Menu Jaune
Le site du Tennis Belge
| |
???? Nouvelles | Carnets de Notes | Dossiers | Retrospectives | Interviews | Grands-Chelems
???? Pros | Espoirs | Wheelchair | Belgian Circuit
?????????????????????????? ATP/WTA Simple | ATP/WTA Double | ITF Simple | ITF Double | Wheelchair Simple | Wheelchair Double | Non classés et inactifs | ITF | TE16 | TE14
??????????????? Iris Ladies Trophy | Corona Open | Ethias Trophy | Flanders Ladies Trophy | Ladies Trophy | Proximus Diamond Games | Tarkett Open
?????????????????????? Argayon cup | Astrid Bowl | Brussels IJO | Coupe De Borman | International Youth Tournament | Young Champions Cup (Hasselt)
?????????????????????? Top rank cette semaine | Top rank carrière | Titres année en cours | Titres double année en cours | Titres carrière | Titres double carrière


Les plus grosses chutes du Top 100

 

L'avènement d’une nouvelle génération, chez les garçons comme chez les filles, va de paire avec une chute logique des cadors de la génération précédente. Certains ont déjà annoncé qu’ils seraient de retour en 2022 et comptaient bien retrouver leur rang au plus haut niveau. Pour d’autres, la fin de carrière est bien en vue, quand elle n’est pas déjà officielle. 

Hommes :

Gael Monfils (FRA, 35 ans, 11e -> 21e - 44e à la “Race”) :

La carrière de Gaël Monfils est faite de hauts et de bas. Considéré comme un des plus grands espoirs du circuit dès 2005, il fait une première incursion dans le Top 10 en 2009 puis y revient en 2011 avant que les pépins physiques ne s’en mêlent. Il sort du Top 100 deux ans plus tard puis revient s’installer dans le Top 20 à partir de 2014. Il obtient son meilleur classement (6e) début 2017, quatre mois après une demi-finale à l’US Open.

Mais le Parisien se blesse à nouveau et sort du Top 40 un an plus tard. On le retrouve en quart à New York en 2019 ce qui le ramène dans le Top 10. Début 2021, il est encore à la 11e place mais c’est surtout grâce au classement protégé car Gaël ne gère pas au mieux la crise sanitaire et le “lockdown” qui en résulte. Et la poisse le poursuit puisqu’il se blesse à nouveau en Australie. Ne pouvant pas défendre ses chances à 100%, il perd en cinq sets au premier tour de Melbourne et doit observer une pause de trois mois pour se soigner. On le retrouve à Rome où il perd encore au premier tour. Il gagne tout de même un match à Lyon mais perd encore d’entrée à Belgrade et au deuxième tour à Roland-Garros.

Sa saison sur gazon, une surface où il n’a jamais vraiment brillé en dehors de ses années chez les juniors, n’est pas vraiment meilleure. Le Française perd d’entrée à Halle et Eastbourne et a besoin de cinq manches pour venir à bout d’un qualifié à Wimbledon. Il est encore battu au deuxième tour par l’Espagnol Pedro Martinez. Malgré cette forme très médiocre, il est sélectionné pour les J.O. et s’incline là aussi au premier tour. Gaël Monfils retrouve un meilleur niveau à partir du mois d’août. Il se hisse ainsi en quart à Toronto et en huitième à Cincinnati. A l’US Open, il gagne aussi deux matchs et ne perd qu’en cinq manches contre Jannik Sinner.

Sa fin de saison est nettement meilleure. En salle, il atteint les demi-finales à Metz et la finale à Sofia. Il retourne ensuite aux Etats-Unis et atteint les huitièmes à Indian Wells. Il termine toutefois la saison sur une note négative avec un abandon à Paris, alors qu’il devait affronter Novak Djokovic au troisième tour. Tennistiquement l’année 2021 de Gaël Monfils n’est donc pas une réussite. Mais sur un plan personnel, elle est un grand succès puisque le Français s’est marié avec Elina Svitolina en juillet. 

