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Les dix plus grosses chutes du top 100

Si on ne peut pas encore parler de révolution dans le Top 10 tant que Federer, Nadal et Djokovic seront toujours aux commandes, on a pu observer cette saison, en plus de la progression de la nouvelle génération, un net recul de plusieurs joueurs présents au Top depuis pas mal d’années. Chez les filles, ce sont les révélations de 2017 qui n’ont pas vraiment réussi à confirmer.

Hommes :

Grigor Dimitrov (BUL, 27 ans, 3e -> 19e) :

Longtemps relégué à un rôle de « Baby Federer », Grigor Dimitrov avait fait une première incursion dans le Top 10 en 2014 après une demi-finale à Wimbledon. Il n’avait toutefois pas réussi à s’y maintenir et avait chu jusqu’à la 40e place mondiale deux ans plus tard. La saison 2017 fut enfin celle de l’éclosion de ce super talent qui atteignait les demi-finales à Melbourne, remportait son premier Masters 1000 (à Cincinnati) et surtout, s’imposait lors de la Masters Cup en battant notre David Goffin national. Troisième mondial en fin de saison, il ne parviendra une nouvelle fois pas à confirmer en 2018.

Tout avait pourtant pas mal commencé pour le Bulgare qui s’était hissé en demi-finale à Brisbane, seulement battu en trois sets par Nick Kyrgios. A Melbourne, pour le premier Grand-Chelem de la saison, il prenait sa revanche sur l’Australien en huitième de finale avant de se faire surprendre par Kyle Edmund en quart. Il atteint ensuite la finale à Rotterdam mais est largement dominé par Roger Federer. Il subit alors trois grosses contre-performances en ne remportant qu’un seul match en trois épreuves, à Dubaï, Indian Wells et Miami. Dimitrov retrouve un peu de son niveau sur terre-battue et se hisse en demi-finale à Monte-Carlo mais il est largement dominé par Rafael Nadal. Après un quart de finale à Barcelone, il est de nouveau battu dès son entrée en lice à Madrid (par Milos Raonic) et à Rome (par Kei Nishikori).

Déjà passé par le chas de l’aiguille lors de son deuxième tour à Roland-Garros (victoire 10-8 au cinquième contre Jared Donaldson), il s’incline en trois sets au tour suivant contre Fernando Verdasco. Sa mauvaise passe se poursuit sur gazon, une surface où le Bulgare est d’habitude très performant. Il perd ainsi au deuxième tour au Queen’s et au premier à Wimbledon (face à Stan Wawrinka). Il retrouve le Suisse au premier tour de l’US Open et il s’incline encore plus sèchement. Entre les deux, il avait tout de même disputé les quarts de finale à Toronto et les huitièmes à Cincinnati (battu en trois sets par Novak Djokovic). Sa fin de saison n’est pas plus brillante puisqu’il s’incline au deuxième tour à Pékin, au premier à Vienne et en huitième à Paris.

Cette deuxième partie de saison catastrophique lui coute sa place au Masters. Plus globalement, Grigor Dimitrov fait partie d’une série de joueurs du Top 20 qui n’ont pas réussi, souvent en raison de pépins physiques, à se maintenir cette année. On peut également citer David Goffin (qui aurait pu faire partie de cette rubrique mais dont je détaillerai la saison dans notre article sur le Top 10 belge masculin), Stan Wawrinka, Pablo Carreno Busta ou Sam Querrey.

Jack Sock (USA, 26 ans, 8e -> 106e) :

Il y a aussi le cas de Jack Sock. Entré dans le Top 100 à vingt ans en 2013, l’Américain n’a cessé de progresser lentement mais sûrement vers le Top 30 qu’il atteignait deux ans plus tard. Mais c’est vraiment en 2017 qu’il a explosé au plus haut niveau en remportant trois titres dont le Masters 1000 de Paris et en se qualifiant pour la Masters Cup où il ne s’incline qu’en demi-finale.

