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Les meilleures progressions du Top 100

 

Comme l’an dernier, les progressions ont été limitées par le gel des classements. C’est pourquoi, j’ai ajouté pour chaque joueur et joueuse, leur classement “Race”, qui donne une meilleure idée de l’étendue de leurs progrès. Malgré ce gel, certains ont tout de même connu des progressions très intéressantes et parfois assez inattendues. Voici notre sélection des dix parcours les plus intéressants de la saison, parmi les joueurs et joueuses déjà membre du Top 100 il y a un an. 

Hommes :

Cameron Norrie (GBR, 26 ans, 71e -> 12e - 11e “Race”) :

“J’ai disparu un an et demi et je ne comprends pas quand je vois que certains sont exactement où ils étaient début 2020. Cameron, lui, a tout amélioré un petit peu. Il sert mieux, gratte mieux sa balle en coup droit. Bref, il bosse bien et ça se voit. ». Ce compliment, formulé par Roger Federer lui-même à la veille d’affronter Cameron Norrie au troisième tour de Wimbledon, a certainement dû toucher le Britannique. Le Suisse est un expert quand il s’agit d’analyser le jeu de ses adversaires et les progrès dans le jeu du Londonien ont été largement récompensés au classement. 

Avant cette année, Cameron Norrie ne comptait qu’une seule finale sur le circuit (Auckland 2019). Il en ajoute six autres et remporte ses deux premiers titres en 2021. Demi-finaliste à Delray Beach lors de la première semaine de l’année, il atteint le troisième tour de l’Open d’Australie où il subit la loi de Rafael Nadal. Il faut attendre la saison sur terre-battue pour le revoir briller. Après un quart de finale à Barcelone, il atteint sa première finale de la saison à Estoril où il ne s’incline qu’au tie-break final. le Britannique en atteint une autre à Lyon où il domine Dominic Thiem. C’est, à nouveau, Rafael Nadal qui l’écarte au troisième tour à Roland-Garros. Devant son public du Queen’s, il atteint sa troisième finale en deux mois après un succès contre Denis Shapovalov. Il atteint ensuite le troisième tour à Wimbledon également et Federer a besoin de quatre manches pour l’arrêter. 

Trois semaines plus tard, le Britannique soulève son premier trophée sur le grand circuit au tournoi de Los Cabos, assez dévalué en raison des J.O. qui se disputent la même semaine. La fin de son été est nettement moins bonne puisqu’il perd d’entrée à Toronto, à Cincinnati et à l’US Open. Mais il se reprend en automne en atteignant la finale du nouveau tournoi de San Diego (après des victoires sur Denis Shapovalov et Andrey Rublev) et surtout en décrochant un superbe titre lors de l’ATP 1000 d’Indian Wells même s’il n’y affronte pas de membre du Top 10. Classé 26e avant le tournoi Californien, Cameron Norrie termine la saison régulière à la 12e place après avoir également atteint le troisième tour à Paris. Il est finalement repêché pour disputer le Masters après les très nombreux forfaits. Il y dispute deux rencontres, perdues, mais l’expérience est certainement très positive pour lui. 

S’il joue aujourd’hui pour le Royaume-Uni, le gaucher possède de nombreuses racines. Né à Johannesburg d’un père écossais et d’une mère galloise, il déménage en Nouvelle-Zélande à 3 ans et y reste jusqu’à 16 ans avant de partir s'entraîner à Londres. Après une bonne carrière junior, durant laquelle il représentait la Nouvelle-Zélande, il décide de faire des études au Texas où il brille tant en classe que lors des championnats universitaires. Mi-2017, il décide de mettre ses études en suspens et se lance à 100% sur le circuit pro. Sa progression fulgurante en quatre ans lui donne totalement raison.

Nikoloz Basilashvili (GEO, 29 ans, 40e -> 22e - 16e “Race”) :

Notre deuxième joueur, Nikoloz Basilashvili était déjà présent dans ce Top des progressions en 2018 (cf article). Le Géorgien avait alors remporté deux ATP 500 et terminé la saison à la 21e place. Dans le courant de l’année suivante, il pointera même à la 16e position. S’il défend bien son titre à Hambourg l’année suivante, il va progressivement baisser de niveau et la crise sanitaire ne va pas l’aider à retrouver le rythme. Il faut attendre cette année pour le retrouver à son Top.