Dominic Thiem (AUT, 28 ans, 3e -> 15e - 65e à la “Race”) :

Jusqu’à cette année, tout semblait sourire à Dominic Thiem. Au fil des ans, le puncheur autrichien progressait, doucement mais sûrement. Demi-finaliste à Roland-Garros en 2016 et 2017, finaliste les deux années suivantes, il atteint une troisième finale en Grand-Chelem à l’Open d’Australie 2020, peu avant le confinement. Dans un premier temps, il semble être celui qui gère le mieux la coupure puisqu’il remporte son premier titre majeur lors de l’US Open 2020.

Mais le cuir plutôt épais de l’Autrichien commence à se fendiller durant l’automne. Donné favori à Roland-Garros un mois plus tard, il s’incline dès les quarts de finale au bout de cinq sets assez erratiques face à Diego Schwartzman. Il atteint tout de même encore la finale du Masters mais on sent déjà poindre chez lui le germe du doute. Tête de série n°3 de l’Open d’Australie, Dominic Thiem passe tout près de la sortie dès le troisième tour face à Nick Kyrgios qui mène deux manches à zéro. Il se fait ensuite battre très largement au tour suivant par Grigor Dimitrov. Après un quart de finale à Doha, il se fait battre par Lloyd Harris au premier tour de Dubaï. Il décide alors de déclarer forfait pour Miami, officiellement pour soigner un problème de genou. 

Mais quelques semaines plus tard, il reconnaît dans une interview donnée au quotidien Der Standard que ses problèmes sont plutôt d’ordre psychologiques. Dominic Thiem effectue finalement son retour à Madrid et, sur sa terre-battue, il se hisse tout de même en demi-finale avant de perdre contre Alexander Zverev. Battu ensuite en huitième à Rome, il perd d’entrée à Lyon et, surtout, à Roland-Garros. Dans son tournoi fétiche, où il n’avait plus perdu avant les quarts de finale depuis 2015, l’Autrichien sombre face à l’Espagnol Pablo Andujar alors qu’il avait remporté les deux premières manches. Il tente une dernière sortie lors du tournoi sur gazon de Marbella mais il abandonne au premier tour en raison d’une blessure au poignet. 

Il déclare ensuite forfait pour Wimbledon, puis pour les jeux olympiques, avant de renoncer à la fin de la saison mi-août. Après avoir remporté ce premier titre du Grand-Chelem dont il rêvait depuis tout petit, Dominic Thiem a éprouvé des difficultés à se trouver un nouvel objectif. Son manque de motivation à l'entraînement s’est senti sur le terrain mais est aussi sans doute à l’origine de ses pépins de santé. On verra dès janvier s’il a retrouvé la motivation. A seulement 28 ans, l’Autrichien peut encore retrouver les sommets.

Roger Federer (SUI, 40 ans, 5e -> 16e - 81e à la “Race”) :

La retraite de Roger Federer est un sujet qui agite les journalistes depuis une bonne dizaine d’années déjà. Il est vrai que la plupart des grands champions des années 80 et 90, à l’exception de Jimmy Connors, ont tiré leur révérence aux alentours de leur 32e anniversaire. Dès lors, quand le Suisse s’est fait dépasser au classement par Rafael Nadal, puis par Novak Djokovic et Andy Murray à la fin de la saison 2011, il s’en est trouvé pour dire que c’était sans doute la fin de sa carrière.

Mais Roger Federer est un champion d’exception. Par deux fois, en 2012 et 2018, il est revenu au sommet du classement en remportant à nouveau des titres en Grand-Chelem. Deux mois avant le confinement dû à la crise sanitaire, du haut de  ses 38 ans, le Suisse atteignait encore les demi-finales de l’Open d’Australie et campait sur sa troisième place mondiale. Une douleur au genou le pousse néanmoins à se faire opérer en février 2020. Il ne fera pas du tout son retour après le lockdown, préférant se reposer pour se soigner complètement et revenir à son meilleur niveau. Dans un premier temps, le Suisse aurait dû revenir à l’Open d’Australie. 

