 mois, il faudra le tenir à l’oeil. Tout comme Matteo Berretini d’ailleurs. De tous les joueurs précités (hormis Djokovic et Federer bien sûr), c’est l’Italien qui a les meilleures références sur gazon. Il s’y était révélé il y a deux ans en atteignant les huitièmes de finale et y a déjà remporté deux titres : Stuttgart en 2019 et le Queen’s la semaine passée. Gare à lui donc.


Si Djokovic semble partir avec autant d’avance sur ses poursuivants, c’est aussi en raison de l’absence ou de la méforme des joueurs qui réussissent généralement bien à Wimbledon. Nadal ne sera pas là, on l’a dit. Mais Milos Raonic (finaliste 2016), Stan Wawrinka (deux fois quart de finaliste) et David Goffin ou encore Dominic Thiem ont aussi dû renoncer à participer. D’autres “spécialistes” seront présents et sont toujours capables de bien réussir mais l’absence de bons résultats ces derniers temps ne penche pas en leur faveur. Je pense bien sûr à Grigor Dimitrov (demi-finaliste en 2014), à Kevin Anderson (finaliste 2018), à Sam Querrey (demi-finaliste 2017) ou bien sûr à Sir Andy Murray qui a reçu une wild-card mais est très loin du niveau qui l’avait mené deux fois à la victoire. Nick Kyrgios, absent du circuit depuis l’Open d’Australie, sera une énigme, comme d’habitude.


De tous les spécialistes, Marin Cilic est sans doute le plus en forme. Vainqueur à Stuttgart et quart de finaliste au Queen’s, le finaliste 2017 a retrouvé des couleurs depuis que le circuit s’est mis au vert. Il a les armes pour aller très loin et notamment pour faire tomber Medvedev au troisième tour. Malgré son grand service, John Isner a mis du temps à maîtriser le jeu sur herbe. Mais en 2018, il a tout de même atteint le dernier carré et est passé tout près de la finale. L’Américain a eu du mal à gérer la pause covid mais ses résultats sont meilleurs depuis le printemps. Enfin Feliciano Lopez a toujours le sourire durant cette mini-saison sur gazon. Avec quatre titres et deux finales sur cette surface, sans oublier ses trois quarts à Wimbledon, il est l’un des meilleurs joueurs du siècle sur cette surface. Seulement deux mois plus jeune que Federer, il ne fera sans doute pas un long parcours mais peut créer quelques dégâts.


Les plus jeunes joueurs du tableau n’ont évidemment pas encore les références de ces derniers mais certains semblent avoir la main verte. C’est le cas des Canadiens Dennis Shapovalov et Felix Auger-Aliassime, de l’Australien Alex De Minaur ou du Français Ugo Humbert, surprenant vainqueur à Halle la semaine passée. On suivra aussi bien sûr les premiers pas dans ce tournoi des surdoués Jannik Sinner, Lorenzo Musetti et Carlos Alcaraz même s’il ne faut sans doute pas attendre grand-chose d’eux dès la première année. D’autres joueurs un peu moins jeunes à suivre : la révélation de l’année Aslan Karatsev, l’Italien Lorenzo Sonego, les Américains Reilly Opelka, Taylor Fritz ou Frances Tiafoe ou encore les deux locaux Daniel Evans et Cameron Norrie. Ceux-ci seront têtes de série pour la première fois de leur carrière et bénéficieront du soutien du public.


Tableau féminin


Depuis des années, le tennis féminin est devenu très compliqué à pronostiquer. Ce n’est pas moins de 13 joueuses différentes qui ont remporté les 17 tournois du Grand-Chelem disputés depuis début 2017. En comparaison, ce sont également 13 joueuses qui s’étaient partagé tous les titres majeurs de 1980 à… 1997 ! Mais le dernier Roland-Garros a poussé le bouchon encore plus loin en sacrant une joueuse de 25 ans qui n’était pas tête de série et n’avait disputé que cinq Grand-Chelems auparavant. Comment donc prédire le nom de celle qui soulèvera le trophée dans deux semaines alors que potentiellement, les 128 joueuses du tableau en sont capables.


