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Le Top 10 féminin

 

La différence entre les classements Race et le classement WTA officiel n’est pas aussi flagrante qu’en 2020. Elle existe toutefois, y compris dans les positions entre la 6e et la 10e place. C’est le classement Race que j’utilise ici car il correspond aux seules performances des joueuses sur l’année 2021. Une année qui a vu l’apparition de nouvelles têtes même si quatre des cinq premières mondiales sont des joueuses déjà bien installées dans la hiérarchie.

1. Ashleigh Barty (AUS), n°1 fin 2020, 25 ans :

Il y a un an, Ashleigh Barty était déjà au sommet du classement mais c’était loin d’être mérité. Elle devait cette position au gel du classement qui lui permettait de conserver les points de sa victoire à Roland-Garros… 2019 ! En 2020, elle avait remporté le tournoi secondaire d’Adélaïde puis atteint les demi-finales à l’Open d’Australie et à Doha. Et elle n’a plus disputé le moindre tournoi ensuite, préférant s’isoler sur son île australe alors que le circuit reprenait son cours durant l’été après le lockdown sanitaire. C’est bien sûr un choix personnel tout à fait respectable mais son bilan en fin de saison n’avait vraiment pas l’étoffe d’une n°1 mondiale.

Et ses adversaires, Naomi Osaka en tête, étaient bien décidées à la faire tomber de ce piédestal au plus vite. Après tout, une joueuse en pause depuis 11 mois aurait certainement besoin d’un peu de temps pour retrouver le rythme de la compétition. Mais l’Australienne va prouver le contraire en s’imposant dès son tournoi de rentrée, à Melbourne, face à Garbiñe Muguruza. A l’Open d’Australie, elle sera toutefois battue en quart de finale par la révélation du tournoi, la Tchèque Karolina Muchova. Après son absence lors de la tournée dans le Golfe persique, sa première place ne tient plus qu’à un fil mais Ashleigh Barty va mettre tout le monde d’accord en s’imposant lors du WTA 1000 de Miami en dominant tout de même Jelena Ostapenko, Victoria Azarenka, Aryna Sabalenka, Elina Svitolina et Bianca Andreescu. Par cette victoire, elle confirme qu’elle n’a rien perdu durant sa longue pause et que sa première place au classement mondiale n’est pas usurpée. Elle termine sa tournée américaine par un quart de finale à Charleston. 

Toujours très à l’aise sur terre-battue, Ashleigh Barty remporte un troisième titre à Stuttgart avec trois nouvelles victoires contre des Top 10, dont à nouveau Aryna Sabalenka en finale. Elle enchaîne à Madrid, pour le troisième WTA 1000 de la saison où elle se hisse à nouveau en finale. Cette fois, la Bélarusse se montre trop forte. L’Australienne est malheureusement victime d’une blessure au bras droit qui la force à l’abandon en quart de finale à Rome, alors qu’elle menait un set à zéro contre Cori Gauff. Plus grave encore, l’Australienne doit aussi se retirer à Roland-Garros, dès le deuxième tour contre la Polonaise Magda Linette, cette fois pour un problème à la hanche. La déception est énorme pour un tournoi dont elle était la principale favorite. Mais elle va s’en remettre très vite en remportant le deuxième Grand-Chelem de sa carrière à Wimbledon. Malgré des références plus modestes sur gazon que sur terre, chez les pros tout du moins, elle maîtrise son sujet tout au long d’un tournoi où, il est vrai, les autres favorites sont battues très tôt. Elle s’impose sans rencontrer de Top 10 et assoit définitivement son emprise sur le classement.

Surprise d’entrée aux Jeux olympiques, l’Australienne va tout de même remporter un cinquième titre à Cincinnati, également en WTA 1000 donc. Elle dispute encore l’US Open où elle est éliminée au troisième tour puis on ne la revoit pas durant le reste de l’année. Elle décide ensuite de mettre un terme à sa saison, en partie pour soigner un corps fortement mis à l’épreuve en 2021 et en partie en raison du retour du covid en Australie qui rend ses voyages plus compliqués. Avec ses cinq succès dont un Grand-Chelem et deux WTA 1000, sa première place est cette fois incontestable. Et avec plus de trois mois de préparation, elle s’annonce déjà comme la grande favorite pour l’Open d’Australie.