Mais les conditions drastiques exigées des joueurs pour se rendre à Melbourne le poussent à retarder encore son retour. Le Suisse joue finalement à Doha, en mars, plus de treize mois après son dernier match. Il gagne sa première rencontre contre Daniel Evans mais s’incline ensuite face à Nikoloz Basilashvili. Toujours soucieux de ménager son corps, Roger Federer prend une nouvelle pause de deux mois et revient à Genève où il est battu d’entrée. Arrivé sans repères à Roland-Garros, il réalise un bon parcours jusqu’en huitième de finale, dominant notamment Marin Cilic et l’Allemand Dominik Koepfer. Mais il déclare forfait avant d’affronter Matteo Berrettini.

Battu au deuxième tour sur le gazon de Halle, le Suisse parvient encore en quart de finale de Wimbledon, un parcours encore exceptionnel à quelques jours de son quarantième anniversaire. Il est toutefois arrêté assez sèchement par Hubert Hurkacz. Ce sera son dernier match de 2021. A nouveau touché au genou, il met un terme à sa saison pour se faire à nouveau opérer. En fin de saison, Roger Federer annonce qu’il ne reviendra peut-être pas, en tout cas pas avant des mois. Mais il continue à se battre et fera tout pour être capable d’effectuer un dernier baroud d’honneur.

Nick Kyrgios (AUS, 26 ans, 45e -> 93e - 199e à la “Race”) :

Nick Kyrgios est un personnage à part sur le circuit. Précurseur de la “Next Gen”, il a déboulé sur le circuit en 2014 avec un quart de finale à Wimbledon, à 19 ans seulement. Sur son parcours, il se permettait même de battre le n°1 mondial Rafael Nadal. Il atteint un autre quarts en Grand-Chelem à Melbourne l’année suivante et se hisse aux portes du Top 10 fin 2016. Malheureusement, il ne s’approchera plus jamais de ce niveau.

Depuis, son classement n’a cessé de s’effriter petit à petit. L’Australien remonte parfois à l’occasion d’un résultat un peu meilleur comme ses quelques huitièmes en Grand-Chelem ou ses deux victoires en ATP 500 en 2019. Mais depuis son quatrième tour à l’Open d’Australie 2020, sa carrière est vraiment mise en pause. A l’image de sa compatriote Ashleigh Barty, il préfère ne pas retourner sur le circuit après le confinement du printemps et rester à l’abri sur son île. Sa saison s’arrête donc au bout de trois tournois et il ne doit qu’au gel du classement de ne pas sortir du Top 50. Il revient néanmoins en janvier, passe deux tours lors d’un tournoi à Melbourne puis perd au troisième tour de l’Open d’Australie.

Devant son public, il parvient tout de même à mettre fin au parcours du jeune Ugo Humbert en cinq sets avant de pousser Dominic Thiem dans ses derniers retranchements. Il mène même deux manches à zéro contre l’Autrichien avant de perdre pied petit à petit. Toujours peu enclin à sortir d’Australie, Nick Kyrgios zappe le reste de l’hiver puis fait également l’impasse sur la saison sur terre (qu’il n’apprécie guère de toute façon). L’Australien ne fait finalement son retour qu’à Wimbledon où il bat à nouveau Humbert en cinq sets et abandonne à un set partout au troisième tour contre Felix Auger-Aliassime. Forfait également pour les Jeux olympiques, il participe à quelques tournois de la tournée américaine mais sans grand succès. 

A l’US Open, il sort en trois petits sets face à Roberto Bautista Agut. On le retrouve encore lors de la Laver Cup où il perd son unique rencontre en simple. Il annonce ensuite qu’il met un terme à sa saison en raison d’une blessure au genou. Personnage haut en couleur et grande gueule du circuit, Nick Kyrgios ne laisse personne indifférent. Mais qu’on l’aime ou qu’on le déteste, il est incontestable qu’il manque au circuit.

Stan Wawrinka (SUI, 36 ans, 18e -> 82e - 347e à la “Race”) :

S’il est un joueur qui a manqué au tennis cette année, c’est bien Stan Wawrinka. L’ancien triple vainqueur en Grand-Chelem et n°3 mondial en 2014 a été le seul à faire jeu égal avec le Big 4 de 2014 à 2017. Une blessure au genou durant l’été de cette année-là le fait chuter au classement jusqu’au-delà du Top 200 un an plus tard. Même s’il retrouve le Top 20 à la veille de la crise sanitaire, le Suisse ne parvient plus à jouer les premiers rôles en Grand-Chelem.