Hormis un quart de finale à Antalya en tout début de saison, le début d’année du Géorgien est pourtant catastrophique. A l’Open d’Australie, il est même sèchement battu au premier tour par Tommy Paul. Il faut attendre le mois de mars et Doha pour retrouver Nikoloz Basilashvili à son meilleur niveau. Il y domine Roger Federer et remporte son quatrième titre professionnel. Encore battu d’entrée à Dubaï et Miami, il se hisse en demi sur la terre-battue de Cagliari. A Munich, il remporte le deuxième titre de sa saison sans perdre le moindre set et en donnant même une petite leçon à Casper Ruud en demi. Lors des grandes épreuves de cette tournée européenne, il n’est pourtant pas à la fête puisqu’il est encore battu au premier tour à Monte-Carlo, Madrid et Rome et au deuxième à Roland-Garros.

Après une bonne demi-finale sur le gazon de Halle où il ne s’incline qu’en trois sets contre Andrey Rublev, il chute toujours au premier tour à Wimbledon. L’été du Géorgien est tout de même meilleur. Sans pour autant connaître de grand succès, il atteint les troisièmes tours aux Jeux Olympiques, à Toronto et à l’US Open. A Tokyo, ce n’est que le futur vainqueur Alexander Zverev qui met fin à son parcours en deux manches compliquées. Il dispute ensuite un quart à Metz mais c’est en octobre que Nikoloz Basilashvili réalise son meilleur parcours, à Indian Wells. Dans le désert californien, il se hisse pour la première fois de sa carrière en finale d’un ATP 1000. Sur sa route, il écarte Stefanos Tsitsipas et ne perd que contre Cameron Norrie.

Désormais de retour aux portes du Top 20, Nikoloz Basilashvili aurait même pu retrouver sa meilleure position sans le gel du classement puisqu’il termine 2021 au 16e rang de la “Race”. Ce sera peut-être pour le début de la saison prochaine vu le peu de points qu’il doit défendre avant le mois de mars. Par contre, s’il veut encore progresser et, pourquoi pas, atteindre le Top 10, il va falloir qu’il se montre plus régulier dans les grandes épreuves. Notamment en Grand-Chelem où il n’a atteint qu’un seul huitième jusqu’ici.

Lloyd Harris (RSA, 24 ans, 87e -> 31e - 23e “Race”) :

Le tennis sud-africain s’était retrouvé un champion, après de longues années de disette, en la personne de Kevin Anderson. Finaliste de l’US Open 2017 et Wimbledon 2018, le grand serveur s’est ensuite blessé et, à désormais 35 ans, ne reviendra peut-être jamais à son meilleur niveau. Mais Lloyd Harris prendra peut-être sa succession. En tout cas, ses résultats sont en progrès constants depuis trois ans et le voilà désormais tout près du Top 30. 

A l’Open d’Australie, il se hisse au troisième tour (une première pour lui en Grand-Chelem) sans affronter de joueur du Top 100. Encore obligé de passer par les qualifications lors des deux tournois du Golfe Persique, le Sud-Africain rejoint le tableau final chaque fois et poursuit même son parcours jusqu’en finale à Dubaï. Sur son parcours, il domine Dominic Thiem, Kei Nishikori et Denis Shapovalov. A Miami, Lloyd Harris est obligé d’abandonner au deuxième tour en raison de douleurs au poignet droit. Moins à l’aise sur terre-battue, il y réalise une tournée assez médiocre, hormis une belle victoire sur Grigor Dimitrov à Madrid. A Roland-Garros, il bat Lorenzo Sonego avant d’être sorti au deuxième tour par Cameron Norrie.