Personne n’imaginait alors qu’il allait à ce point s’effondrer en 2018. Dès la tournée australe, Sock perd ses deux matchs à Auckland (contre Peter Gojowczyk) et à Melbourne (face à Yuichi Sugita). Ce n’est guère mieux à Delray Beach où, en tant que tenant du titre, il s’incline au deuxième tour. A Indian Wells et Miami, il atteint chaque fois le troisième tour mais s’incline en trois sets, face à Feliciano Lopez et Borna Coric. Sa tournée sur terre-battue est très faible aussi puisqu’il ne remporte qu’un seul match, à Rome face à David Ferrer. Il est par contre éliminé d’entrée à Madrid, à Lyon et à Roland-Garros. Il fait pire encore sur gazon où il perd ses trois rencontres, parfois face à des joueurs pourtant très modestes comme Daniel Brands à Eastbourne ou Matteo Berrettini à Wimbledon (alors qu’il menait deux sets à zéro).

L’Américain s’incline encore d’entrée à Toronto (Daniil Medvedev) et Cincinnati (Hyeon Chung) mais franchit le premier tour à l’US Open avant de céder en quatre sets contre Nikoloz Basilashvili, l’une des révélations de cette deuxième partie de saison. En Asie, il perd également au premier tour à Pékin et Shanghai mais il se reprend un tout petit peu en fin d’année pour atteindre son premier quart de finale de la saison à Stockholm et, surtout, au Masters 1000 de Paris. Dans ce dernier tournoi, il défend vaillamment son trophée et ne perd qu’en trois sets serrés contre Dominic Thiem. Comment expliquer cette défaillance ? Il ne semble pas qu’elle provienne d’un problème physique. Mentalement par contre, Jack Sock semble fatigué. Joueur très correct et fair-play, il a été accusé de laisser tomber des matchs cette saison et a même écopé d’une amende pour geste de mauvaise humeur à Wimbledon, des attitudes qui ne lui ressemble pas.

Il semble aujourd’hui trouver beaucoup plus de plaisir à évoluer en double. Déjà vainqueur à Wimbledon en 2014, l’Américain avait un peu laissé tomber cette discipline l’an dernier. Il y est revenu avec beaucoup de succès en 2018 puisqu’il a remporté six titres, dont Wimbledon, l’US Open et la Masters Cup. Il faut espérer qu’il retrouve la même motivation en simple car ce joueur manquerait au circuit s’il décidait de se concentrer sur le double.

Jo-Wilfried Tsonga (FRA, 33 ans, 15e -> 257e) :

Un an après avoir enfin remporté la Coupe Davis, la génération dorée du tennis français se trouve au fond du trou. Plus un seul joueur tricolore ne fait partie du Top 20 ce qui n’était plus arrivé depuis 2006. Si le déclin de chaque joueurs est dû à des raisons différentes (blessures multiples, usure mentale, année « sans »), c’est le cas de Jo-Wilfried Tsonga qui est le plus intéressant.

Car c’est bien le joueur du Mans qui est le leader de ce groupe. C’est lui qui a atteint le meilleur classement (5e). Il est aussi le seul à avoir disputé une finale en Grand-Chelem (Open d’Australie 2008) et à avoir remporté des Masters 1000 (Paris 2008 et Toronto 2014). Et bien sûr, c’est lui qui fut le pilier de cette équipe de Coupe Davis pendant 10 ans. Encore classé 15e en janvier, il débute à l’Open d’Australie par un troisième tour avec une victoire au forceps contre Denis Shapovalov, 7/5 au dernier set. Il s’incline ensuite contre Nick Kyrgios qui perd le deuxième set mais remporte les trois autres au tie-break. Par la suite, Tsonga joue encore à Montpellier mais doit jeter l’éponge au stade des demi-finales, alors qu’il affronte son compatriote Lucas Pouille.

Et c’est là que commence la galère du Français. Car il souffre du genou gauche depuis un bout de temps déjà et décide de se faire opérer. Il déclare tout d’abord forfait pour les Masters 1000 d’Indian Wells et de Miami et compte revenir sur terre-battue. Mais sa rééducation ne se passe pas comme il le voudrait et il repousse de nombreuses fois son retour. Pour Roland-Garros d’abord, puis Wimbledon, puis l’US Open. Ce n’est finalement pas avant l’automne qu’il revient, à l’Open de Moselle à Metz. Il s’y incline en trois sets face à Peter Gojowczyk. Son retour est difficile et il ne remporte plus qu’un seul match, au premier tour d’Anvers.