La saison 2020 s’annonçait pourtant sous de meilleures auspices puisque Stan Wawrinka démarre avec une demi-finale à Doha et un quart à l’Open d’Australie et à Acapulco. Le confinement vient mettre un coup d’arrêt à sa tentative de retour au premier plan. Après le lockdown, il ne fait pas le voyage jusqu’en Amérique et préfère reprendre par un Challenger à Prague qu’il remporte. Mais sa fin de saison est plus compliquée avec une élimination d’entrée à Rome et au troisième tour de Roland-Garros où il est surpris par Hugo Gaston. Le Suisse sauve tout de même la face en se hissant en quart de finale à Paris.

En 2021, Stan Wawrinka démarre la saison à Melbourne avec un quart de finale lors d’un ATP 250. Il doit malheureusement déclarer forfait pour son match contre Jérémy Chardy suite à une douleur au pied gauche. Il dispute le premier Grand-Chelem de la saison mais s’incline au tie-break du dernier set face à Marton Fucsovics. Le Suisse ne semble pas rétabli de sa blessure et il s’incline d’entrée à Rotterdam (contre Karen Khachanov) et à Doha (face à Lloyd Harris). Il se résout alors à se faire opérer. On ne le verra plus en 2021. 

Après plusieurs forfaits, il décide de mettre un terme à sa saison. On ne peut pas dire que Stan Wawrinka ait été épargné par les pépins physiques depuis cinq ans. Après le genou en 2017, le dos en 2018 et 2019, il a contracté le covid en décembre 2020. Désormais blessé au pied, il ne devrait pas faire son retour avant le mois de mars. Et à 36 ans, il aura bien du mal à retrouver son meilleur niveau.


Femmes :

Naomi Osaka (JPN, 24 ans, 3e -> 13e - 11e “Race”) :

Il y a 12 mois, c’est Naomi Osaka qui avait le vent en poupe. Absente depuis le mois de mars, Ashleigh Barty ne s’était accrochée à la première place mondiale que grâce au gel du classement. Après avoir déjà remporté l’US Open 2018 et l’Open d’Australie 2019, la Japonaise s’était un peu perdue pendant un an avant que la pause forcée en raison de la crise sanitaire ne remette ses pendules à l’heure. Pendant ces quatre mois d’arrêt, elle s’était occupée de tout sauf de tennis, notamment d'œuvres caritatives, ce qui lui avait permis de relativiser la pression médiatique qui pesait sur ses épaules.

Elle n’en était revenue que plus forte avec un nouveau succès en Grand-Chelem lors de l’US Open 2020. Également finaliste à Cincinnati, mais forfait pour cette finale en raison d’une blessure à la cuisse, Naomi Osaka n’a plus disputé de match par la suite afin de soigner cette cuisse. Elle était donc restée invaincue lors de cette deuxième partie de saison. Surtout, la décontraction dont elle avait fait preuve et son autorité sur le court et en conférence de presse avait laissé d’elle l’image de la vraie patronne du circuit. Une image dont elle ne s’est pas départie en février puisqu’elle a aligné une demi-finale dans un WTA 500 (où elle a de nouveau déclaré forfait) et une quatrième victoire en Grand-Chelem à Melbourne. Hormis un huitième de finale très serré contre Garbiñe Muguruza, la Japonaise s’est vraiment baladée durant ce tournoi et a conservé son brevet d’invincibilité.

Alors tout près de retrouver la première place mondiale, Naomi Osaka va à nouveau perdre cette belle confiance qui l’habitait. A Miami, elle atteint encore les quarts de finale mais s’incline assez sèchement face à Maria Sakkari. C’est sur terre-battue, qu’elle n’apprécie guère, qu’elle va de nouveau disjoncter. Battue au deuxième tour à Madrid, puis dès son entrée à Rome, la Japonaise va entrer en conflit avec les journalistes en annonçant qu’elle ne se présenterait à aucune conférence de presse à Roland-Garros. Suite au tollé provoqué par cette décision, elle décide de renoncer à disputer son deuxième tour à Paris en prétextant des problèmes de santé mentale. Elle ne jouera pas non plus à Wimbledon mais reviendra pour les Jeux Olympiques où, très attendue devant son public, elle craque dès le troisième tour.