Sur gazon, il réalise son meilleur tournoi à Halle où il se hisse en quart de finale (il perd contre Nikoloz Basilashvili). A Wimbledon, c’est une défaite au deuxième tour qui l’attend mais face à Andrey Rublev. C’est à Washington que Lloyd Harris obtient le plus beau succès de sa carrière, face à Rafael Nadal. Il s’incline ensuite en quart de finale. Après un huitième de finale à Toronto, le Sud-Africain se révèle au grand public en se hissant en quart de finale de l’US Open. Sur son parcours, il domine notamment Denis Shapovalov en trois sets et ne cède finalement que contre Alexander Zverev. Il retourne aux Etats-Unis en automne et passe encore un tour à San Diego et à Indian Wells.

Le public belge a l’occasion de découvrir Lloyd Harris lors du tournoi d’Anvers. En simple, il bat Zizou Bergs lors du premier tour et se hisse en demi-finales. En double, il atteint le même stade en faisant équipe avec son coach (en alternance), qui n’est autre que Xavier Malisse. Depuis que le Courtraisien a rejoint son équipe, le Sud Africain a clairement franchi un cap. L’expérience de l’ancien demi-finaliste de Wimbledon semble lui être profitable et son caractère tranquille lui convient parfaitement. 

Alexander Bublik (KAZ, 24 ans, 50e -> 36e - 26e “Race”) :

Alexander Bublik a toujours été un joueur très prometteur. A 19 ans seulement, il fait son entrée dans le Top 200 et participe à son premier Grand-Chelem à l’Open d’Australie (où il bat Lucas Pouille, alors 16e mondial). Un an plus tard, il intègre le Top 100 mais n’y reste pas longtemps. Sa saison 2018 est très compliquée et ce n’est que l’année suivante qu’il fait son retour parmi l’élite (voir notre article sur les 10 meilleures entrées 2019). Depuis lors, la progression du Kazakhe est vraiment constante.

Dès le premier tournoi de la saison, à Antalya, Alexander Bublik se hisse en finale où il doit malheureusement abandonner. En quart, il avait pourtant dominé Matteo Berrettini, alors 10e. Après avoir passé un tour à l’Open d’Australie, il dispute déjà une deuxième finale à Singapour, puis signe un deuxième succès de prestige contre Alexander Zverev à Rotterdam. A Dubaï et à Miami, le Kazakhe doit céder contre le même adversaire Jannik Sinner. Mais en Floride, ce n’était pas avant les quarts de finale, une première pour lui en ATP 1000. Sa saison sur terre est assez faible, hormis un nouveau quart en ATP 1000 à Madrid. Il perd par contre au premier tour à Monte-Carlo, à Rome et à Roland-Garros où il a la malchance de tomber d’entrée face à Daniil Medvedev.

Sa tournée sur gazon est plus consistante avec un quart à Eastbourne et un premier troisième tour en Grand-Chelem à Wimbledon. Alexander Bublik reste d’ailleurs sur cette surface qu’il apprécie et atteint les demi-finales à Newport avant de tomber à nouveau sur Medvedev lors du premier tour des Jeux Olympiques. Décidément, le Russe et lui ne se quittent plus puisqu’ils se retrouvent également à Toronto où le n°2 mondial prend à nouveau le dessus. A l’US Open, le Kazakhe est surpris par le retour de Jack Sock qui le sort en cinq manches. Il dispute encore les demi-finales devant son public de Nur-Sultan mais le reste de sa saison n’est pas à la hauteur puisqu’il ne remporte plus que 2 matchs en quatre tournois.

Né Russe, Alexander Bublik a obtenu la nationalité Kazakhe en 2016 en raison des moyens financiers que ce pays mettait à sa disposition. Une bonne décision au vu de ses progrès depuis alors que la Fédération de son pays d’origine ne croyait pas en lui. Pourtant, le joueur possède un talent indéniable avec un style de jeu assez comparable à celui de Nick Kyrgios. Comme l’Australien, il possède un très bon service, use et abuse des “tricks shots” et se montre très fantasque, durant ses matchs autant qu’au micro des journalistes.

Frances Tiafoe (USA, 23 ans, 59e -> 38e - 27e “Race”) :

Il y a quelques années, lorsque la première génération de “Next Gen” est apparue sur le circuit, il y avait parmi eux pas mal d’Américains. Si aucun n’a, pour l’instant, suivi la trajectoire des Daniil Medvedev ou Alexander Zverev, plusieurs sont désormais bien installés dans le Top 100. Leur chef de file, à l’époque, était un certain Frances Tiafoe. N°2 mondial chez les juniors, il intègre déjà le Top 100 ATP juste après son 19e anniversaire et grimpe à la 30e place deux ans plus tard, après avoir atteint les quarts de finale de l’Open d’Australie.