Engagé dans un contre-la-montre pour revenir à son meilleur niveau pour la finale de la Coupe Davis, Jo-Wilfried Tsonga est assez logiquement dominé par Marin Cilic le premier jour et ne peut donc éviter la débâcle française. A bien y regarder, le déclin français était déjà bien visible il y a un an, malgré ce titre en Coupe Davis (acquis, il faut le rappeler, sans affronter de ténor du circuit). Cette génération peut-elle relever la tête en 2019 ? Possible, mais il est plus probable que l’avenir du tennis français passe par les jeunes pousses, et notamment Ugo Humbert que je vous présentais dans l’article précédent.

Andy Murray (GBR, 31 ans, 16e -> 258e) :

Bien sûr, la chute la plus spectaculaire de ces deux dernières années est celle d’Andy Murray. Il y a deux ans, le Britannique trônait sur le circuit. Cette saison 2016 où il s’est imposé à Wimbledon, aux Jeux Olympiques, lors de la Masters Cup et dans trois autres Masters 1000 est de loin la plus réussie de sa carrière. Et elle l’avait enfin porté à la première place mondiale, devant Novak Djokovic.

Mais plus on tombe de haut, plus on se fait mal. Car dès 2017, il éprouve de grandes difficultés à maintenir son niveau de jeu. A l’instar de Djokovic, qui connait au même moment une période difficile lui aussi, Murray peine à enchainer les victoires. Blessé au coude, puis à la hanche, il alterne les bons résultats (victoire à Dubaï, demi-finale à Roland-Garros) et des résultats plus compliqués. Il se maintient en tête du classement jusqu’à l’été mais doit ensuite renoncer à disputer la tournée américaine, puis la tournée asiatique. Mi-octobre, in annonce qu’il a besoin de plus de temps pour soigner sa hanche et qu’on ne le reverra pas avant 2018. Trois mois après avoir perdu sa première place, il n’est déjà plus que seizième.

Annoncé à Brisbane puis à Melbourne pour son retour, l’Ecossais finit par déclarer forfait et se voit contraindre à une opération. Ce n’est finalement que pour la saison sur gazon, 11 mois après sa dernière apparition sur les courts, qu’il peut revenir à la compétition. Lorsqu’il dispute son premier match de la saison, au Queen’s, il n’est plus que 156e mondial. Il s’incline face à Nick Kyrgios, puis contre Kyle Edmund au deuxième tour à Eastbourne. Fatigué par ce retour à la compétition, il s’abstient de se présenter à Wimbledon. Il revient à Washington, où il se hisse tout de même en quart de finale avant de devoir déclarer forfait. Il s’incline ensuite au premier tour à Cincinnati et au deuxième à l’US Open. En septembre, il dispute encore le tournoi de Shenzhen où il se hisse en quart. Il y signe son meilleur résultat de cette courte saison en battant David Goffin (11e) au deuxième tour.

Il annonce alors qu’il ne disputera pas le reste de la saison car il préfère se ménager une longue période de préparation pour 2019. Désormais sorti du Top 100 pour la première fois depuis 2005, Andy Murray doit quasiment redémarrer de zéro. A 31 ans passés, c’est un gros défi qui l’attend, plus gros encore que ne le fut le retour au sommet de Novak Djokovic cette année.

Mikhail Youzhny (RUS, 36 ans, 84e -> Ncl) :

Si les quatre joueurs précités vont tenter, en 2019, d’enrailler leur chute et de revenir au sommet, ce n’est pas le cas d’autres joueurs qui ont décidé en 2018 de ranger définitivement leurs raquettes au placard. Certains parce qu’ils étaient embarquées depuis trop longtemps dans une spirale de blessure qu’ils ne parvenaient plus à freiner. D’autres se sont simplement rendus compte que physiquement ou mentalement (ou parfois les deux), ils ne parvenaient plus à rivaliser avec les jeunes loups qui ont envahi le Top 100.