2. Aryna Sabalenka (BLR), n°10 fin 2020, 23 ans :

Le lockdown a été un petit coup d’arrêt dans la progression d’Aryna Sabalenka. Alors qu’elle tournait autour de la dixième place au classement depuis l’été 2018, la Biélorusse a vu le circuit se mettre sur pause au lendemain d’une belle victoire à Doha. Son retour aux affaires n’a, dans un premier temps, pas été très fructueux, ni durant l’été américain, ni sur la mini-saison sur terre-battue au début de l’automne. Mais le retour des tournois en salle lui a redonné le sourire puisqu’elle a remporté deux titres consécutivement, à Ostrava et à Linz, en montrant de très belles choses.

C’est donc avec le dossard de n°10 mondiale qu’elle entame la saison. Et elle poursuit sur sa lancée en s’imposant au WTA 500 d’Abu Dhabi début janvier. Sa série de 15 victoires consécutives s’arrête toutefois dès son premier match en Australie puisqu’elle est sortie d’entrée à Melbourne lors d’un tournoi de préparation à l’Open d’Australie. Lors du premier Grand-Chelem de l’année, Aryna Sabalenka se hisse en huitième de finale mais s’incline en trois sets contre Serena Williams. Lors de la tournée dans le Golfe persique, elle perd deux fois en trois sets contre Garbiñe Muguruza, au premier tour à Doha puis en quart à Dubaï. Et c’est à nouveau en trois sets, cette fois contre Ashleigh Barty, qu’elle s’incline en quart de finale à Miami. La Biélorusse et l’Australienne vont se retrouver deux fois de plus en début de la saison sur terre. Après avoir dominé Simona Halep en demi à Stuttgart, elle doit laisser la victoire à Barty en trois sets. Mais elle prend sa revanche en finale de Madrid pour remporter le plus beau titre de sa carrière.

Après ce succès, et malgré une défaite prématurée contre Gauff à Rome, Aryna Sabalenka se place comme une des principales favorites pour Roland-Garros. Mais elle craque sous la pression et les coups d’Anastasia Pavlyuchenkova, qui poursuivra son parcours jusqu’en finale. La Biélorusse semble accuser le coup après cette déception et s’incline rapidement sur les gazons de Berlin et d’Eastbourne. Mais elle relève la tête à Wimbledon où elle réalise son meilleur parcours en Grand-Chelem pour rejoindre les demi-finales. Elle aurait même pu encore retrouver Barty en finale mais a finalement cédé face au service de plomb de Karolina Pliskova. L’été de la Biélorusse est marqué par quelques déceptions, notamment lors des J.O. et à Cincinnati, mais aussi de nouvelles belles performances. Elle se hisse en effet à nouveau en demi à Montréal et surtout à l’US Open. Son parcours à New-York est brillant et elle semble en passe de décrocher un premier titre majeur mais elle est emportée par la tornade Leylah Fernandez.

Aryna Sabalenka doit ensuite renoncer au tournoi d’Indian Wells, exceptionnellement déplacé à l’automne, en raison d’un test positif au covid 19. Ca ne l’empêche pas de s’aligner à Moscou deux semaines plus tard mais elle peine à y trouver son meilleur niveau et s’incline en quart. Au Masters où elle est tête de série n°1, elle ne brille pas plus et ne parvient pas à sortir des poules. Cette fin de saison en demi-teinte ne doit pas masquer sa très belle progression d’ensemble et son accession à la deuxième place mondiale. Il ne lui manque plus qu’une chose pour vraiment marquer les esprits : un premier titre en Grand-Chelem. Avec ses frappes surpuissantes des deux côtés,  la Biélorusse est capable de le faire en 2022 et sur n’importe quelle surface.

3. Barbora Krejcikova (TCH), n°65 fin 2020, 25 ans :

La grande surprise de la saison 2021 vient sans conteste de Barbora Krejcikova. Jusque-là, c’est essentiellement en double que la Tchèque brillait. Avec deux succès en Grand-Chelems aux côtés de Katerina Siniakova et trois autres en double mixte, elle fait partie des cadors de la discipline depuis 2018. En simple par contre, elle ne comptait qu’une finale sur le circuit, au modeste tournoi de Nuremberg en 2017. Au classement, elle n’avait fait son entrée dans le Top 100 que l’an dernier, à 24 ans tout de même. Rien, donc, ne laissait présager d’une explosion au plus haut niveau.

