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Les dix meilleures progressions du top 10

Le Top 10 de l’ATP en cette fin de saison peut être qualifié de « pépère ». En effet, tous ses membres avaient déjà fait partie de ce cénacle les saisons précédentes. Par contre, derrière, ça bouge énormément puisque cinq des six joueurs entre la 11e et la 16e place ont au maximum 23 ans. Ce sont ces fameux joueurs de la « NextGen » qui ont le plus progressé cette année. Côté féminin, quelques nouvelles têtes se sont également révélées même si le mouvement est moins net que chez les garçons, pour le moment du moins.

Hommes :

Karen Khachanov (RUS, 22 ans, 45e -> 11e) :

A 22 ans, Karen Khachanov mène la danse de cette nouvelle génération qu’on nous annonce à gros renfort de marketing depuis trois ans (derrière Alexander Zverev, déjà bien installé dans le Top 10 depuis deux ans). Le Russe avait déjà remporté un premier titre (à Chengdu en automne 2016) et atteint les huitièmes de finale de Roland-Garros l’an dernier. Il comptait également déjà deux victoires sur des Top 10. Mais 2019 marque véritablement son explosion au plus haut niveau.

Dès le début de l’année, il se met en évidence en atteignant les quarts de finale à Auckland, seulement battu par Juan Martin Del Potro. Il retrouve l’Argentin au deuxième tour de l’Open d’Australie et ne s’incline qu’en 4 sets très serrés. En indoor, Khachanov atteint encore un quart à Montpellier puis, surtout, il s’impose à Marseille en dominant Lucas Pouille en finale. Il connait ensuite un passage à vide tout de même assez long (3 mois) durant lequel il s’incline notamment d’entrée à Indian Wells, Madrid et Rome. Son seul bon tournoi de la période, il le réalise à Monte-Carlo où il franchit deux tours avant de perdre logiquement face à Rafael Nadal. Il se reprend à Roland-Garros où il se hisse à nouveau en huitième et ne s’incline qu’en cinq sets contre Alexander Zverev.

Khachanov prouve ensuite que son jeu est compatible avec toutes les surfaces puisqu’il atteint le même stade à Wimbledon. Mais c’est à partir de l’été que ses résultats deviennent vraiment très impressionnants. Il atteint d’abord sa première demi-finale en Masters 1000 à Toronto en battant entre autres John Isner en deux tie-breaks. Il se hisse ensuite au troisième tour à Cincinnati et à l’US Open. A New York, il ne s’incline qu’en quatre manches très serrées contre Rafael Nadal. Dans ce gros combat, le Russe fait jeu égal avec le n°1 mondial pendant plus de quatre heures. Après une saison asiatique un peu ratée, il remporte le tournoi de Moscou et, surtout, le Masters 1000 de Paris. Dans la capitale française, il domine très largement Alexander Zverev, Dominic Thiem et Novak Djokovic.

Métronome des courts, doté d’une première balle très efficace et d’un magnifique revers à deux mains, Khachanov n’est pas sans rappeler un certain Novak Djokovic, dans le jeu comme dans la personnalité qui ne manque pas d’humour. Vu le peu de points qu’il doit défendre jusqu’à Roland-Garros, il est fort probable que son entrée dans le Top 10 ne soit plus qu’une question de semaines. Et il pourrait vite être rejoint par une autre pépite russe, Daniil Medvedev, lui aussi en grand progrès cette saison puisqu’il est passé de la 65e à la 16e place.

Borna Coric (CRO, 22 ans, 48e -> 12e) :

Un seul joueur issu de cette « NextGen » a tenu tête à Alexander Zverev au niveau de la précocité, il s’agit de Borna Coric. Le jeune Croate avait en effet crevé l’écran en dominant Rafael Nadal lors du tournoi de Bâle en 2014. Il n’avait alors pas encore 18 ans et terminait pourtant déjà la saison dans le Top 100. Même si ses résultats étaient encore corrects durant les trois années suivantes, il stagnait entre la 40e et la 70e place alors que l’Allemand explosait au plus haut niveau.