Les deux saisons suivantes ont été plus compliquées pour l’Américain et 2021 s’annonçait comme une année charnière pour la suite de sa carrière. Après un quart de finale à Delray Beach lors de la toute première semaine, il enchaîne plusieurs défaites au deuxième tour, dont une face à Novak Djokovic en quatre sets à Melbourne. A Miami, il réalise un bon parcours jusqu’en huitième mais est stoppé net par Medvedev. Peu à l’aise sur terre-battue, Frances Tiafoe parvient tout de même à battre le jeune Carlos Alcaraz à Barcelone mais subit ensuite cinq défaites lors de ses six rencontres suivantes. Au premier tour de Roland-Garros, malgré le gain des deux premiers sets, il s’incline face à son compatriote Steve Johnson. 

Classé encore à la 74e place à ce moment-là, Frances Tiafoe entame vraiment son come-back lors d’un gros Challenger sur le gazon de Nottingham, qu’il remporte. Il enchaîne avec un quart de finale au Queen’s et un troisième tour à Wimbledon. Battu au deuxième tour des J.O., il atteint les huitièmes de finale à Toronto (victoire sur Denis Shapovalov) et surtout à l’US Open où il vient à bout d’Andrey Rublev. l’Américain gagne deux rencontres à Indian Wells avant de finir la saison en trombe en Europe. Lors de l’ATP 500 de Vienne, il sort des qualifications et vient à bout de Stefanos Tsitsipas et de Jannik Sinner avant de céder contre Alexander Zverev. Il termine sa saison sur une nouvelle demi-finale à Stockholm.

Fils d’un couple de Sierra Léonais ayant fui la guerre civile qui ravageait leur pays dans les années 90, Frances Tiafoe a pu s'entraîner avec son frère jumeau dans le club de tennis où son père travaillait comme concierge. Ce parcours à part est certainement à la base de la personnalité de l’Américain, toujours prêt à sourire à la vie. Un sourire qui avait parfois pu le quitter en 2020 mais qu’il a définitivement retrouvé cette saison. Et quand Frances est heureux, il peut être un redoutable joueur.



Femmes :

Jessica Pegula (USA, 27 ans, 62e -> 18e - 14e “Race”) :

Jessica Pegula est présente sur le circuit féminin depuis une dizaine d’années déjà. C’est en effet en 2012 qu’elle fait son entrée dans le Top 200 alors qu’elle n’est âgée que de 18 ans. Mais elle peine à franchir le pas vers le haut niveau. Il faut attendre l’US Open 2015 pour la voir disputer son premier tournoi du Grand-Chelem (elle y bat Alison Van Uytvanck). L’Américaine reste toutefois essentiellement active sur le circuit ITF de nombreuses années avant d’enfin faire son entrée dans le Top 100 en 2019. 

Depuis, tout se précipite pour elle et 2021 est clairement l’année de la révélation au plus haut niveau. Encore classée 61e au moment d’aborder l’Open d’Australie, l’Américaine s’y hisse en quart de finale après des victoires retentissantes face à Victoria Azarenka et Elina Svitolina. Elle ne s’incline qu’en trois manches face à la future finaliste, sa compatriote Jennifer Brady. Dans la foulée, elle atteint une très belle demi-finale à Doha où elle domine Karolina Pliskova. Elle prend à nouveau la mesure de la Tchèque à Dubaï, où elle s’arrête en quart, puis à Miami où elle n’est battue en huitième qu’au tie-break du dernier set par Maria Sakkari. Jessica Pegula poursuit sur sa lancée sur terre-battue avec un huitième à Madrid puis un nouveau quart à Rome. Cette fois, c’est Naomi Osaka qui fait les frais de sa grande forme. A Roland-Garros, elle remporte encore deux matchs et s’incline en trois sets contre Sofia Kenin, la finaliste sortante. 