Tentons quand-même l’impossible. Les trois joueuses qui ont démontré un peu de stabilité depuis 4 ans sont Naomi Osaka, Ashleigh Barty et Simona Halep. Mais la Japonaise, toujours en proie à ses doutes, a renoncé à participer au tournoi. L’Australienne et la Roumaine traînent des blessures sérieuses depuis plusieurs semaines. La première a dû jeter l’éponge au deuxième tour à Roland-Garros. Quant à la seconde, tenante du titre à Wimbledon, elle n’a carrément pas fait escale à Paris. Et aucune des deux n’a repris la compétition depuis. Difficile donc de les placer comme favorites.


Derrière ces trois leaders, Aryna Sabalenka semble la plus armée pour s’imposer. Son jeu offensif est taillé pour le gazon, elle a pris confiance avec des progrès presque constants depuis deux ans et paraît donc prête à aller décrocher son premier Grand-Chelem. Oui mais on disait ça d’elle aussi à Roland-Garros et elle a chuté au troisième tour. Iga Swiatek a, quant à elle, déjà soulevé un trophée majeur, à Paris en 2020. Elle a trébuché dans la défense de son titre alors qu’un boulevard s’était ouvert devant elle. La Polonaise subira toutefois moins de pression à Londres et elle y connaît aussi le goût de la victoire puisqu’elle avait triomphé en junior en 2018.


Quatre anciennes lauréates se dégagent derrière. Bien sûr, Serena Williams doit être mise sur la liste des favorites. Si elle n’a plus les moyens physiques d’aller décrocher un titre sur la terre de Roland-Garros, la vitesse de sa balle, surtout au service et en coup droit, reste un atout majeur sur gazon. Elle a toujours en tête le record de 24 Grand-Chelems de Margaret Court et ce tournoi est peut-être sa dernière chance de parvenir à l’égaliser. Vainqueur en 2011 et 2014, Petra Kvitova n’a plus vraiment été à son affaire sur le gazon londonien depuis. Mais c’est surtout en raison des différentes blessures qui ont pourri sa carrière. Si elle est à 100%, elle sera dangereuse. Garbiñe Muguruza (gagnante en 2017) et Angelique Kerber (2018) sont elles aussi très inconstantes depuis deux ans. Leur expérience est toutefois un critère important si toutefois elles parvenaient à rejoindre les derniers tours.


Les quatres demi-finalistes surprises de Roland-Garros pourront-elles, sur leur lancée, créer un nouvel exploit à Wimbledon ? La lauréate Barbora Krejcikova sera en tout cas suivie de près et subira forcément pas mal de pression. Il faudra surtout voir si son jeu s’adapte au gazon où elle a relativement peu de références en simple (mais elle a tout de même gagné à Wimbledon en double en 2018). Maria Sakkari et Elena Rybakina ont les armes pour démontrer dans un avenir proche que leurs parcours parisiens ne devaient rien au hasard. Mais la question de l’acclimatation au gazon se posera aussi, surtout pour la Grecque dont les gros lifts seront moins efficaces sur herbe. Enfin, Anastasia Pavlyuchenkova était la plus expérimentée des quatre mais le gazon n’a jamais été sa meilleure surface. En 13 participations, elle a tout de même atteint un quart (2016) mais s’est inclinée d’entrée lors de ses trois dernières apparitions.


Parmi les autres têtes de série qu’on verrait bien lever le trophée dans 15 jours, il y a évidemment Elina Svitolina mais elle a déjà tellement de fois occupé cette place d’outsider et tellement de fois déçu. Belinda Bencic a de bonnes stats sur gazon. Elle s’était imposée à Eastbourne en 2015 (à seulement 18 ans) et a atteint trois autres finales dont celle de Berlin la semaine passée. A Wimbledon, elle a atteint deux fois les huitièmes. Des stats qui auraient pu être encore meilleures si sa carrière n’était pas émaillée par tout un tas de blessures. Mais elle semble être revenue à son meilleur niveau donc elle aura sa chance. Ons Jabeur partira aussi avec le statut d’outsider après son premier titre à Birmingham. Ses progrès sont constants depuis deux ans et elle pourrait passer à la vitesse supérieure. Tout comme la toute jeune Cori Gauff qui aurait déjà pu remporter son premier Grand-Chelem à Roland-Garros mais a buté en quart contre la future gagnante. Elle ne laissera pas deux fois passer sa chance. Son troisième tour face à Bencic s’annonce en tout cas passionnant. Avec le soutien du public, Johanna Konta espère revivre les émotions de son parcours 2017 où elle ne s’était arrêtée qu’en demi. On va arrêter la liste là car, à vrai dire, on pourrait bien citer une vingtaine d’autres joueuses qui peuvent faire valoir de solides arguments pour le titre. 