Son début d’année 2018 était dans la même veine. Un bon quart de finale à Doha (mais une défaite contre un autre « NextGen », le Russe Andrey Rublev), puis une décevante défaite d’entrée à l’Open d’Australie. C’est à la fin de l’hiver, lors des Masters 1000 américains, que sa saison va vraiment démarrer. Coric atteint tout d’abord les demi-finales à Indian Wells en venant à bout de Kevin Anderson et en passant tout près de terrasser Roger Federer. La semaine suivante, à Miami, il se hisse à nouveau en quart de finale. Sur terre-battue, il joue de malchance au tirage puisqu’il doit affronter Novak Djokovic au deuxième tour à Monte-Carlo et Dominic Thiem en huitième à Madrid. Il passa toutefois tout près de l’exploit face à l’Autrichien. A Roland-Garros, il atteint le troisième tour mais s’incline en trois sets contre Diego Schwartzmann.

La deuxième partie de la saison du Croate va osciller entre quelques grosses perfs et pas mal de petites contres. Sa première perf, il la réalise sur le gazon de Halle où il remporte le deuxième titre de sa carrière en dominant le nonuple vainqueur Roger Federer. Il ne confirme par contre pas à Wimbledon où il s’incline d’entrée. Son été est d’ailleurs plutôt moyen mais il le termine bien avec une première apparition en deuxième semaine d’un Grand-Chelem. A l’US Open, il se hisse en effet en huitième mais s’incline largement face à Juan Martin Del Potro. Après deux défaites d’entrée à Shenzhen et Pékin, Coric réalise la meilleure performance de sa saison à Shanghai où il atteint sa première finale en Masters 1000. S’il est encore un peu juste face à un Novak Djokovic au sommet de sa forme, il domine tout de même Roger Federer en demi.

Il s’agit en tout cas de sa meilleure performance en simple. Car avec l’équipe croate de Coupe Davis, il sera le lieutenant parfait de Marin Cilic pour aller offrir un deuxième titre à son pays. Avec cinq victoires en six simples, entre autres contre les autres « Next Gen » que sont Denis Shapovalov ou Frances Tiafoe, il prend une part très importante dans ce succès. Comme on sait que de nombreuses carrières ont été boostées par un succès dans cette Coupe Davis (ancienne version), on suivra avec attention sa saison 2019.

Kyle Edmund (GBR, 23 ans, 50e -> 14e) :

Lorsque Kyle Edmund mena deux manches à zéro avant de s’effondrer face à David Goffin lors du premier match de la finale de la Coupe Davis 2015, beaucoup ont analysé la situation comme un lent départ du Belge. Il fallait plutôt y voir l’éclosion d’un joueur talentueux mais encore un peu fragile pour tenir ce niveau sur cinq manches. Alors classé aux alentours de la 100e place mondiale, le Britannique a « pris de la caisse » depuis et s’est doucement installer dans le Top 50 en 2017.

Le Britannique démontre d’ailleurs ses nouvelles dispositions physiques dès l’Open d’Australie où il se hisse en demi-finale. Sur sa route, il remporte deux matchs en cinq sets (dont le premier tour contre Kevin Anderson) et bat également Grigor Dimitrov, alors récent vainqueur des Masters. Fatigué par ce parcours, il s’incline en trois manches contre Marin Cilic. Blessé à la hanche, il doit manquer les tournois indoors et ne revient que pour Indian Wells et Miami mais sans y remporter de match. Edmund fait son vrai retour sur la terre-battue de Marrakech où il atteint la finale mais se fait surprendre par le revenant Pablo Andujar. Il réalise un superbe parcours à Madrid où il se hisse en quart après des victoires contre Novak Djokovic et David Goffin. A Rome, il bat Lucas Pouille et s’incline contre Alexander Zverev en huitièmes.