Sa saison sur gazon est un rien moins bonne. Elle atteint tout de même les quarts à Berlin après une victoire sur… Pliskova, mais s’incline au deuxième tour à Wimbledon. Jessica Pegula se présente alors aux Jeux olympiques dans une position d’outsider mais a la malchance de tomber d’entrée contre Belinda Bencic, la future médaillée d’or. L’Américaine ne se décourage pas pour autant et atteint une nouvelle demi-finale prestigieuse à Montréal. Après un huitième de finale à Cincinnati, elle se hisse au troisième tour de l’US Open où Bencic met à nouveau un terme à son parcours. Elle termine sa saison avec un huitième à Chicago et, surtout, un nouveau quart de finale à Indian Wells où elle domine à nouveau Svitolina.

Alors qu’elle n’avait jamais battu de joueuse du Top 10 avant cette année, Jessica Pegula en a accroché sept à son tableau de chasse en 2021. Fille de Terrence et Kim Pegula, un couple de millionnaires spécialisés dans le management sportif, elle a pu se permettre de continuer à jouer autant d’années sans rentrées financières. Sa persévérance paye en tout cas désormais et elle n’a sans doute pas dit son dernier mot. 

Daria Kasatkina (RUS, 24 ans, 71e -> 26e - 21e “Race”) :

A 18 ans, Daria Kasatkina faisait déjà son entrée dans le Top 100, à peine plus d’un an après s’être imposée à Roland-Garros chez les juniors. Ces très bons débuts étaient confirmés par une accession au Top 10 trois ans plus tard, sous la houlette de Philippe Dehaes qu’elle avait engagé un an plus tôt. Elle décide alors d’arrêter cette collaboration fructueuse mais cette  décision ne s’avère pas vraiment heureuse et la Russe chute rapidement au classement. Il lui faut deux ans pour enfin retrouver un niveau digne de son talent.

La tournée australe 2021 de Daria Kasatkina est mitigée. Lors du premier Grand-Chelem de l’année, elle a la malchance de rencontrer Aryna Sabalenka dès le deuxième tour. Par contre, elle reste à Melbourne la semaine suivante et remporte le tournoi WTA 250  qui y est organisé. Après une défaite d’entrée à Dubaï, elle rentre dans son pays et remporte le WTA 500 de St Petersbourg, essentiellement face à des compatriotes. La Russe prend alors une pause et revient sur terre-battue mais ses résultats sont loin d’être satisfaisants. Elle perd notamment au deuxième tour à Madrid (à nouveau face à Sabalenka) et s’incline d’entrée à Rome contre Jessica Pegula. A Roland-Garros, elle s’offre tout de même le scalp de Belinda Bencic mais s’arrête au troisième tour.

Nettement plus à l’aise sur gazon, la Russe atteint une nouvelle finale en WTA 500 à Birmingham, mais doit s’avouer vaincue face à Ons Jabeur. Elle atteint encore un quart à Eastbourne mais perd 8/6 au dernier set au deuxième tour de Wimbledon, les deux fois contre Jelena Ostapenko. Non sélectionnée pour les Jeux olympiques, Daria Kasatkina domine Elise Mertens en demi à San Jose mais perd en finale contre Danielle Collins. Par la suite, elle hérite de quelques tirages difficiles et est donc battue par Ons Jabeur au deuxième tour à Montréal et au premier à Cincinnati par Barbora Krejcikova. Après un quart à Cleveland, elle conclut son été par un troisième tour à l’US Open, où elle s’incline face à Elina Svitolina. Son automne est plutôt moyen avec un troisième tour à Indian Wells et une élimination d’entrée à Moscou. 

Mais elle fait tout de même partie de l’équipe victorieuse de la Billie Jean King Cup. Elle apporte même un point en finale. Joueuse au talent évident, Daria Kasatkina a parfois été comparée à Roger Federer pour son arsenal de coup très complet. C’est sur le plan mental que la Russe est loin d’atteindre la force du champion suisse. Elle est capable de battre n’importe qui sur le circuit lorsqu’elle est dans de bonnes conditions, mais peine à trouver la sérénité pour s’installer durablement au top niveau.