Elle dispute encore le tournoi de Cincinnati où elle est sortie par Jil Teichmann au troisième tour puis sort au même stade à l’US Open, emportée en trois sets par la tornade Leylah Fernandez. A la suite de cette rencontre, Naomi Osaka annonce qu’on ne la reverra plus sur un court avant plusieurs mois. La Japonaise est décidément une énigme. Lorsqu’elle est en confiance, elle propose un niveau de jeu et une prestance qui manquent dans le tennis féminin. Mais elle ne parvient pas à gérer la pression énorme qui accompagne son statut de star. Et elle aura encore beaucoup à perdre lors du prochain Open d’Australie.

Simona Halep (ROU, 30 ans, 2e -> 20e - 34e “Race”) :

Durant les cinq dernières années, le tennis féminin s’est cherché une leader. Entre une Serena Williams qui jouait à la carte pour ménager un physique de plus en plus fragile et une nouvelle génération qui peine à confirmer, il n’y avait guère que Simona Halep pour montrer un peu de constance. La Roumaine, deux fois victorieuse et deux fois finaliste en Grand-Chelem entre 2017 et 2019, a depuis connu quelques pépins physiques qui l’ont empêchée de rester au Top niveau.

Entre le lockdown et quelques légères blessures, sa saison 2020 s’était déjà limitée à six épreuves. Mais Simona Halep en avait tout de même remporté deux, dont le WTA 1000 de Dubaï, et atteint les demi-finales de l’Open d’Australie. Ceci combiné au gel du classement qui lui avait permis de conserver les points de sa victoire à Wimbledon en 2019 la maintenait à la deuxième place du classement. L’entame de sa saison 2021 était aussi de bonne facture avec un quart à Melbourne, seulement battue par Serena et après un bon succès contre Iga Swiatek. C’est après que les choses se compliquent pour la Roumaine. Elle doit déjà abandonner à Miami suite à un problème à l’épaule. Mais après une demi à Stuttgart et un huitième à Madrid, elle se blesse gravement au tendon d’Achille lors de son entrée en lice à Rome.

La Roumaine, la mort dans l’âme, doit alors manquer Roland-Garros, Wimbledon et les Jeux Olympiques. Elle ne revient qu’en août mais perd encore d’entrée à Montréal et doit renoncer à disputer son deuxième tour à Cincinnati. A l’US Open, elle sauve les meubles en se hissant en huitième. Elle parvient même à prendre la mesure d’Elena Rybakina, ce qui ne constitue que sa troisième victoire contre une Top 20 depuis le début de l’année. Simona Halep joue beaucoup pendant l’automne pour rattraper le temps perdu. Après un troisième tour décevant à Indian Wells, elle termine bien la saison en salle. Elle atteint un quart à Moscou puis, devant son public de Cluj-Napoca, elle se hisse en finale pour la première fois en 14 mois. Mais les soucis de santé la rattrapent à Linz. Blessée lors de son quart de finale victorieux, elle renonce à disputer le match suivant.


On le voit donc, la saison sportive de Simona Halep n’est pas une réussite. Sur un plan personnel, ça s’est beaucoup mieux passé puisque la Roumaine s’est mariée en septembre avec l’homme d’affaires Toni Iuruc, avec qui elle est en couple depuis trois ans. On lui souhaite de retrouver le bonheur rapidement sur les courts également car à 30 ans, elle a encore les moyens de vivre de beaux moments tennistiques. 

Serena Williams (USA, 40 ans, 11e -> 41e - 43e “Race”) :

La présence au top de Serena Williams tout au long de la décennie passée, après avoir déjà dominé la précédente, en font une championne d’exception. Au final, elle n’était peut-être pas la plus douée des joueuses de sa génération (telles Martina Hingis, Justine Hénin, Kim Clijsters ou sa propre sœur), mais elle aura bien plus marqué l’histoire en raison de sa longévité. L’Américaine a su durer, se réinventer et même totalement dominer la génération qui a suivi.