Son début de saison ne lui permettait d’ailleurs pas de vraiment sortir du lot. Battue au deuxième tour à Abu Dhabi et à l’Open d’Australie, elle atteignait tout de même un quart de finale à Melbourne lors d’un tournoi préparatif au premier Grand-Chelem de l’année. Après une élimination en qualifs à Doha, Barbora Krejcikova crée une première sensation en se hissant en finale du WTA 1000 de Dubaï. Elle n’y affronte aucune joueuse du Top 30 avant cet ultime match perdu face à Garbiñe Muguruza. Cette performance ne lance pas sa saison pour autant puisque, au printemps, elle subit des défaites d’entrée à Madrid et au deuxième tour à Miami et Istanbul. Elle retrouve un bon niveau à Rome tout d’abord où elle domine Sofia Kenin et ne s’incline que de justesse au troisième tour face à Iga Swiatek. A Strasbourg la semaine suivante, la Tchèque remporte son tout premier titre en simple en battant Sorana Cirstea. Mise en confiance, elle domine Elina Svitolina, Sloane Stephens et Coco Gauff pour se hisser dans le dernier carré de Roland-Garros. 

Elle n’est pas la favorite parmi les quatre demi-finalistes surprises mais c’est tout de même elle qui se montre la plus solide mentalement. Elle prend en effet la mesure de Maria Sakkari et d’Anastasia Pavlyuchenkova lors de deux combats homériques. Auréolée de ce premier titre en Grand-Chelem, Barbora Krejcikova ne va pas s’effondrer par la suite, comme beaucoup d’autres avant elle. Son été est même très solide puisqu’elle atteint les huitièmes à Wimbledon (battue seulement par Ashley Barty, la future gagnante) avant de s’imposer chez elle, à Prague. Elle se hisse ensuite au troisième tour des Jeux Olympiques (là aussi battue par la future lauréate) puis se hisse encore en quart à Cincinnati et à l’US Open. Lors de ces deux tournois, la Tchèque domine Garbiñe Muguruza mais perd finalement, respectivement face à Barty et Aryna Sabalenka. Durant l’automne, elle s’incline en huitièmes à Indian Wells face à… la future gagnante, avant de connaître une fin de saison plus compliquée. Elle perd ses cinq dernières rencontres, deux avec son équipe nationale à la Billie Jean King Cup et trois autres lors des poules du Masters.

Difficile d’expliquer la fantastique progression de la Tchèque depuis le mois de mai. Rendez-vous compte qu’avant son titre à Roland-Garros, elle n’avait jamais dépassé les huitièmes de finale dans un “Major”. Mieux, en 20 participations, elle avait chuté 15 fois en qualifications. Elle n’a, en outre, rien perdu de ses qualités en double. Toujours aux côtés de Katerina Siniakova, elle a réalisé une année incroyable, s’imposant à Madrid, à Roland-Garros, aux Jeux Olympiques et aux Masters. Plus aucune joueuse n’avait réussi le doublé à Paris depuis Mary Pierce en 2000. Quelle saison !

4. Karolina Pliskova (TCH), n°2 fin 2020, 29 ans :

Numéro un mondiale contestée (et contestable) en 2017, Karolina Pliskova s’était assise sur la plus haute marche du classement sans avoir remporté le moindre titre en Grand-Chelem, ni même en “Premier Mandatory” (les quatre plus gros tournois hors Majors). Depuis, elle a lentement reculé au classement, sans toutefois jamais sortir du Top 10 ce qui est tout de même remarquable. Son incapacité à s’imposer dans les plus grands tournois font entrer la Tchèque dans le rang des “seconds couteaux” du circuit.

Son début de saison 2021 ne semble pas aller dans une meilleure direction. Karolina Pliskova s’incline au deuxième tour à Abu Dhabi et au troisième à Melbourne. A l’Open d’Australie, elle atteint également le troisième tour mais s’incline contre sa compatriote et homonyme Karolina Muchova. Deuxième tête de série lors des deux tournois dans le Golfe persique, elle y est à chaque fois battue prématurément par l’Américaine Jessica Pegula. C’est la même joueuse qui la bat pour une troisième fois d’affilée à Miami, dès le troisième tour. Pas toujours à l’aise sur terre-battue depuis le début de cette carrière, c’est pourtant sur cette surface que la Tchèque va réaliser ses premiers bons résultats de la saison. Elle atteint d’abord un quart à Stuttgart (seulement battue en trois sets par Ashleigh Barty) puis se hisse en finale à Rome. Elle y est toutefois largement dominée par Iga Swiatek. Malgré ce bon résultat, elle s’incline à nouveau trop tôt à Roland-Garros où elle est battue dès le deuxième tour par Sloane Stephens. 