Leylah Fernandez (CAN, 19 ans, 88e -> 24e - 22e “Race”) :

Il en va tout autrement pour la toute jeune Leylah Fernandez. La Canadienne était une des meilleures juniors mondiale en 2019 (victoire à Roland-Garros) et faisait déjà son entrée dans le Top 100 un an plus tard (voir notre article sur les 10 meilleures entrées 2020). Cette année, elle poursuit sa fulgurante ascension pour terminer la saison dans le Top 30 avec, surtout, un parcours exceptionnel à l’US Open où elle a crevé l’écran. Ceux qui l’ont vu alors ont peut-être assisté à l’éclosion d’une future très grande.

Leylah Fernandez entame sa saison par deux deuxièmes tours à Abu Dhabi et Melbourne. Lors du premier Grand-Chelem de la saison, elle subit la loi d’Elise Mertens dès son entrée en lice. Elle fait parler d’elle une première fois en mars, lors du tournoi WTA 250 de Monterrey. Elle y soulève le trophée, le premier de sa jeune carrière, sans perdre le moindre set. Lors des trois WTA 1000 de Miami, Madrid et Rome, elle est encore obligée de passer par les qualifications et se fait battre à chaque fois d’entrée. La Canadienne remporte tout de même un match à Roland-Garros mais perd ensuite face à Madison Keys. Sa saison sur gazon n’est guère plus réussie puisqu’elle perd au deuxième tour à Birmingham (au tie-break final contre Ons Jabeur) et se fait écraser par Jelena Ostapenko au premier tour de Wimbledon.

Sélectionnée pour les Jeux olympiques, elle y franchit un tour avant de céder contre Barbora Krejcikova. Devant son public de Montréal, la Canadienne subit une grosse désillusion en s’inclinant au premier tour contre la qualifiée britannique Harriet Dart, 172e mondiale. Elle sort ensuite des qualifications à Cincinnati mais rien ne pouvait laisser prévoir le parcours de Leylah Fernandez à l’US Open. Après deux premiers tours rondement menés, elle remonte un set et un break de retard face à la tenante du titre Naomi Osaka pour créer sa première sensation du tournoi. Ce ne sera pas la seule puisqu’elle domine ensuite une autre ancienne gagnante, Angelique Kerber, puis deux autres membres du Top 10, Elina Svitolina et Aryna Sabalenka. Éprouvée par quatre matchs très long, elle est dominée par Emma Raducanu, l’autre révélation du tournoi, en finale.

Comme la Britannique, Leylah Fernandez n’a pas encore vraiment confirmé ce parcours fantastique. Elle n’a plus disputé qu’un seul tournoi, à Indian Wells, et s’y est arrêtée en huitième. A 19 ans, cette gauchère aux origines équatoriennes par son papa et philippines par sa maman, va entamer la nouvelle saison avec un tout nouveau statut. Mais vu le peu de points qu’elle doit défendre durant la première partie de saison, on pourrait rapidement la voir se rapprocher du Top 10.

Tamara Zidansek (SLO, 24 ans fin décembre, 87e -> 30e - 30e “Race”) :

C’est peu de dire que les débuts de Tamara Zidansek chez les adultes ont été réussis. Lors de son premier tournoi ITF, un $10.000 disputé à Velenje, non loin de chez elle, elle sort des qualifications et s’impose. Elle n’avait alors que 16 ans. Il faut tout de même quatre ans à la Slovène pour rejoindre le Top 100, suite à un succès lors d’un WTA 125 à Bol, et trois de plus pour réussir une première saison au plus haut niveau.

Ses premiers résultats de 2021 ne sont pourtant pas brillants. Hormis un très bon tournoi à Abu Dhabi en janvier, où elle domine Jennifer Brady et Leylah Fernandez, le reste est assez faible. A l’Open d’Australie, Tamara Zidansek est battue en deux sets par Zarina Diyas. Il faut en fait attendre la terre-battue pour la voir briller. En avril, elle se rend à Bogota et atteint la finale (sans rencontrer de Top 100). Elle se qualifie ensuite pour les WTA 1000 de Madrid et de Rome et, dans la capitale espagnole, elle parvient à franchir un tour et même à inquiéter Ashleigh Barty au second. A Roland-Garros, la Slovène obtient son tout premier succès face à une Top 10 contre Bianca Andreescu, alors 7e mondiale. Une victoire dans la douleur puisqu’elle ne s’achève que 9/7 au dernier set au bout de 3h20 de jeu.