C’est le cas notamment de Mikhail Youzhny. Le Russe est une valeur sûre du circuit depuis près de 20 ans. Il a remporté 10 titres sur le circuit, dont deux en ATP 500 (Rotterdam en 2007 et Valence en 2013). Il a aussi atteint deux demi-finales en Grand-Chelem, toutes les deux à l’US Open (2006 et 2010), ainsi que quatre autres quarts de finale. Son meilleur classement, la 8e place, il l’atteint fin janvier 2008 après avoir disputé les quarts de finale de l’Open d’Australie. Il est également un des grands acteurs de la Coupe Davis qu’il disputera durant 13 années. Pour la Russie (du temps de l’ex-URSS), seul Alex Metreveli à fait mieux.

Son match le plus mémorable, c’est dans cette compétition qu’il le disputa. Encore tout jeune joueur, Youzhny remplaça au pied levé un Yevgeni Kafelnikov vieillissant lors du match décisif de la finale 2002 contre la France. Mené deux manches à zéro par un Paul-Henri Mathieu survolté, il s’accrocha pour retourner la situation et remporter ce qui restera son plus grand titre. Joueur fantasque, il pouvait même parfois être un peu fou sur le terrain (on se souvient des images de sa raquette fracassée sur sa tête, à moins que ce ne soit le contraire). Une attitude qui contrastait avec sa personnalité pausée et sa grande culture. Le Russe est d’ailleurs le plus diplômé des joueurs professionnels puisqu’il a décroché, en parallèle avec sa carrière, un doctorat en philosophie à l’Université de Moscou.

Inutile évidemment de détailler sa dernière saison où il n’est parvenu qu’une seule fois (à Miami) à remporter deux matchs d’affilée en tableau final du circuit principal. Comme il est inutile d’évoquer les saisons des autres joueurs qui ont décidé de raccrocher à la fin de cette saison. On en reverra en effet plus non plus Florian Mayer (35 ans, 18e en 2011), Gilles Muller (35 ans, 21e mondial en 2017) ou Julien Benneteau (36 ans, 25e en 2014). Quant à Jurgen Melzer (37 ans et 8e en 2011), il ne disputera plus désormais que des tournois en double.

Femmes :

Garbiñe Muguruza (ESP, 25 ans, 2e -> 18e) :

La carrière de Garbiñe Muguruza connait vraiment des hauts et des bas. L’Espagnole d’origine vénézuélienne avait atteint le Top 3 mondial durant la saison 2015 alors qu’elle n’était âgée que de 21 ans. Elle a ensuite confirmé ce statut d’espoir en s’imposant à Roland-Garros l’année suivante, puis à Wimbledon en 2017. Elle avait même atteint la première place mondiale cette année-là, au lendemain de l’US Open. Mais entre ces hauts faits d’armes, elle a chaque fois sombré dans une spirale de défaites. Elle n’était d’ailleurs plus que 15e lors de son titre à Londres.

Après avoir vécu sa meilleure saison, Muguruza démarre 2018 dans la douleur. Elle abandonne au tournoi de Brisbane en raison de crampes puis jette également l’éponge avant de disputer son quart de finale à Sydney. Cette mauvaise préparation se ressent à Melbourne où elle s’incline dès le deuxième tour face à Su-Wei Hsieh. Sa tournée dans le Golfe Persique se passe mieux puisqu’elle atteint la finale à Doha et les demi-finales à Dubaï. Au Qatar, elle bénéficie néanmoins du forfait de Simona Halep contre laquelle elle aurait dû jouer en demi. Surprise d’entrée et par une qualifiée à Indian Wells, elle se hisse tout de même en huitième à Miami mais s’incline en deux sets contre Sloane Stephens. Elle reste un petit peu plus longtemps sur dur pour disputer le modeste tournoi de Monterrey, au Mexique. Un bon choix puisqu’elle le remporte même si son adversaire la mieux classée, Timea Babos, n’est que 44e mondiale.

La tournée sur terre de l’Espagnole est assez décevante. Elle atteint bien les huitièmes à Madrid mais perd d’entrée à Stuttgart (encore sur abandon) et à Rome. Elle sauve toutefois sa saison avec une très bonne demi-finale à Roland-Garros. En quart, elle réalise un excellent match pour étouffer Maria Sharapova. Elle est par contre assez largement dominée ensuite par Simona Halep. Cette performance ne la remet pas sur des rails et sa saison sur gazon est extrêmement décevante. Elle s’incline au deuxième tour tant à Birmingham qu’à Wimbledon. C’est face à notre compatriote Alison Van Uytvanck qu’elle perd son titre à la surprise générale à Londres. Son été est d’ailleurs tout aussi faible puisqu’elle perd d’entrée à Cincinnati et au deuxième tour de l’US Open. A New York, elle sombre même face à Karolina Muchova, une qualifiée classée à la 202e place mondiale.