Après cette déception, elle s’incline encore d’entrée lors des tournois sur gazon de Berlin et d’Eastbourne. A la suite de cette mauvaise passe, Karolina Pliskova quitte le Top 10 pour la première fois depuis l’été 2016. Est-ce que cette chute lui a servi de déclic ? Toujours est-il que son parcours à Wimbledon est l’un des meilleurs de sa carrière et qu’elle passe même tout près de son premier titre en Grand-Chelem. Elle se qualifie en tout cas pour la finale en prenant la mesure d’Aryna Sabalenka et ne cède qu’en trois sets contre la numéro un mondiale Ashleigh Barty. Elle ne parvient pas à retrouver ce niveau lors des Jeux olympiques où elle est battue au troisième tour par Camila Giorgi mais elle atteint une nouvelle finale importante, à Montréal. Là encore, elle domine Sabalenka en demi. Et c’est à nouveau Giorgi qui met fin à son parcours. La Tchèque poursuit son bon été avec une demi à Cincinnati (surprise par Jil Teichmann) et un quart à l’US Open où elle doit baisser pavillon contre Maria Sakkari.

Comme pour les autres joueuses du Top, la fin de saison de Karolina Pliskova n’est pas à la hauteur de ses résultats précédents. Elle est surprise dès le troisième tour à Indian Wells. Lors du Masters, elle remporte bien deux matchs mais finit tout de même à la troisième position de sa poule à la différence de sets. A 29 ans, la Tchèque a donc pleinement retrouvé sa place dans le Top 5. Son service, varié et rapide, n’a pas beaucoup d’équivalent sur le circuit. Avec cette arme, elle a clairement les moyens de se maintenir au sommet. Mais parviendra-t-elle à s’imposer enfin en Grand-Chelem ?

5. Garbiñe Muguruza (ESP), n°15 fin 2020 (8e à la Race), 28 ans :

A l’image de Karolina Pliskova, Garbiñe Muguruza a connu une carrière faite de hauts et de bas depuis cinq ans. Elle ne se pose pas la question d’un premier titre en Grand-Chelem puisqu’elle s’est déjà imposée à Roland-Garros en 2016 et à Wimbledon l’année suivante. Mais depuis lors, hormis l’un ou l’autre coup d’éclat, l’Espagnole n’a guère brillé et a même chuté jusqu’à la 36e place mondiale fin 2019. Sa finale à l’Open d’Australie 2020 était sans doute le signe d’un début de retour au premier plan, malheureusement tué dans l'œuf par la crise sanitaire.

Elle retrouve rapidement son allant en début de saison. Malgré un raté à l’allumage (défaite au troisième tour à Abu Dhabi), elle atteint la finale à Melbourne (battue par Ashleigh Barty) puis les huitièmes à l’Open d’Australie. Seule la future gagnante Naomi Osaka met fin à son parcours 7/5 au dernier set. L’Espagnole se hisse ensuite à nouveau en finale à Doha avant de remporter le premier WTA 1000 de la saison à Dubaï. Dans les Emirats, elle parvient à battre entre autres Aryna Sabalenka et Barbora Krejcikova. Garbiñe Muguruza connaît alors une phase moins bonne et s’incline au troisième tour à Miami, Charleston (où elle abandonne) et Rome. Tiraillée par une blessure à la cuisse gauche, elle est surprise d’entrée à Roland-Garros par l’Ukrainienne Marta Kostyuk. Elle ne brille guère plus sur gazon puisqu’elle s’incline en quart à Berlin contre Alizé Cornet puis au troisième tour de Wimbledon, battue en trois sets par Ons Jabeur. 

Malgré cette mauvaise passe, elle fait son retour dans le Top 10 (à un moment de l’année où elle avait bien sûr très peu de points à défendre). Elle en était sortie en 2018. L’été de l’Espagnole n’est pas totalement satisfaisant non plus. Elle réalise un bon tournoi olympique mais s’arrête tout de même en quart. Par la suite, elle s’incline d’entrée à Montréal puis au troisième tour à Cincinnati et en huitièmes à l’US Open. Les deux fois, c’est Barbora Krejcikova qui met fin à son parcours. Mais à New York, Garbiñe Muguruza se paye tout de même le scalp de la finaliste sortante, Victoria Azarenka. De retour aux Etats-Unis début octobre, elle remporte son deuxième titre de la saison lors du tout nouveau tournoi disputé à Chicago. Elle ne parvient toutefois pas à confirmer à Indian Wells où elle chute d’entrée puis à Moscou où elle perd en quart. Ce dernier parcours lui permet toutefois d’assurer sa place au Masters.