S’il ne réédite pas son exploit australien lors des deux Grands-Chelems suivants, Le Britannique y réalise de bonnes performances avec des éliminations aux troisièmes tours dans des matchs serrés face à Fabio Fognini à Paris et face à Djokovic à Londres. Son été est par contre nettement moins bon et son seul résultat correct est un quart de finale à Winston-Salem. A Washington, Toronto et l’US Open, Edmund est battu au premier tour. Il retrouve la forme durant l’automne et notamment sur la tournée asiatique où il aligne une demi-finale à Pékin et un quart à Shanghai. De retour à Anvers, il remporte son tout premier titre à Anvers, en dominant Richard Gasquet et Gael Monfils.

Kyle Edmund est devenu le nouveau n°1 britannique au mois de mars, pendant qu’il récupérait de sa blessure à la hanche. Une performance assez historique chez nos voisins puisqu’Andy Murray occupait ce poste depuis 2006 sans discontinuer. Bien sûr, la blessure et la longue indisponibilité de l’Ecossais ont joué une part importante dans cet avènement mais il ne faut pas en retirer le mérite à un joueur qui a les armes pour s’installer durablement au sommet du tennis.

Stefanos Tsitsipas (GRE, 20 ans, 91e -> 15e) :

Beaucoup ont découvert Stefanos Tsitsipas lors du tournoi d’Anvers l’an dernier. Encore présent sur un Future en mars, il a vite progressé avec de très bons résultats en Challengers et même quelques qualifications pour le tableau final de certains tournois du grand circuit (Roland-Garros et Wimbledon par exemple). Mais c’est dans la métropole flamande qu’il a réalisé son premier gros coup d’éclat en battant David Goffin pour se hisser en demi-finale. Cette performance lui a permis de terminer la saison in extremis dans le Top 100.

Cette année, malgré un quart de finale à Doha pour commencer (victoire contre Richard Gasquet), il met un peu de temps à s’imposer sur le grand circuit. Il perd notamment d’entrée à l’Open d’Australie (contre Denis Shapovalov) ainsi qu’à Montpellier, Rotterdam, Marseille ou Miami. Il faut l’arrivée de la terre-battue pour voir le Grec prendre son essor. A Barcelone, il se hisse ainsi en finale en dominant Dominic Thiem et Pablo Carreno Busta avant de céder contre Rafael Nadal. Encore demi-finaliste à Estoril, il passe un tour à Roland-Garros où Thiem a de nouveau besoin de quatre sets pour l’éliminer. Après un quart à s’Hertogenbosch, il dispute son premier huitième de finale à Wimbledon. Même s’il bénéficie d’un tableau assez dégagé, la performance est notable.

D’autant que Tsitsipas réalise deux superbes performances durant l’été, d’abord en atteignant les demi-finales à Washington puis en se hissant en finale à Toronto. Au Canada, il aligne des victoires sur Thiem, Novak Djokovic, Alexander Zverev et Kevin Anderson, excusez du peu. Il ne confirme par contre pas à l’US Open où il est battu au deuxième tour. En fin de saison, le Grec remporte son tout premier tournoi ATP, à Stockholm, et atteint encore deux quarts en ATP 500 à Tokyo et Bâle. Il termine la saison au Masters « NextGen » de Milan où il est le grand favori. Après avoir remporté ses matchs de poules assez facilement, il bat Andrey Rublev en cinq sets en demi puis s’impose face à Alex De Minaur.

La première édition de ce tournoi avait couronné Hyeon Chung qui, deux mois plus tard, se hissait en demi-finales de l’Open d’Australie. On peut imaginer qu’une pareille performance ne déplairait pas à ce joueur issu d’une famille de sportif (sa mère fut championne de Russie de tennis et son grand père membre de l’équipe de foot soviétique). Sur le court, Stefanos Tsitsipas n’a pas fait parler que sa raquette. Ses coups de gueule et son tempérament devraient faire de lui l’une des stars du circuit dans les années à venir.