Sa tournée asiatique est un peu meilleure. Garbiñe Muguruza atteint en effet les huitièmes de finale à Wuhan et les demis à Hong-Kong et au Masters bis de Zhuhai. Malgré ce petit sursaut, elle chute au classement et ne termine que 18e. C’est une blessure au bras qui est la cause de ses échecs prématurés, surtout durant l’été où elle a renoncé à disputer les tournois de San Jose et Montréal. Ses pépins physiques semblent aujourd’hui oubliés et elle débutera la saison très tôt afin de remonter rapidement au sommet.

Jelena Ostapenko (LET, 21 ans, 7e -> 22e) :

Une autre gagnante de Grand-Chelem en 2017 a décroché cette saison et ce n’est qu’une demi-surprise. Vainqueur de son premier titre majeur à Roland-Garros l’an dernier, Jelena Ostapenko avait réussi à plutôt bien gérer la suite puisqu’elle a encore atteint les quarts de finale à Wimbledon et les demis à Wuhan et Pékin. Mais elle a fini par ressentir le contrecoup de ce changement de statut comme de nombreuses joueuses avant elle. La différence était d’ailleurs palpable dès le début de la saison.

Battue d’entrée lors de ses deux premiers tournois, à Shenzhen et à Sydney, La Lettone a franchi deux tours à l’Open d’Australie avant de s’incliner en trois sets face à Anett Kontaveit. La suite n’est pas plus heureuse puisque, après un quart de finale correct à St Petersbourg, elle perd d’entrée à Doha et Dubaï et au troisième tour à Indian Wells. Après ce très mauvais départ, c’est une surprise de la voir se hisser en finale à Miami. Sur sa route, elle domine tout de même Petra Kvitova et Elina Svitolina, deux joueuses très en forme, avant de mettre fin au parcours de rêve de Danielle Collins. En finale, elle s’incline face à Sloane Stephens, elle aussi auteure d’un début d’année assez faible. Sur terre-battue, Ostapenko atteint ensuite deux bons quarts de finale à Stuttgart (seulement battue en trois manches par Karolina Pliskova) et à Rome (défaite 7/5 au dernier set contre Sharapova). Entre les deux, elle s’incline d’entrée à Madrid.

Vient le moment de défendre son titre à Roland-Garros. Et c’est une catastrophe qui s’abat sur les épaules de la Lettone puisqu’elle s’incline d’entrée face à l’Ukrainienne Kozlova, 67e mondiale. Reléguée à la douzième place après cet échec (elle était 5e en arrivant à Paris), elle se reprend rapidement en atteignant les quarts à Eastbourne et, surtout, les demis à Wimbledon. Elle bénéficie il est vrai d’un tableau assez dégagé et ne rencontre aucune Top 30 avant de perdre contre Angelique Kerber. Elle retombe dans ses travers durant l’été et s‘incline d’entrée à Montréal et Cincinnati avant de perdre au troisième tour de l’US Open. Son automne n’est guère plus productif puisqu’elle ne remporte que deux matchs en quatre épreuves et conclut sa saison par une défaite face à la Slovaque Kucova, classée au 317e rang.

Depuis le début du siècle, de nombreuses joueuses ont connu des moments difficiles après leur premier titre du Grand-Chelem. Certaines s’en sont remis pour remporter d’autres grands titres comme Svetlana Kuznetsova ou plus récemment Angelique Kerber et Garbiñe Muguruza. D’autres n’ont plus jamais soulevé de trophées majeurs comme Ana Ivanovic ou Anastasia Myskina. Reste à savoir dans quel clan se classera Jelena Ostapenko. Vu son jeune âge, elle a en tout cas largement le temps de rebondir.