Et elle ne s’arrête pas là puisqu’elle poursuit son parcours jusqu’en demi-finale. En quart, elle prend la mesure de Paula Badosa également au terme d’un match marathon. Exténuée, elle est battue dans le dernier carré par Anastasia Pavlyuchenkova. Tamara Zidansek ne revient sur le circuit qu’à Wimbledon où elle est battue d’entrée par Karolina Pliskova. Après un quart de finale à Hambourg, la Slovène remporte son premier titre WTA 250 à Lausanne, toujours sans rencontrer de joueuse du Top 100. Elle termine l’été avec des défaites au premier tour à Cincinnati et Chicago et au deuxième à l’US Open, face à Aryna Sabalenka. Devant son public de Portoroz, elle se hisse en quart mais y est dominée par sa jeune compatriote Kaja Juvan. 

Ses dernières sorties ne sont pas plus convaincantes. Elle s’incline au deuxième tour à Chicago et au troisième à Indian Wells avant de sortir d’entrée lors de son dernier tournoi à Tenerife. Joueuse offensive qui n’hésite pas à venir au filet, Tamara Zidansek préfère jouer sur terre-battue et ses résultats en 2021 le prouvent. Mais la Slovène progresse aussi sur les autres surfaces. A l’Open d’Australie, elle pourrait être tête de série pour la première fois en Grand-Chelem. On verra si elle est capable de défendre son nouveau statut.

Camila Giorgi (ITA, 30 ans fin décembre, 75e -> 34e - 32e “Race”) :

La dernière joueuse de notre sélection est aussi la plus âgée. Camila Giorgi a déjà fait partie de nos rétrospectives pour sa progression en 2014 et également en 2018 (voir notre article 2014 et notre article 2018) mais, à chaque fois, elle a replongé au classement. La petite Italienne a peut-être mis fin à ce yoyo en 2021. En tout cas, elle a signé, au cœur de l’été, la plus belle victoire de sa carrière.

Sa saison n’avait pourtant pas bien démarré. Lors de son premier tournoi, à Melbourne, elle doit abandonner au deuxième tour contre Sofia Kenin. Ca ne l’empêche pas de se présenter à l’Open d’Australie et d’y franchir également un tour. Après un quart de finale à Lyon, Camila Giorgi connaît une phase difficile avec des éliminations d’entrée à Miami et à Rome. Entre les deux, un test positif au Covid l'empêche de se produire. Plus tard, l’Italienne est éliminée au deuxième tour de Roland-Garros. Plus à l’aise sur gazon que sur terre, elle se hisse en demi-finale à Eastbourne où elle prend la mesure de Karolina Pliskova et d’Aryna Sabalenka. Elle doit malheureusement à nouveau jeter l’éponge en raison d’une blessure à la cuisse. 

Elle arrive donc à Wimbledon avec cette douleur et y est logiquement battue au deuxième tour. Remise de cette blessure, elle réalise un très bon tournoi olympique en atteignant les quarts de finale après un nouveau succès sur Pliskova. Son exploit, Camila Giorgi le signe à Montréal où elle s’impose en dominant quelques excellentes joueuses comme Elise Mertens, Petra Kvitova, Cori Gauff, Jessica Pegula et encore Pliskova en finale. Il s’agit du troisième titre de sa carrière mais de loin le plus prestigieux. L’Italienne n’enchaîne pas et perd d’entrée lors de ses quatre tournois suivants, à Cincinnati, à l’US Open (contre Simona Halep), à Chicago et à Indian Wells.

Elle termine tout de même sa saison sur une bonne note avec une demi-finale à Tenerife. Avec son petit gabarit proche d’une Justine Hénin à l’époque, Camila Giorgi n’a peut-être pas les qualités physiques pour s’installer dans le Top 10. Mais l’Italienne au fort tempérament, qui parle un très bon Français après avoir suivi ses études secondaires à Paris, a retrouvé un classement plus en adéquation avec son talent.