 

Nikoloz Basilashvili (GEO, 26 ans, 59e -> 21e) :

Le dernier joueur de notre sélection est aussi le plus âgé. Nikoloz Basilashvili n’était pas parmi les joueurs les plus prometteurs de sa génération. Son meilleur classement chez les juniors fut une 59e place. A l’âge des quatre joueurs précités, il était essentiellement actif sur le circuit Challengers où il a remporté 5 titres. Le déclic survient en 2015, à Wimbledon, où le Géorgien sort des qualifs et se hisse au troisième tour en dominant Feliciano Lopez, pourtant spécialiste du gazon. Il faisait son entrée dans le Top 100 un peu plus tard le même mois.

Après deux finales ATP (Kitzbühel 2016 et Memphis 2017), il débutae cette saison à la 59e place mondiale. Dès le mois de janvier, Basilashvili démontre ses progrès en se hissant au troisième tour de l’Open d’Australie. Il y domine largement notre compatriote Ruben Bemelmans et ne perd qu’en cinq sets contre Kyle Edmund, futur demi-finaliste ! Souffrant, il connait alors une passe difficile et enchaine sept défaites consécutives, dont deux sur abandon. Il renoue avec la victoire sur terre-battue et atteint les quarts de finale à Marrakech et Budapest. Le Géorgien parvient ensuite à sortir des qualifications aux Masters 1000 de Madrid et de Rome et franchit même le premier tour dans la capitale italienne. Il ne confirme pas lors des Grand-Chelems qui suivent et perd au premier tour tant à Roland-Garros qu’à Wimbledon, les deux fois face au même Gilles Simon.

En juillet, Basilashvili sort des qualifications à Hambourg et remporte le tournoi en battant notamment Pablo Carreno Busta. Il est le premier joueur depuis 10 ans à s’imposer dans un ATP 500 alors qu’il était issu des qualifications. Un mois plus tard, il réalise un super tournoi à l’US Open où il atteint son premier huitième de finale en Grand-Chelem en battant Jack Sock au passage. Le Géorgien confirme sa forme en atteignant encore les quarts à Metz (défaite en trois sets contre Nishikori) puis remporte son deuxième ATP 500 à Pékin. Cette fois, il domine Kyle Edmund en demi et surtout Juan Martin Del Potro en finale. Il bat encore Denis Shapovalov à Shanghai et passe tout près d’éliminer Kevin Anderson au Masters 1000 de Paris.

Cette superbe fin de saison permet à Nikoloz Basilashvili de terminer aux portes du Top 20. Il est le premier joueur Géorgien à remporter des titres ATP et à atteindre un tel classement. Avant lui, le meilleur joueur de ce jeune pays fut Irakli Labadze, 42e mondial en 2004. Bien entendu, il reste assez loin du formidable Alex Metreveli, finaliste de Wimbledon en 1973 et Top 10 l’année suivante, qui est né à Tbilissi mais qui jouait pour le compte de l’URSS.

 

Femmes :

Aryna Sabalenka (BLR, 20 ans, 73e -> 13e) :

La Biélorussie a atteint la finale de la Fed Cup en 2017 à la surprise générale. A l’époque, les projecteurs s’étaient braqués sur Aliaksandra Sasnovich, la n°1 de l’équipe, qui avait remporté cinq de ses six simples, face à de solides joueuses comme Kiki Bertens, Timea Bacsinszky ou Sloane Stephens. Mais la n°2 Aryna Sabalenka, alors à peine sortie des rangs juniors, avait également apporté sa pierre à l’édifice (trois victoires). Et en 2018, c’est elle qui a crevé l’écran et qui termine avec le statut de révélation de l’année.