Il y a bien entendu une coupure dans la carrière de Serena Williams avec sa maternité. Son dernier titre du Grand-Chelem, elle le remporte en janvier 2017, trois mois avant qu’elle n’annonce attendre un heureux événement. Elle effectue son retour dès le mois de mars 2018, bien décidée à remporter les deux derniers titres majeurs qui lui manquent pour dépasser Margaret Court. Et par quatre fois lors des deux saisons qui vont suivre, à chaque fois à Wimbledon et à l’US Open, l’Américaine va passer à un match de soulever à nouveau un trophée en Grand-Chelem. En termes de niveau de jeu, elle a donc pu retrouver son plein potentiel après sa maternité. Mais la chance ne lui a pas toujours souri. La pression lui a parfois fait rater l’un ou l’autre match qu’elle n’aurait pas perdu quelques années plus tôt. La pause engendrée par la crise sanitaire a peut-être été le mur de trop pour Serena Williams. 

Car le temps jouait en sa défaveur et elle ne pouvait pas se permettre de manquer six mois dans sa course vers ce titre manquant. A son retour, elle a tout de même encore atteint une très belle demi-finale à l’US Open, passant même tout près d’y dominer Victoria Azarenka. Cette année, elle devait rencontrer Ashleigh Barty en demi-finale d’un WTA 500 à Melbourne début février. Mais une blessure à l’épaule la force à renoncer à ce match. L’Américaine se présente tout de même à l’Open d’Australie où elle réalise un superbe parcours également jusqu’en demi. Elle y domine Aryna Sabalenka et Simona Halep et ne perd que face à Naomi Osaka. Elle ne rejoue plus avant le tournoi de Rome où elle perd d’entrée, puis à Parme où elle s’incline au deuxième tour. A Roland-Garros, elle atteint un bon huitième de finale mais elle se blesse avant son premier tour à Wimbledon. Et ce sera le tout dernier match de sa saison.

Peut-être d’ailleurs le dernier de sa carrière car, pour l’instant, elle n’a pas de tournoi inscrit à son calendrier en 2022. La bataille pour connaître le joueur le plus titré de tous les temps en Grand-Chelem est en passe d’être gagnée par Novak Djokovic chez les garçons. Elle fait rage aussi sur le circuit féminin mais Serena Williams ne battra sans doute pas le record de 24 trophées majeurs détenu par Margaret Court. Et finalement peu importe. L’Américaine est incontestablement une des plus grandes championnes de tous les temps avec l’Australienne, Chris Evert, Martina Navratilova et Steffi Graf. 

Sofia Kenin (USA, 23 ans, 4e -> 12e - 77e “Race”) :

Sofia Kenin incarnait la relève du tennis Américain et notamment de Serena Williams jusque l’année passée. Deuxième mondiale chez les juniors en 2015, à seulement 16 ans, elle se hisse déjà dans le Top 50 WTA trois ans plus tard. En 2019, elle remporte ses trois premiers succès WTA (Hobart, Majorque et Canton) et se rapproche du Top 10 en fin de saison.  Mais c’est évidemment son titre lors de l’Open d’Australie 2020 qui la fait passer du statut d’espoir à celui de ténor du circuit.


Pour autant ce succès n’avait pas été acquis avec une grande facilité comme d’autres premiers succès majeurs récents (Swiatek à Roland-Garros, Raducanu à New York). C’était plus la victoire d’une joueuse accrocheuse, obtenue au forceps. Personne ne s’attendait dès lors à ce que l’Américaine vienne dominer le circuit pendant plusieurs années. Et de fait, la confirmation a été plutôt compliquée. Sofia Kenin perd ensuite d’entrée à Doha et Dubaï puis, après le confinement, à Rome (d’un cuisant double 6/0 contre Victoria Azarenka). Sa deuxième finale en Grand-Chelem, en octobre 2020 à Roland-Garros, fut une vraie surprise tant son niveau de jeu ne correspondait pas à la place qu’elle occupait dans le Top 5.