Venus Williams (USA, 38 ans, 5e -> 38e) :

Ce qui est nettement moins le cas de Venus Williams. L’ancienne n°1 mondiale est en effet la joueuse la plus âgée du Top 100 (et presque de l’ensemble du classement WTA !) A 38 ans, elle ne semble pourtant pas décidée à ranger ses raquettes. Il faut dire que, après avoir connu quelques saisons difficiles en raison d’une maladie en début de décennie, elle est revenue à un excellent niveau depuis 2014 et a même culminé à la 5e place fin 2017 après avoir atteint deux nouvelles finales en Grand-Chelem.

Cette saison a pourtant débuté en mode mineur pour l’Américaine qui a eu la malchance de tomber d’entrée sur Angelique Kerber, en plein renouveau, à Sydney. A l’Open d’Australie, elle héritait également d’un tirage difficile avec la Suissesse Belina Bencic, ancienne Top 10 qui revenait de blessure. Là aussi, la défaite était prévisible. Mais, après un détour en Fed Cup pour la première fois depuis 2016, elle réussit deux très bonnes performances lors des tournois de fin d’hiver et se hisse en demi-finale à Indian Wells et en quart à Miami. Dans le désert californien, elle réussit même à prendre le dessus sur sa sœur Serena qu’elle n’avait pas battue depuis 2014. Il s’agissait d’ailleurs seulement de sa deuxième victoire sur sa cadette durant cette décennie. En Floride, elle chutait néanmoins face à la révélation du tournoi Danielle Collins.

Venus Williams n’a jamais été à l’aise sur terre-battue. Hormis sa finale de 2002, elle n’a pas dépassé les quarts de finale à Roland-Garros en 20 participations. Et elle n’y a remporté depuis 2005 que trois tournois mineurs. Ses défaites face à Anett Kontaveit au premier tour de Madrid et au troisième tour de Rome ne sont donc pas une surprise. Celle face à Qiang Wang subie d’entrée à Paris était toutefois plus surprenante. Nettement plus à l’aise sur gazon, la quintuple vainqueur de Wimbledon se hisse au troisième tour de son tournoi fétiche mais s’y fait surprendre (8/6 au dernier set) par Kiki Bertens. Durant l’été, elle atteint encore les quarts à San Jose, les huitièmes à Montréal et le troisième tour à l’US Open où Serena parvient à prendre sa revanche.

Cette défaite newyorkaise face à sa sœur lui ôte toute chance d’une qualification pour les Masters. Venus décide donc de mettre un terme à sa saison… mais pas encore à sa carrière. Pour se relancer en 2019, elle décide de se séparer de son entraineur David Witt avec lequel elle travaillait depuis 2007 ! Sa participation à la Fed Cup prouve aussi qu’elle se verrait bien porter haut les couleurs américaines au moins jusqu’aux J.O. de 2020.

Coco Vandeweghe (USA, 26 ans, 10e -> 101e) :

Garbiñe Muguruza, Jelena Ostapenko et Venus Williams ne sont pas les seules joueuses du Top 10 féminin fin 2017 à avoir lourdement chuté au classement. C’est aussi le cas de Caroline Garcia (passée de la 8e à la 19e place), de Johanna Konta (9e il y a un an, elle est aujourd’hui 37e) et de Coco Vandeweghe. C’est cette dernière qui a connu la saison la plus difficile et elle est donc la quatrième de notre sélection des plus grosses chutes.

L’Américaine avait pourtant réussi une fameuse progression en 2017. Bonne joueuse du Top 30 jusque-là, elle n’avait atteint qu’un quart de finale en Grand-Chelem (à Wimbledon en 2015) et remporté que deux titres secondaires. Son accession aux demi-finales de l’Open d’Australie et de l’US Open, sans oublier son extraordinaire saison en Fed Cup, avaient fait d’elle une des meilleures joueuses du circuit. Mais elle est rapidement retombée au classement cette saison. Malade en début d’année, elle perd d’entrée à Melbourne et quitte déjà le Top 10. Elle prend alors un peu de repos et revient pour Indian Wells où elle passe un tour avant d’être battue par Maria Sakkari. A Miami, elle est surprise d’entrée par Danielle Collins. Elle trouve enfin la bonne carburation lors du tournoi de Stuttgart, sur terre-battue, où elle bat trois Top 10, dont Simona Halep, pour se hisser en finale.