Un Masters que Garbiñe Muguruza remporte, malgré une défaite en poule face à Karolina Pliskova. Ce dixième titre, le plus important depuis quatre ans et demi, lui permet in extremis de retrouver le Top 3 mondial. A la “Race”, elle reste toutefois cinquième. C’est en Grand-Chelem que la saison de l’Espagnole aurait pu être meilleure puisqu’elle n’y a pas atteint le moindre quart de finale. Un manque qu’elle va tenter de rectifier en 2022.

6. Maria Sakkari (GRE), n°20 fin 2020, 26 ans :

Hormis Barbora Krejcikova, le Top 5 est donc composé de joueuses déjà bien établies sur le circuit. C’est nettement moins le cas pour les filles qui suivent puisque toutes les joueuses classées entre la 6e et la 10e place ont fait leur entrée dans le Top 10 cette année. Maria Sakkari, présente dans le Top 30 depuis le printemps 2019, est la première d’entre elles. A l’époque, la Grecque avait remporté son premier tournoi WTA à Rabat avant de se hisser en demi-finales à Rome. Mais malgré quelques belles victoires (dont une contre Serena Williams à Cincinnati l’an dernier), elle n’avait pas trouvé la constance pour franchir le cap suivant.

Dès la première semaine de 2021, elle démontre toutefois qu’il faudra compter avec elle cette année. Maria Sakkari atteint les demi-finales du tournoi d’Abu Dhabi en dominant Garbiñe Muguruza et Sofia Kenin. Elle atteint une autre demi-finale à Melbourne, pour un tournoi de préparation à l’Open d’Australie, mais elle passe à côté du premier Grand-Chelem de l’année. Elle s’y incline d’entrée face à Kristina Mladenovic, une joueuse pourtant en plein doute. Après un quart à Doha, où elle perd face à Muguruza, la Grecque est battue au premier tour aussi à Dubaï mais par Krejcikova. Elle se reprend bien à Miami et atteint la deuxième demi-finale de sa carrière à ce niveau. Victorieuse facilement de Naomi Osaka en quart, elle ne s’incline qu’au tie-break final face à Bianca Andreescu dans le dernier carré. D’habitude plutôt à l’aise sur terre-battue, elle ne parvient pas à se hisser en quart de finale lors des tournois de préparation. Elle s’incline au troisième tour à Madrid et au deuxième à Stuttgart et à Rome.

C’est pourtant bien à Paris qu’elle va prendre une toute autre dimension. Là aussi, Maria Sakkari rejoint le dernier carré en dominant les deux finalistes de l’édition précédente, Sofia Kenin et Iga Swiatek. Des quatre demi-finalistes surprises, c’est elle qui fait la plus grosse impression et que tout le monde voit soulever le trophée. Mais elle bloque un peu mentalement et s’incline 9/7 au dernier set face à Barbora Krejcikova, la future gagnante. Elle avait pourtant mené 5/3 et même obtenu une balle de match. Son été est un rien moins bon. Elle se hisse au troisième tour lors des J.O. et à Montréal mais s’incline au deuxième tour à Wimbledon et au premier à Cincinnati. Malgré cette préparation moyenne, elle atteint une deuxième demi-finale en Grand-Chelem à l’US Open. Sur son parcours, la Grecque domine Petra Kvitova, Bianca Andreescu et Karolina Pliskova mais elle ne peut rien cette fois face à la tornade Raducanu. Après une finale en salle à Ostrava, elle perd d’entrée à Indian Wells, puis se hisse en demi-finale à Moscou (où elle abandonne). 

Au Masters, une très belle victoire sur Aryna Sabalenka lui ouvre les portes des demi-finales où elle s’incline face à la joueuse en forme du moment, Anett Kontaveit. La Grecque ressemble assez fort à Amélie Mauresmo. Physiquement mais aussi au niveau du jeu avec une belle première balle, un gros lift en coup droit et un slice efficace en revers. La principale différence avec la Française est que Maria Sakkari joue celui-ci à deux mains lorsqu’elle ne le coupe pas. Est-ce qu’elle peut, à l’image de l’ancienne n°1 mondiale, faire évoluer son jeu vers l’avant pour aller chercher des titres en Grand-Chelems ? Réponse peut-être en 2022.