Sa saison a plutôt bien débuté avec deux quarts de finale à Shenzhen et à Hobart mais sans battre de joueuses du Top 30. A l’Open d’Australie, Sabalenka hérite d’un tirage très difficile qui l’opposait à Ashleigh Barty qui, devant son public, s’impose en trois sets. Pour son retour en Fed Cup, La Biélorusse remporte ensuite ses deux simples face à l’Allemagne mais ne peut empêcher l’élimination de son pays au premier tour. A Indian Wells, elle bat sa première Top 20 de la saison (Svetlana Kuznetsova, 19e) mais perd au troisième tour. A Miami, elle prend un set à Petra Kvitova. Sa première finale de la saison, elle la dispute sur la terre-battue de Lugano où elle s’incline face à Elise Mertens, l’autre grande révélation de l’année (dont je détaillerai l’année dans le Top 10 féminin belge bien sûr). Le reste de la saison sur terre se passe nettement moins bien (ce n’est pas sa surface favorite) et elle termine par une défaite très sèche contre Kiki Bertens au premier tour de Roland-Garros. Sur gazon, Sabalenka est d’abord battue par deux Belges : Kirsten Flipkens en quart à s’Hertogenbosch et Alison Van Uytvanck au premier tour à Majorque. A Eastbourne, elle met un terme à cette mauvaise série en battant Elise Mertens au tie-break final au troisième tour. Elle poursuit sa route jusqu’en finale où elle n’est stoppée que de justesse par Caroline Wozniacki.

Si la Biélorusse est encore surprise au premier tour de Wimbledon, puis en qualifs à San Jose, elle va réaliser une fin de saison extraordinaire. Elle prend d’abord sa revanche sur Wozniacki à Montréal puis perd en huitième et de justesse contre Elise Mertens. Elle atteint ensuite les demi-finales à Cincinnati en dominant notamment Karolina Pliskova et Madison Keys. Seule la n°1 mondiale Simona Halep mettra un terme à son parcours. Pas rassasiée, elle remporte son premier titre la semaine suivante à New Haven en battant la n°9 mondiale Julia Goerges en demi. A l’US Open, elle crée la surprise du troisième tour en dominant Petra Kvitova avant de perdre en trois sets face à Naomi Osaka… la future gagnante du tournoi. Après un tel été, on aurait pu s’attendre à un peu de décompression mais Sabalenka remporte un deuxième titre à Wuhan (Svitolina et Barty font partie de ses victimes). Elle conclut avec deux nouveaux quarts à Pékin (victoires sur Muguruza et Garcia) et à Tianjin. Un temps placée pour se qualifier pour les Masters de Singapour, elle rate le coche et finit donc sa saison au Masters bis de Zhuhai où elle s’incline en poules.

Onzième mondiale à la fin de la saison régulière, elle perd finalement deux places après le retrait des points obtenus grâce à une victoire dans un WTA 125 fin 2017. Mais avec huit succès face à des joueuses classées dans le Top 10, la Biélorusse a prouvé qu’elle avait le niveau pour intégrer ce cercle en 2019. Ca passera par un premier gros résultat en Grand-Chelem. Désormais leader de l’équipe de Fed Cup devant une Sasnovitch qui termine tout de même à la 30e place et Vera Lapko, une autre jeune prometteuse, elle aura de grande ambitions pour cette compétition. Surtout si elle peut compter sur le retour de Vika Azarenka !

Qiang Wang (CHN, 26 ans, 45e -> 20e) :

Notre deuxième joueuse est un cas typique de ce que les anglophones appellent une « late bloomer », littéralement une fleur qui a mis du temps à éclore. Et de fait, Qiang Wang n’a jamais été une bonne joueuse chez les juniors (catégorie où elle n’a disputé que deux épreuves mineures en…2006 !) Elle débute également cette année-là sur le circuit ITF mais aura besoin de trois ans avant d’atteindre son premier quart de finale. Elle s’accroche et finit par remporter un premier titre ITF fin 2010. Suivront 12 autres titres, de plus en plus richement dotés, et une entrée dans le Top 100 fin 2014 alors qu’elle a presque 23 ans.