Cette troisième finale dans un « Premier » ne connait pas de suite puisqu’elle perd d’entrée à Madrid et à Rome. A Roland-Garros, Vandeweghe franchit le premier tour mais perd ensuite en trois sets contre Lesia Tsurenko. Toujours performante à s’Hertogenbosch (elle a gagné deux fois le tournois), elle atteint encore les demi-finales et ne s’incline qu’au tie-break du dernier set. Elle perd tout de même d’entrée à Birmingham et surtout à Wimbledon où elle ne cède que 8/6 au dernier set contre Katerina Siniakova. Elle ne remporte ensuite plus le moindre match de la saison et subit donc des défaites au premier tour à Cincinnati, à New Haven, à l’US Open (contre Kirsten Flipkens), à Tokyo, à Wuhan et à Pekin.

Durant cette deuxième moitié de saison, Coco Vandeweghe souffre d’une forte douleur à la cheville. C’est lors de cette grosse bagarre au premier tour de Wimbledon qu’elle s’occasionne cette blessure. Si son année a été catastrophique en simple, elle s’est bien mieux passée en double puisque, avec Ashleigh Barty, elle a remporté le tournoi de Miami et, surtout, son premier titre du Grand-Chelem à l’US Open. A seulement 26 ans, elle peut toutefois encore espérer revenir à son meilleur niveau en simple.

Agnieszka Radwanska (POL, 29 ans, 28e -> Ncl) :

Comme chez les hommes, un certain nombre de joueuses, et non des moindres, ont décidé de mettre un terme à leur carrière en 2018. La plus connue est probablement Agnieszka Radwanska. L’ancienne n°2 mondiale a annoncé sa retraite le 14 novembre après avoir terminé la saison régulière à la 74e place.

Ancienne n°1 mondiale chez les juniors après des victoires à Wimbledon et Roland-Garros, la Polonaise était promise à un grand avenir, sans doute pas totalement confirmé par la suite. Elle fait tout de même son entrée dans le Top 100 à 17 ans et grimpe rapidement les échelons pour faire partie des dix meilleures à peine deux ans plus tard. Elle remporte, en tout, 20 titres dont le plus prestigieux reste le Masters qu’elle décroche en 2015. Elle s’impose également deux fois au « Premier Mandatory » de Pékin (2011 et 2016) et une fois à celui de Miami (2012). Elle ne parvient par contre pas à remporter de Grand-Chelem et c’est ce qui manquera à jamais à son palmarès. Elle a pourtant atteint une finale à Wimbledon en 2012 où elle poussa Serena Williams aux trois sets. Elle a également atteint quatre autres demis et sept quart de finale mais pas un seul à l’US Open. Déjà en retrait en 2017, Radwanska n’a jamais pu jouer à son meilleur niveau cette année.

Quart de finaliste à Auckland et Sydney, elle s’incline dès le troisième tour de l’Open d’Australie face à Su-Wei Hsieh. Elle est ensuite battue au deuxième tour à Doha, puis dès son entrée à Dubaï et Indian Wells. Radwanska dispute toutefois, à Miami, l’un de ses meilleurs tournois de l’année. Elle parvient à y battre la n°1 mondiale Simona Halep avant de chuter en huitième contre Victoria Azarenka. Blessée au dos, elle rate ensuite la saison sur terre-battue mais revient à Eastbourne où elle atteint les demi-finales en battant Petra Kvitova et Jelena Ostapenko. Mais elle ne confirme pas à Wimbledon où elle s’incline au deuxième tour face à Lucie Safarova. Elle continue à souffrir de plusieurs pépins physiques durant l’été et ne gagne pas un seul match à Cincinnati, à New Haven et à l’US Open. Le dernier tournoi de sa carrière, la Polonaise le disputé à Seoul où elle s’incline au deuxième tour.

Ce sont justement ses problèmes de santé et la charge physique qu’impose le circuit sur un corps déjà bien usé qui poussent Agnieszka Radwanska à prendre sa retraite. Elle n’est pas la seule à prendre cette décision cette saison puisque c’est aussi le cas de Francesca Schiavone, Roberta Vinci et Karin Knapp (l’année est très difficile pour le tennis italien féminin). La Suissesse Patty Schnyder, qui s’était déjà retirée du circuit de 2011 à 2015 a également annoncé qu’elle rangeait, cette fois définitivement, ses raquettes au placard.

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