Belges


Parmi elles il y a bien sûr Elise Mertens. La Belge semble toutefois un peu moins fringante que lors de son début d’année. Très en vue lors des tournois secondaires, elle peine à se montrer aussi dangereuse dans les Grands-Chelems où elle a eu plusieurs occasions de faire de très beaux parcours lors des deux derniers Roland-Garros ou à Melbourne. Cette fois encore, son tableau paraît à sa portée avec, comme principale adversaire dans son huitième une Sofia Kenin à côté de ses pompes depuis le début de l’année. Elise arrive pourtant avec un moral moins triomphant suite à ses deux échecs d’entrée (de justesse) dans les tournois de préparation. Elle devra se concentrer match par match pour accumuler la confiance avant de viser loin. En double aussi elle peut espérer un bon parcours même si son association avec Su-Wei Hsieh n’est pour l’instant pas une grande réussite.


Alison Van Uytvanck a retrouvé le sourire avec le retour du gazon. Après des mois de galères et de blessures, elle a atteint les quarts de finale du tournoi WTA de Nottingham avant de rester dans la ville de Robin des bois pour dérober le trophée du $100.000 qui y était disputé la semaine suivante. Elle arrivera donc à Londres avec beaucoup d'ambition… mais devra affronter d’entrée la troisième tête de série Elina Svitolina. L’Ukrainienne n’est pas toujours à l’aise sur gazon et connaît régulièrement des “jours sans”. Alison doit donc y croire. On se souvient qu’elle avait déjà sorti la troisième joueuse du tableau en 2018, c’était la tenante du titre Garbiñe Muguruza.


Comme à l’Open d’Australie et à Roland-Garros, Greet Minnen est sortie des qualifications. Elle disputera donc son sixième tableau final en Grand-Chelem consécutif et c’est déjà une belle réussite. Elle y affrontera l’Australienne Ajla Tomljanovic, une joueuse plutôt bonne sur gazon. Elle a, entre autres, battu Elise Mertens à Birmingham la semaine passée. Si elle passe cet écueil, elle sera opposée à Bianca Andreescu ou à Alizé Cornet. Greet disputera également le double avec Alison et ce sera leur deuxième participation en Grand-Chelem côtes à côtes.


Suite au forfait de David Goffin et aux éliminations de Kimmer Coppejans et Ruben Bemelmans en qualifs, le tableau masculin de simple ne comptera aucun Belge, une première en Grand-Chelem depuis l’Open d’Australie 2014. On pourra toutefois compter sur notre duo composé de Sander Gille et Joran Vliegen en double. Ils seront tête de série n°13 et pourraient être opposés à la 4e paire, Granollers / Zeballos, en huitièmes. Ils ont relativement peu de repères sur gazon puisque, avant cette saison, il n’avait disputé que le seul tournoi de Wimbledon en 2019 où ils avaient franchi un tour. Mais leur demi à Halle la semaine passée a montré qu’ils peuvent se montrer dangereux aussi sur cette surface. 


Joachim Gerard tentera d’oublier un Roland-Garros qui s’est terminé trop vite. Avec toujours cette difficulté en Grand-Chelem où le tableau ne comprend que 8 joueurs et où il faut être à son top dès le premier match. Quatres belges seront également présents en juniors. Martin Katz (qui devra passer par les qualifs), Pierre-Yves Bailly, Sofia Costoulas et Hanne Vandewinkel. Roland-Garros était une petite déception pour les quatre, en simple en tout cas car Martin s’est plus que bien repris en double pour atteindre la finale. Sur une surface qu’ils n’ont pas l’habitude d’arpenter, ce sera difficile d’aller chercher un gros résultat mais le principal pour eux est d’acquérir un peu d’expérience avant de se lancer chez les adultes cet été.