7. Anett Kontaveit (EST), n°20 fin 2020, 26 ans fin décembre :

Entrée dans le Top 100 à seulement 19 ans, puis dans le Top 30 à 21 ans, Anett Kontaveit a mis un peu de temps à franchir la dernière étape vers le Top 10. La crise sanitaire qui a perturbé le circuit depuis deux ans y est sans doute pour quelque chose. L'Estonienne avait en effet atteint son premier quart de finale en Grand-Chelem lors de l’Australian Open 2020, quelques semaines à peine avant le lockdown. C’est donc l’année de ses 26 ans, qu’elle fêtera à la veille de Noël, qu’elle explose au plus haut niveau.

Battue d’entrée à Abu Dhabi, Anett Kontaveit atteint une première finale en 2021 lors d’un des trois tournois de préparation à l’Open d’Australie, disputés à Melbourne. Malheureusement, en raison du retard pris suite à de mauvaises conditions climatiques, sa finale face à l’Américaine Ann Li ne peut avoir lieu. Lors du premier Grand-Chelem de l’année, elle se hisse au troisième tour. Durant la première partie de la saison, elle accumule les résultats corrects mais ne parvient que rarement à accrocher les meilleures joueuses. Elle atteint ainsi des quarts de finale à Doha et à Stuttgart (en battant tout de même Sofia Kenin), les huitièmes à Dubaï et les seizièmes à Miami et Madrid. A Roland-Garros, l’Estonienne atteint le troisième tour mais cède face à la tenante du titre Iga Swiatek. Elle bat Bianca Andreescu sur le gazon d’Eastbourne et cette fois elle confirme en poursuivant jusqu’en finale où elle s’incline contre Jelena Ostapenko.

Malgré cette finale, elle enchaîne quatre défaites au premier tour consécutives, pas aidée il est vrai par les tirages au sort. Elle perd en effet contre Marketa Vondrousova (Wimbledon), Maria Sakkari (J.O. de Tokyo), Jessica Pegula (Montréal) et Ons Jabeur (Cincinnati). Anett Kontaveit retrouve la voie du succès à Cleveland, juste avant l’US Open, et y remporte le deuxième titre de sa carrière, sans affronter de joueuses du Top 40. A New York, elle franchit deux tours et ne s'incline qu’en trois sets face à Iga Swiatek. Jusque là, la saison de l’Estonienne ne diffère pas tellement des précédentes. Elle est d’ailleurs trentième lorsqu’elle prend part au tournoi WTA 500 d’Ostrava. Elle y domine notamment Maria Sakkari en deux sets pour s’offrir son premier titre à ce niveau. Engagée à Chicago, elle déclare forfait avant son deuxième tour, puis se hisse en quarts à Indian Wells. Elle retourne en Europe, en salle, et prouve ses qualités dans ces conditions en s’imposant à Moscou et Cluj-Napoca, en dominant Garbiñe Muguruza en Russie et Simona Halep en Roumanie. Ces deux succès lui permettent une qualification in extremis pour les Masters.

Forte de 26 victoires lors de ses 28 derniers matchs et avec 4 tournois remportés sur 7 disputés, Anett Kontaveit se rend à Guadalajara avec pas mal d’ambitions. Elle sort des poules après de belles victoires sur Barbora Krejcikova et Karolina Pliskova mais perd son troisième match face à Muguruza. Après un succès sur Maria Sakkari en demi, elle retrouve l’Espagnole en finale et s’incline là aussi. Désormais bien ancrée dans le Top 10, l’Estonienne dispose d’une belle marge de progression en 2022 vu le peu de points qu’elle doit défendre avant la fin de l’été.

8. Paula Badosa (ESP), n°69 fin 2020, 24 ans :

L'avènement de Paula Badosa est une autre surprise. Très efficace chez les juniors, elle avait remporté le tournoi de Roland-Garros en 2015 (cf article) et avait même déjà fait son entrée dans le Top 200 WTA cette année-là, à seulement 17 ans. Des blessures, puis une dépression, ralentissent alors la progression de l’Espagnole et il lui faudra quatre ans de plus pour s’installer dans le Top 100. Et c’est après le lockdown du circuit qu’elle prend vraiment son envol avec, notamment, un premier huitième en Grand-Chelem lors du Roland-Garros 2020, disputé en septembre.