La Chinoise continue sa progression lentement mais sûrement vers le Top 50 avec, de temps à autres, un exploit (elle comptait avant 2018 des victoires sur Wozniacki, Konta, Penneta). Mais tout ça restait très irrégulier, jusqu’à cette saison. Son début d’année est pourtant plutôt compliqué avec trois défaites au premier tour : à Shenzhen, à l’Open d’Australie et à Doha (dont deux fois contre Madison Keys). Battue au dernier tour des qualifs à Dubaï, elle est repêchée et domine Kiki Bertens au premier tour du tableau final. Cette performance lance sa saison puisqu’elle se hisse ensuite en huitième à Indian Wells (victoires sur Elise Mertens et Kiki Mladenovic) où elle fait jeu égal pendant le premier set avec Simona Halep. Moins à l’aise sur terre-battue, Wang ne parvient à remporter deux matchs d’affilée qu’à la fin du printemps, à Strasbourg. Elle réitère cette performance à Roland-Garros où elle prend le dessus sur Venus Williams au premier tour et ne perd que de justesse au troisième face à Putintseva (future quart de finaliste).

Battue d’entrée à Wimbledon par une compatriote sortie des qualifications, la Chinoise retourne dans sa contrée fin juillet pour disputer le tournoi (très peu relevé) de Nanchang où elle est deuxième tête de série alors qu’elle n’est que 78e mondiale. Elle y remporte son premier titre WTA, un peu dans l’indifférence générale, il faut bien le dire. Elle se fera ensuite bien plus remarquer en atteignant le troisième tour de l’US Open puis en réalisant une des meilleures fins de saison du circuit. Demi-finaliste à Hiroshima, Wang remporte tout d’abord un deuxième titre à Canton. Elle poursuit sur sa lancée en battant Karolina Pliskova avant de se hisser en demi à Wuhan. Elle fait mieux encore à Pékin où elle atteint ce même stade après avoir également battu Pliskova mais aussi Jelena Ostapenko et Aryna Sabalenka ! Pas rassasiée, elle se hisse en finale à Hong-Kong après avoir dominé Elina Svitolina et Garbiñe Muguruza.

Passée en un mois de la 44e à la 22e place, elle obtient son ticket pour le Masters bis à Zhuhai. Battue lors de son premier match de poules en trois sets par Daria Kasatkina, elle se qualifie au détriment de Madison Keys avant de dominer à nouveau Muguruza en demi. En finale, Qiang Wang doit s’avouer vaincue face à Ashleigh Barty. Le parcours de la Chinoise avec cette explosion au plus haut niveau en quelques mois alors qu’elle est pro depuis 10 ans a de quoi surprendre. Et aussi de quoi relancer le tennis dans le céleste Empire qui se cherche une héritière à Li Na.

Anett Kontaveit (EST, 22 ans, 34e -> 21e) :

Entrée dans le Top 100 en 2015, l’Estonienne Anett Kontaveit a connu ensuite une année de transition et est même ressortie de cette élite un an plus tard. Son retour en 2017 fut tonitruant puisqu’elle a remporté son premier titre WTA et terminé à la 34e place. En 2018, elle a poursuivi sa marche en avant pour se retrouver, quelques jours avant ses 23 ans, aux portes du Top 20 (qu’elle avait même intégré le temps de deux semaines en octobre).