Malgré cette impression en demi-teinte, la WTA décide d’octroyer à Sofia Kenin le titre de joueuse de l’année, une saison bien particulière il est vrai.  Elle débute 2021 à Abu Dhabi où elle atteint les quarts de finale puis atteint le même stade dans un autre WTA 500 à Melbourne. Mais à l’Open d’Australie où elle défendait son titre, l’Américaine sort sans gloire contre Kaia Kanepi au deuxième tour. Mais sa tournée australienne touche le fond la semaine suivante, dans un autre tournoi disputé à Melbourne, où elle s’incline d’entrée face à une invitée, non classée à la WTA. Opérée de l’appendicite, elle revient à Miami où elle perd au deuxième tour. La tournée sur terre de l’Américaine est véritablement catastrophique. 


Elle s’incline dès son entrée en lice à Charleston, Stuttgart et Rome. A Roland-Garros, elle limite la casse en se hissant en huitième de finale. Mais elle se blesse ensuite au pied et dispute son dernier match de la saison au deuxième tour de Wimbledon. Encore officiellement assise à la 12e place, Sofia Kenin ne le doit qu’au gel du classement. Car en réalité, sa place dans le Top 100 ne tient qu’à un fil. A 23 ans, elle a évidemment l’avenir devant elle et peut retrouver rapidement une place dans le Top 10 si elle n’est plus gênée par des blessures.

Carla Suarez Navarro (ESP, 33 ans, 83e -> 342e - 277e “Race”) :

Souvent restée dans l’ombre de Garbiñe Muguruza, Carla Suarez Navarro a néanmoins connu une très belle carrière. Née dans les Canaries, elle ne rejoint que tardivement la péninsule ibérique, à 19 ans, pour trouver des conditions d'entraînement digne de son talent. Dès l’année suivante, elle se révèle au grand public en se hissant en quart de finale de Roland-Garros. Elle termine cette saison 2008 pour la première fois dans le Top 100. 


C’est à partir de 2013 que Carla Suarez Navarro se hisse vraiment parmi les meilleures joueuses du circuit. Pendant cinq ans, elle est un des seconds couteaux les plus affutés du circuit. Durant cette période, elle remporte deux titres, à Oeiras en 2014 et surtout au “Premier 5” de Doha en 2016. L’Espagnole atteint également les finales à Miami et à Rome en 2015. En Grand-Chelem, elle dispute en tout sept quarts de finale mais ne parvient jamais à dépasser ce stade. Elle s’était surtout forgée une sacrée réputation de coupeuse de tête avec, en tout, 27 succès face à des Top 10. Elle même pointera à la 6e place mondiale au lendemain de sa victoire au Qatar.


Usée par les blessures, elle ne peut jouer que par intermittence à partir de 2018. Carla Suarez-Navarro sort du Top 50 l’année suivante et projette de mettre un terme à sa carrière fin 2020. Après une nouvelle défaite au deuxième tour à Doha, la crise sanitaire l’empêche de faire la tournée d’adieu dont elle rêvait. Plus grave encore, elle apprend durant l’été être atteinte d’un lymphome de Hodgkin (cancer du système lymphatique). Après six mois de combat contre la maladie, l’Espagnole annonce sa guérison et planifie une vraie tournée d’adieux. Elle dispute encore Roland-Garros, Wimbledon (où elle a droit aux honneurs du central contre Ashleigh Barty), les Jeux Olympiques et l’US Open. A Tokyo, elle signe son seul succès de la saison, une très belle victoire face à Ons Jabeur.


En toute fin d’année, elle est encore sélectionnée par son pays pour disputer la Billie Jean King Cup. Elle ne dispute qu’une rencontre (défaite en trois sets contre la Slovaque Viktoria Kuzmova) mais cette sélection est surtout l’occasion pour elle de sortir sous les feux des projecteurs au terme d’une belle carrière. Elle n’est pas la seule à ranger ses raquettes cette année. C’est également le cas pour trois autres anciennes Top 10 : Timea Bacsinszky (9e en 2016),  Kiki Bertens (4e en 2019) et Johanna Konta (4e en 2017).