Cette saison, elle commence par atteindre un troisième tour à Abu Dhabi mais s’incline d’entrée à l’Open d’Australie, face à une qualifiée. En salle, elle se hisse en demi du tournoi de Lyon avant de perdre au premier tour à St Petersbourg. Elle est aussi battue au deuxième tour à Miami. Il faut attendre la terre-battue pour voir l’Espagnole percer. A Charleston, elle atteint encore les demi-finales mais cette fois en prenant la mesure de la n°1 mondiale Ashleigh Barty. Elle reçoit une invitation pour disputer le WTA 1000 de Madrid et, devant son public, elle crève l’écran en se hissant à nouveau dans le dernier carré où l’attend à nouveau l’Australienne. Cette fois, Barty se montre intraitable. Mais Paula Badosa ne s’arrête pas là puisque, dans la foulée, elle s’impose au WTA 250 de Belgrade, sans rencontrer il est vrai de joueuse du Top 50. Auréolée de son premier titre sur le circuit, elle revient à Roland-Garros et y fait mieux encore qu’en 2020 puisqu’elle ne perd qu’en quart, après avoir battu la finaliste 2019, Marketa Vondrousova.

Elle ne passe d’ailleurs pas loin des demis puisqu’elle ne perd que 8/6 au dernier set, face à Tamara Zidansek. Après une défaite d’entrée à Eastbourne, Paula Badosa démontre qu’elle peut aussi briller sur gazon en se hissant en huitième de finale à Wimbledon. Elle brille également aux Jeux olympiques où elle atteint les quarts de finale en battant notamment Iga Swiatek. Sa route vers une médaille s’arrête tragiquement après un gros coup de chaleur sous le soleil Tokyoïte qui la pousse à l’abandon. Après une défaite au deuxième tour de Montréal, l’Espagnole se hisse en quart à Cincinnati, en battant Aryna Sabalenka, mais doit là aussi abandonner. Elle passe ensuite à côté de son US Open où elle s’incline au deuxième tour. Eliminée au même stade à Ostrava, elle revient aux Etats-Unis et y retrouve son meilleur niveau pour s’imposer lors du WTA 1000 d’Indian Wells. Sur son parcours, elle domine notamment Barbora Krejcikova, puis Victoria Azarenka au tie-break du troisième set en finale. 

Pour beaucoup, cette rencontre palpitante et de très haut niveau sera décrite comme le plus beau match du circuit féminin de la saison. Cette performance lui permet de faire un bond incroyable au classement, de la 27e place au Top 10, et de décrocher une place au Masters. A Guadalajara, Paula Badosa domine encore Sabalenka mais perd contre Swiatek en poule, puis contre Muguruza en demi. Les deux espagnoles sont aujourd’hui ensemble au plus haut niveau. De quoi faire revivre les plus belles heures du tennis ibèrique de l’époque Sanchez-Martinez dans les années 90.

9. Iga Swiatek (POL), n°17 fin 2020 (5e à la Race), 20 ans :

Chez les juniors, Iga Swiatek était également une Top joueuse. En 2018, elle s’imposait à Wimbledon avant de grimper quatre à quatre les échelons du classement pour être déjà dans le Top 50 WTA un an plus tard. Personne ne s’attendait pour autant à la voir triompher en Grand-Chelem chez les pros dès 2020. Et pourtant, la Polonaise s’impose à Roland-Garros en septembre en survolant le tournoi sans perdre un set. Le classement figé ne lui permet alors pas encore de faire officiellement son entrée dans le Top 10 mais elle termine tout de même 2020 à la cinquième place de la “Race”.

Après une défaite prématurée lors d’un des trois tournois disputés à Melbourne début février 2021, elle se hisse en huitièmes de finale de l’Open d’Australie. Simona Halep, alors n°2 mondiale, a encore besoin de trois sets pour mettre fin à son parcours. Et la Polonaise fait partie des rares joueuses du top à rester aux antipodes une semaine de plus ce qui lui permet de remporter le deuxième titre de sa carrière à Adélaïde. Elle connaît alors une passe un peu plus compliquée avec des défaites aux troisièmes tours à Dubaï, Miami et puis Madrid (face à Ashleigh Barty). On retrouve toutefois la Iga Swiatek de Roland-Garros lors du WTA 1000 de Rome qu’elle remporte après un tournoi à deux vitesses. Encore empruntée en début de semaine, elle est plusieurs fois inquiétée, notamment par Barbora Krejcikova au troisième tour, contre laquelle elle doit sauver deux balles de match. Elle termine par contre par une démonstration, voire une humiliation contre Karolina Pliskova à qui elle ne laisse aucun jeu en finale.