Malgré une préparation compliquée (avec un abandon lors des qualifications à Sydney), Kontaveit se hisse en huitième de finale de l’Open d’Australie, égalisant sa meilleure performance en Grand-Chelem qui date de l’US Open 2015. Au troisième tour à Melbourne, elle prend même la mesure de Jelena Ostapenko, gagnante de Roland-Garros huit mois plus tôt. Ca reste la meilleure performance de l’Estonienne durant l’hiver puisqu’elle subit également quelques défaites au premier tour (à Doha, Indian Wells et Miami). Elle se reprend sur terre en atteignant tout d’abord les demi-finales à Stuttgart (bien aidée par l’abandon d’Angelique Kerber). A Madrid, elle domine Venus Williams et ne perd qu’au troisième tour lors d’un match très serré contre Petra Kvitova. Elle fait encore mieux à Rome où elle atteint les demi-finales au détriment de trois vainqueurs en Grand-Chelem, Svetlana Kuznetsova, Venus Williams et Caroline Wozniacki.

A Roland-Garros, Kontaveit crée l’une des grosses surprises de la première semaine en mettant fin aux espoirs de Petra Kvitova. Elle se fait par contre laminer en huitième par Sloane Stephens. Après deux défaites d’entrée sur gazon, elle franchit deux tours à Wimbledon mais s’incline face à Alison Van Uytvanck. Son été est plutôt moyen mais pas catastrophique non plus. L’Estonienne perd contre Petra Kvitova à Montréal (deuxième tour) et contre Kiki Bertens à Cincinnati (3e tour). A l’US Open, elle est surprise d’entrée par Katerina Siniakova. Cette défaillance est vite oubliée puisqu’elle se hisse en finale à Wuhan fin septembre en battant, entre autres, Sloane Stephens. Après un huitième à Pékin et un quart à Moscou, elle est battue en poules lors du Masters bis de Zhuhai.

Anett Kontaveit est, avec les lettones Sevastova et Ostapenko, et sans oublier Kaia Kanepi qui a fait son retour cette saison, le symbole d’un tennis féminin qui se porte bien dans les pays baltes. Avec son jeu complet et ses frappes en rythme, elle n’est certainement pas la moins douée des quatre même si son palmarès est encore inférieur à ceux de ses consœurs.

Camila Giorgi (ITA, 26 ans, 79e -> 26e) :

Arrivée sur le grand circuit à 20 ans, après pourtant une carrière très discrète chez les juniors, Camila Giorgi est restée relativement stable depuis même si elle avait déjà poussé une pointe jusqu’à la 30e place en 2015. Mais cette saison est vraiment celle de la maturité pour la joueuse de Pise.

Battue d’entrée à Shenzhen, Giorgi débute sa tournée australienne par un excellent résultat à Sydney. Obligée de passer par les qualifications, elle domine ensuite Sloane Stephens, Petra Kvitova et Agnieszka Radwanska avant de s’arrêter en demi contre Angelique Kerber. A l’Open d’Australie, elle est battue au deuxième tour par Ashleigh Barty. Le reste de son hiver fut plutôt moyen mais elle se reprend lors de la saison sur terre avec un huitième à Charleston, un quart à Lugano (en battant Alison Van Uytvanck) et une demi à Prague. Dans la capitale tchèque, l’Italienne bat la spécialiste de la surface Sam Stosur et ne s’incline dans le dernier carré que 7/5 au dernier set contre Mihaela Buzarnescu. A Roland-Garros, elle bat deux joueuses issues des qualifications avant de livrer un formidable combat face à Sloane Stephens contre laquelle elle ne courbe l’échine que 8/6 au dernier set. On le sait, l’Américaine poursuivra sa route jusqu’en finale.

La tournée sur gazon de Giorgi n’est pas au même niveau. Tant à Nottingham qu’à Birmingham, elle est battue par une joueuse classée hors du Top 100. C’est un peu mieux à Eastbourne où elle franchit le premier tour avant de perdre contre Caroline Woznaicki. Mais rien ne laissait penser qu’elle réaliserait ensuite son meilleur résultat en Grand-Chelem en se hissant en quart de finale à Wimbledon. Sur sa route, elle élimine quelques solides joueuses comme Anastasija Sevastova ou Ekaterina Makarova avant de ne perdre qu’en trois sets face à la reine des lieux Serena Williams. Durant l’été, l’Italienne passe un tour à Cincinnati, à New Haven (ces deux tournois après être sortie des qualifs) et l‘US Open. C’est sa fin de saison qui lui permet de revenir dans le Top 30. Elle bat Caroline Woznaicki à Tokyo et ne s’incline que face à Naomi Osaka en demi. Elle remporte enfin le deuxième titre de sa carrière à Linz, plus de trois ans après le premier.

Si Camila Giorgi est une joueuse appréciée partout dans le monde, c’est moins le cas dans son pays après une controverse avec sa fédération. En 2016, elle refuse une sélection en Fed Cup et est condamnée par les instances du tennis italien à une lourde amende et même à l’interdiction de recevoir une wild-card au tournoi de Rome. Grâce à son nouveau classement, elle ne devrait plus en avoir besoin en 2019.

Su-Wei Hsieh (TPE, 32 ans, 83e -> 28e) :

Pour Su-Wei Hsieh, la dernière joueuse de notre sélection, il s’agit d’un retour inattendu. Jeune joueuse très prometteuse, elle avait remporté les cinq premiers tournois ITF auxquels elle avait participé en 2001 alors qu’elle n’était âgée que de 15 ans. Elle avait également pris part à ses deux premiers tournois WTA, via les qualifications, plus tard dans l’année et ne s’était arrêtée qu’en demi (à Bali) et en quart (Pattaya).

Ces débuts tonitruants n’ont pourtant pas été suivis et ce n’est que 7 ans plus tard qu’elle fait son entrée dans le Top 100. Depuis, la Taïwanaise alterne les bonnes saisons (un passage à la 23e place début 2013) et les sorties du Top 100. Dès le début de 2018, elle s’offre une demi-finale à Auckland (en battant Ysaline Bonaventure) avant d’atteindre les huitièmes de finale de l’Open d’Australie. A Melbourne, elle s’offre les scalps de Garbiñe Muguruza et d’Agnieszka Radwanska et ne tombe que de justesse face à Angelique Kerber. Ce n’est que la deuxième fois que Hsieh atteint ce stade en Grand-Chelem, 10 ans après un premier huitième, déjà en Australie. Elle ne brille plus trop le reste de l’hiver et il faut attendre la saison sur terre pour la voir atteindre une nouvelle demi-finale (à Rabat) et un quart (Strasbourg). A Roland-Garros, elle est par contre surprise par une qualifiée.

Elle crée une énorme surprise à Wimbledon en dominant Simona Halep, la n°1 mondiale, par 7/5 au troisième set. Hsieh s’incline ensuite à nouveau en huitièmes de finale face à Dominika Cibulkova. Son été est plus faible puisqu’elle perd en qualifications à Cincinnati et à New Haven avant de passer un tour à l’US Open. Là aussi, c’est Cibulkova qui met un terme à son parcours mais, cette fois, en trois sets. La tournée asiatique de la Taïwanaise est bien meilleure et elle débute d’ailleurs par un titre à Hiroshima. Il s’agit de son troisième trophée WTA en simple, les deux premiers ayant été glanés en 2012. Elle ne s’arrête pas là puisqu’elle dispute encore les demi-finales à Seoul et à Tianjin. Lors des deux grosses épreuves de la tournée asiatique, à Wuhan et à Pékin, elle est par contre battue d’entrée.

Si la carrière de Su-Wei Hsieh a connu des hauts et des bas en simple, elle fut bien plus régulière en double. Vainqueur à Wimbledon 2013 et Roland-Garros 2014 avec Shuai Peng, elle atteint la première place mondiale cette année-là. Avec son jeu atypique, à deux mains des deux côtés avec beaucoup de slices, elle peut visiblement encore gêner pas mal de ses adversaires en simple également.

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