C’est cette performance qui lui permet enfin de faire son entrée dans le Top 10. Iga Swiatek revient alors à Paris, sur les terres de ses exploits. Légèrement accrochée par Anett Kontaveit au troisième tour, elle se hisse tout de même en quart sans perdre un set mais son rêve de doublé s’arrête net face à Maria Sakkari. Comparée à bien d’autres avant elle, la défense de son premier grand titre est plutôt correcte. La suite de sa saison est moins bonne même si elle limite la casse dans les principales épreuves. Elle atteint en effet les huitièmes de finale à Wimbledon, à l’US Open et à Indian Wells. La Polonaise atteint également les demi-finales à Ostrava au début de l’automne. Mais elle subit toutefois quelques défaites prématurées comme lors des Jeux olympiques (deuxième tour, face à Paula Badosa) et à Cincinnati. Qualifiée malgré tout pour le Masters, elle y prend sa revanche face à Badosa avant de passer tout près d’une victoire contre Aryna Sabalenka qui l’aurait qualifiée pour les demis. 

Même si elle termine la saison à une meilleure place qu’en 2020, son année de confirmation garde tout de même un goût de trop peu. Un temps classée à la quatrième place mondiale (avant de perdre les points de sa victoire à Roland-Garros), la Polonaise n’a jamais vraiment fait preuve de la même facilité qui lui avait permis de triompher à Paris. Toutefois, de nombreuses autres joueuses avant elle ont connu une année de confirmation nettement plus compliquée (n’est-ce pas Sofia Kenin ?) Iga Swiatek reste la plus jeune joueuse du Top 10, et de loin. Sa marge de progression est donc encore importante.

10. Ons Jabeur (TUN), n°31 fin 2020, 27 ans :

La dernière joueuse du Top 10 est également ce que les anglo-saxons appellent une “late bloomer”. Ons Jabeur est entrée dans le Top 200 en 2013, à seulement 18 ans. Il lui a fallu quatre ans de plus pour faire le saut vers le Top 100 et encore quatre ans pour enfin exploser au grand jour. Pour autant, ce n’est pas tout à fait une surprise puisque la Tunisienne avait déjà réussi quelques très bons résultats l’an dernier, notamment un quart à l’Open d’Australie et un huitième à Roland-Garros.

Après un troisième tour à Abu Dhabi, elle remporte un match à Melbourne puis deux autres à l’Open d’Australie où elle ne s’incline que face à Naomi Osaka (n°3), la future gagnante. Battue au deuxième tour à Doha et au troisième à Dubaï, Ons Jabeur domine Paula Badosa et Sofia Kenin à Miami mais s’incline tout de même en huitièmes. C’est sur terre-battue que ses résultats commencent à devenir vraiment bons. Elle se hisse en effet en demi-finale du WTA 500 de Charleston puis en finale d’un WTA 250 disputé dans la même ville de Caroline du Sud. Malheureusement, la Tunisienne se blesse aux ischio-jambiers lors de son troisième tour à Madrid et doit abandonner avant de renoncer à disputer les autres tournois précédant Roland-Garros. Malgré cette préparation tronquée, elle atteint à nouveau les huitièmes de finale à Paris. 

Ons Jabeur démontre alors qu’elle peut aussi se montrer très efficace sur gazon. Elle remporte, à Birmingham, le premier titre de sa carrière au détriment de Daria Kasatkina. Après une défaite au deuxième tour à Eastbourne, elle atteint son deuxième quart de finale en Grand-Chelem à Wimbledon. Sur son parcours, elle domine les anciennes gagnantes Venus Williams et Garbiñe Muguruza, puis encore Iga Swiatek, avant de céder face à Aryna Sabalenka. Battue d’entrée lors de Jeux de Tokyo, la Tunisienne se hisse en quart à Montréal puis au troisième tour à Cincinnati et à l’US Open. Enfin entrée dans le Top 20, elle revient aux Etats-Unis où elle réussit deux très belles performances avec une finale au WTA 500 de Chicago et une demi au WTA 1000 d’Indian Wells. Cet enchaînement au plus haut niveau  lui permet d’atteindre directement la 7e place mondiale. 

Malheureusement, elle se voit contrainte à l’abandon d’entrée à Moscou suite à une blessure au coude, ce qui lui coûte finalement sa place aux Masters. Véritable star en Tunisie et même dans l’ensemble du monde arabe, Ons Jabeur a beaucoup de mérite d’avoir éclos dans une partie du monde où le tennis n’est pas une priorité et où il n’existe que très peu de structures. Et elle ne cache pas ses ambitions : remporter un tournoi du Grand Chelem.